A voir absolument
Daniel Lee avait déjà osé faire un wu-xia pan "différent" avec son sublime "What price survival", il s'attaque maintenant au thème du divorce avec un traitement magistral enfonçant tous les téléfilms de merde sur le même sujet. D'abord au niveau de la réalisation, on reconnaît bien la patte de Daniel Lee avec cette réalisation audacieuse et hyper-stylisée qui enrobe le drame de manière toute à fait inédite. Ensuite il évite le mélo ou le social pour plutôt montrer la descente aux enfers inéxorable d'une Anita Yuen toute simplement étonnante dans ce rôle. En effet rien ne viendra la sauver et Daniel Lee enfonce le clou en lui donnant une part de responsabilité ce qui évite d'en faire une victime innocente. Un film sombre et dur qui ne s'oublie pas de sitôt...
07 octobre 2001
par
Alain
Un grand mélodrame magnifiquement réalisé par Daniel Lee. Laissez vous emporter
Tout
d'abord, si vous n'avez pas vu le film, je vous conseille de simplement lire
les deux premiers et les deux derniers paragraphes, le reste parle un peu
trop du film, cela risquerait de vous gâcher la vision.
Difficile de dire qu'on aime ce film. Ce n'est pas le genre de film que vous
re-regarderez pour vous faire plaisir, ou même pour vous taper un bon
mélo. Car dans les bons mélos, il y a toujours une belle morale,
quelque chose à sauver. Prenez C'est
la Vie Mon Chérie avec la même Anita
Yuen. Je ne vais pas vous raconter la fin, mais c'est l'histoire d'un
musicien qui reprend goût à la vie au contact d'une jeune femme
(Anita bien sûr), avant que celle-ci ne souffre d'une leucémie.
Le film se termine avec une belle phrase censée montrer aux spectateurs
en larmes qu'il y a quelque chose à retirer de tout ça. Je ne
critique pas cela, C'est la vie Mon Chéri est un film exceptionnel,
probablement beaucoup moins sentimentaliste et forcé que 99% des mélos.
Mais prendre cet exemple me permet d'avoir un point de comparaison pour parler
de Till Death Do Us Part.
Ici,
pas de belle morale, pas de but sinon celui de raconter une histoire. Et c'est
une histoire cruelle, mais qui pourrait arriver. Et pour enfoncer un peu plus
le clou, Bo-Bo ne peut pas vraiment désigner de coupable pour ses malheurs,
sinon essentiellement elle-même. Bien sûr, son mari l'a trompée,
et il la quitte. Mais Bo-Bo vit dans un conte de fée, et ne parvient
jamais à revenir dans la réalité. Les couples qui se
séparent sont très nombreux de nos jours, et même si cela
ne se passe pas toujours bien, certaines personnes acceptent à la longue
la séparation, ce que Bo-Bo ne fait jamais. Il n'y a donc rien à
sauver, personne n'est blanc ou noir dans ce film, il s'agit simplement d'une
situation qui peut arriver à n'importe qui et que l'on doit savoir
affronter. Malheureusement, Bo-Bo n'y parvient pas et il n'y a rien d'autre
à faire pour le spectateur que de la suivre dans sa descente aux enfers.
On aurait pu appeler le film C'est la Vie Ma Chérie. Ce que
Bo-Bo ne réussira jamais à comprendre.
Je
ne vais pas non plus me faire l'avocat de son mari qui la trompe et la quitte,
mais comment voulez-vous le blâmer ? Ou blâmer sa maîtresse
? Vous ne pourrez pas désigner de responsable pour les malheurs de
Bo-Bo alors que n'importe qui (à moins d'être le pire des sadiques)
aimerait trouver une échappatoire pour elle. On pense à l'avocat
(Francis Ng), qui est l'Homme tel que Bo-Bo le voyait: marié, aimant
sa femme malgré que celle-ci soit dans le coma depuis des années,
l'homme romantique et aimant qu'elle croyait avoir épousé. On
sent arriver une histoire entre eux, un coup fatal du style "Bo-Bo reprend
goût à la vie avec l'avocat jusqu'au jour où sa femme
sort du coma et il revient avec elle", mais c'est une ficelle un peu
grosse et facile pour ce film. On comprend vite que même si Francis
tente d'aider Bo-Bo, il ne peut malheureusement pas la sauver d'elle-même.
