Si Runaway Blues est un actioner sentimental blindé de défauts, il reste une valeur sûre pour tout amateur de cinéma HK qui se respecte. On retrouve effectivement tout ce qui fait la force de ce cinéma, cette générosité et ce sens du film bricolé spectaculaire comme tourné dans l’urgence et la confusion la plus totale qui en émane (la séquence d'intro est d'une rare hystérie dans le genre), rendant chaque séquence spectaculaire dangereusement électrisante et accessoirement jouissive au possible, qu’importe si elle n’est là que pour faire de l’épate ou montrer les acteurs brûler vifs, chevauchant un scooter ou un flan d’un double-taker pour réaliser des cabrioles renversantes. Car ce qui démarque un actioner HK d’un autre ce n’est pas son scénario moult fois vu et revu, effectivement l’on suit la cavalcade de Kwong (Andy Lau) entre Taiwan, Hong-Kong, Guangzhou et Macau, mais bien sa différence dans l’exécution, son exécution. Runaway Blues marque donc les esprits par une poignée de séquences ébouriffantes totalement gratuites (la course poursuite en scooter, les chutes en pagaille tout sauf hors-champ) qui apportent à la fois une vraie densité et un vrai contraste avec la douceur presque cachotière de la romance d’ensemble : Kwong ne sait plus où donner de la tête entre sa petite amie blessée au dos et la maitresse de Lip, un boss d’un gang de triades à ses trousses. L’histoire ne va pas chercher à révolutionner le genre et n’est qu’un prétexte à faire évoluer ce trio dans un univers insalubre aux contrastes aveuglants contenant son lot de passages relevés mais aussi de comédie grassouillette chère au paysage cinématographique hongkongais.
Que serait effectivement cette banale histoire de chasse à l’homme sans son inspecteur crapuleux qui vient mettre de temps en temps la pression sur Andy Lau, tout en se plaignant de ses douloureuses hémorroïdes et de l’odeur qui s’en dégage ? De même que la prise de bec entre Andy et un sbire de Lip interrompue par la venue d’un policier aussitôt ridiculisé par les deux bonhommes ? Runaway Blues ne serait pas grand-chose non plus sans le charisme habituel de la star Andy Lau montrée sous toutes les coutures (dont un magnifique plan sur une barque à la nuit tombée, digne d’un clip de karaoké) entre justicier improvisé (la rescousse de la maîtresse de Lip en début de métrage) et vrai héros déchu. En cela, le film de David Lai ne privilégie aucun happy-end et montre qu’un meurtre involontaire et un trafic douteux de Rolex peuvent empiéter sur la vie du principal concerné jusqu’à le poursuivre pour ne plus le lâcher. En vrai bal funèbre, le dernier quart d’heure est particulièrement intéressant à la fois dans sa mise en scène usant du ralenti à seulement deux reprises là où une abondance n’aurait fait qu’alourdir la narration et gâcher l’émotion, et dans l’usage du score particulièrement sobre. L’interprétation impeccable des deux personnages féminins apporte un peu de souffle romantique à un ensemble très masculin, mais elles ne se cantonnent pas qu’à faire jolies (la présence des cicatrices dans le dos de la petite amie de Kwong montre ses blessures du passé sans pour autant l’affaiblir).
Ce divertissement surprenant à de nombreux égards recueillera à n’en pas douter les suffrages des fans de cinéma d’action hongkongais où l’émotion et la sensibilité pointent le bout de leur nez dans le simple but de désamorcer la violence et la lourdeur d’un climat poisseux qui règne tout du long. Accrochez-vous, le plan ultime du film vaut même carrément le déplacement, côtoyant l'au-delà de très près.
encore un film qui me fait répéter: les scènes d'action sont bien mais on s'ennuie souvent entre chaque. ici l'action est violente, brutale et bien réalisée, mais les combats sont trop courts et peu nombreux, les cascades sont puissantes et méritent la vision du film.
sinon j'avoue que l'histoire ne m'a pas emballé plus que ça, ainsi que l'esthétique dans la moyenne de l'époque, ni plu ni moins (c'est à dire mal photographié, souvent trop sombre...).
néanmoins RUNAWAY BLUES est un film à voir pour sa noirceur et sa violence parfois extrême, à ce niveau là c'est au dessus du tout-venant.
Ce petit polar d'exploitation tire son épingle du jeu grace à la scène d'intro signé feu Blacky KO, avec une course poursuite de scooters absolument Over the top !!! Mais aussi grâce à son ambiance poisseuse et son parti pris résolument Hardcore (corps brulé,décapitation, énucleation...) malheuresement l'histoire assez mal agencée, le jeu approximatif des acteurs (Andy Lau se cherche encore) et une heure de creux viennent plomber un petit film qui n'en demandait pas tant. Curiosité à voir.
Film qui ne fait pas dans la demi-mesure et offre ainsi son lot de scènes cultes pour ses excès de violence et ses cascades ahurissantes. Le tout baignant dans une atmosphère bien moite.
Scènes chocs tellement rarescentes ces dernières années qu'elles auront de quoi ragoûter tous les blasés des polars hong-kongais !