Papis mâchés
En plein "Crocodile-mania", sous-genre éclos du triomphe des Dents de la Mer (1975) avec notamment le "Crocodile" (Agowa gongpo) coréen réalisé en 1978 par Lee Won-see en Thaïlande et "Chorake - Les mâchoires de la mort" (Crocodile), l'Indonésie lance son propre projet sous le nom de "Buaya Putih" ("White Crocodile"). Et ça commence comme tous les autres films du genre, avec des très, très nombreux stock-shots de différents alligators (de différentes espèces pour une seule et unique bête, pourtant), qui lance des attaques au bord d'un long fleuve (tranquille) et un premier enlèvement d'un garçonnet. Rien de bien méchant dans les attaques, maladroitement rassemblées avec ces fameux stock-shots et sans qu'aucune goutte de sang ne soit versé, puisque le fameux crocodile ne fait qu'enlever femme et enfant pour les ramener dans une caverne digne de celle du thaï "Krai Thong". Arrivée de l'incontournable chasseur, qui s'en va trucider la bête, qui n'est finalement qu'un homme à l'étrange pouvoir de se transformer en croco géant.
Fin de la première partie.
La seconde s'intéresse donc au fils né de l'union forcée entre Juleha et du vil Jafat, qui donne naissance à un petit garçon, Nurbiyah; ce qui nous vaut tout un tas de séquences extrêmement longues et fatigantes et hautement mélodramatiques sur les problèmes de couple, d'enfants et que-ne-sais-je pour contenter le tout-public (féminin) avant de finalement renouer avec une partie plus ouvertement fantastique et – notamment – le combat final entre Jaar et Komar.
A conseiller uniquement aux amoureux de curiosités – et notamment des nombreux films de "Crocodile" de l'époque – et amateurs de kitsch avec cette très belle séquence de premier combat entre les deux héros du film avec une tête de croco, qui vole maladroitement dans tous les sens, mal tenue par des fils bien visibles.