Son mari sait bien qu'il ne peut rien faire pour elle, et le suicide de sa
meilleure amie la laisse un peu plus isolée dans son monde. Pas de
coupable, pas de belle morale, ce n'est pas un film pour les fans de mélo
sirupeux. On peut sortir d'un film en pleurant mais en se disant, la vie a
été cruelle avec eux, ce n'était pas de leur faute, ils
ont été courageux tout de même, c'est beau la vie/l'amour/les
vaches... Ici vous risquez plutôt de pleurer point barre, et ça
fait mal.
Comme
dans tout bon mélo qui se respecte, on trouve Anita Yuen en tête
d'affiche. Les anti diront "Encore elle !" et la trouveront toujours
aussi mauvaise, les pros diront "Chouette !", et que personne ne
peut la remplacer. Inutile de continuer à discuter du premier groupe
de personnes, ils ne sont pas obligés de regarder le film. Considérons
donc l'axiome: Anita Yuen est fabuleuse. En partant sur cette base,
on assiste à une nouvelle démonstration de sa part, débutant
comme dans He is a woman, she is a man ou C'est la vie mon chéri, Bo-Bo est
joyeuse, Bo-Bo est la joie de vivre. Le registre classique. Puis à
l'annonce du départ de son mari, la spirale infernale commence et Bo-Bo
voit son monde imaginaire exploser. Comme elle tente d'en recoller les morceaux
plutôt que d'aller de l'avant, la situation empire. Donc Anita change
progressivement de registre pour laisser son personnage sombrer dans la déprime
et l'isolement. Une nouvelle perfomance de choix de sa part. En face d'elle,
Alex Fong hérite d'un rôle plus froid, qui ne lui laisse pas
l'occasion de d'exprimer. Il est l'opposé de Bo-Bo, calme et renfermé,
et malheureusement n'a pas grand chose à faire pour l'aider. Continuous
avec le toujours exxxxcellent Francis Ng, qui est parfait dans n'importe quel
rôle, et remplit bien son rôle. Le reste du casting est correct,
mais n'a pas grande importante, le film est centré sur Bo-Bo.
Après
le terrible scénario et l'interprétation portée par Anita,
passons à la réalisation, autre point fort du film. Revenons
un instant à C'est la vie mon chéri, réalisé
par le producteur de ce film, Derek Yee. Yee laisse la part belle aux acteurs,
et signe une réalisation discrète et efficace, comme dans la plupart des mélos. Ici, Daniel Lee
participe très activement au film en signant une réalisation
qui parfois se lance dans des scènes fabuleuses où son sens
de l'image et du mouvement fait merveille. Daniel est un des rares réalisateurs
qui puissent transcender son matériau en y apportant sa touche visuelle.
A ce titre, peu de réalisateurs à Hong-Kong peuvent rivaliser
avec lui, et pour moi seuls Wong
Kar-Waiet Tsui Hark, voire
Patrick Yau naviguent dans les mêmes hauteurs (et John
Woo, mais peut-on encore le considérer comme un réalisateur
de Hong-Kong ?). Ici, entre les rêves de conte de fée de Anita,
les scènes de passion entre le mari et la maîtresse, ainsi que
le final, Daniel pousse quelques fois sur l'accélérateur pour
faire s'envoler son film. Il a fait de même dans Moonlight
Express, mais le film est bien plus convenu et commercial que celui-ci.
Ici, Daniel a pu s'exprimer en toute liberté, et le film porte assurément
sa signature. Il en a d'ailleurs co-écrit le scénario. C'est
donc SON film, bien plus que Moonlight. La photo est également
très soignée, avec l'utilisation de filtres de couleur, classique
chez Lee.
Il s'appuie également beaucoup sur la musique, écrite par Henry Lai qu'on retrouvera dans Moonlight Express. Ici la musique se partage entre morceaux joyeux parfois utilisés sur des scènes dramatiques, quelque chansons rock un peu à l'ancienne (j'adore) et des morceaux plus lyriques comme le chant d'opéra. Lee sait utiliser sa musique de façon très efficace comme le montre l'utilisation du chant lors de la scène final, véritable coup de poignard au coeur pour le spectateur sensible. Du grand art.
Bien
bien bien, si vous avez lu cette critique jusqu'au bout, félicitations,
ce n'est pas vraiment un modèle de concision... Il faut peut-être
que je précise, si cela n'était pas assez clair dans ma critique,
que j'adore Daniel Lee (qui signe ici assurément son meilleur film)
et Anita Yuen (de même...), ce qui peut biaiser un peu ma critique.
Si vous ne vous laissez pas emporter par le jeu d'Anita ni part les ballets
visuels de Daniel, évidemment le film vous laissera moins éprouvé
que j'ai pu l'être. Mais si vous vous sentez dans le même état
d'esprit que moi, n'hésitez pas à tenter de vous procurez ce
film très dur, qui trottera dans votre tête un petit moment après
l'avoir vu... Enfin un drame sérieux et réaliste, rempli de qualités et qui mérite mieux que son quasi anonymat.
Un film qui laisse des traces
Un film quai parfait, mais ce qui m'étonne le plus c'est la maitrise formelle de Daniel Lee qui sait nous faire entrer dans la psychologie de chaque personnage sans qu'à aucun instant ce ne soit voyeur ou démonstratif ou au contraire froid et cynique. Simplement la description de l'enchainement inéluctable de ce qui était en germe et ne pouvait qu'advenir. Maitrise aussi en ce qui concerne l'uilisation de la bande son omniprésente. Du grand cinéma admirablement servi par un trio d'acteurs au sommet de leur performance. Anita Yuen est une véritable actrice qui donne corps à son personnage et exprime par sa seule présence toute la douleur et la fragilité de la femme abandonnée. Coté masculin, Alex Fong est d'une grande sobrièté et pourtant émouvant. Quant à Francis Ng son interprétation loin de ses personnages habituels est impressionnante et démontre une fois de plus qu'il est un des acteurs majeurs du cinéma HK.
« Peut-être que dans un divorce, il n’y a aucun gagnant. »
Pour son 3ème film, Daniel LEE Yan-Kong réalise un drame (après un comic-book et un Wu Xia Pian) et comme ses autres productions, il est très réussi.
Les acteurs sont parfaits : Anita YUEN Wing-Yee contre qui le sort s’acharne et qui voit sa vie s’écrouler du jour au lendemain est émouvante. Elle subit le destin sans pouvoir rien faire. Alex FONG Chung-Sun est également très bon, on comprend bien le choix difficile qu’il a à faire ( rester avec sa femme qu’il n’aime plus pour ne pas détruire sa famille ou recommencer une nouvelle vie avec la femme qu’il aime désormais), mais son choix n’a peut-être pas été fait au bon moment (le jour de son anniversaire). Francis NG Chun-Yu en avocat apporte une petite touche d’espoir, une bouffée d’air frais dans un film noir et sombre. Et la petite est toute mimi, elle ne comprend pas tous les enjeux qui gravitaient autour d’elle et l’intérêt qu’elle suscite.
La réalisation est très bonne, sans concession. Certaines idées visuelles sont très inventives : Anita Yuen dessine des bandes-dessinées dans le film pour gagner sa vie, et l’on voit en image sa pensée sous forme d’un conte d’enfant, d’ailleurs qu’elle raconte à sa fille et qui l’inspire également dans ses planches. Ces passages nous informent sur l’évolution de sa « santé morale/mentale » si je peux dire. La seule scène d’action est bien faîte et la musique lors de cette séquence est originale. Tout le reste est bien mis en image. L’ambiance y est oppressante et la descente aux enfers d’Anita Yuen fait froid dans le dos. Pendant tout le long métrage on espère qu’elle va remonter la pente, s’en sortir mais chaque nouvelle épreuve pour elle se solde par un échec.
Un divorce est très dur à vivre, que se soit pour les parents (la fin ou la perte d’un amour qui devait durer une vie) ou pour les enfants qui voient ces derniers s’entredéchirer sans forcement tout comprendre.
Ce film est magnifique, émouvant, tout en pudeur, il n’y a aucun voyeurisme de la part du réalisateur. Il veut seulement nous montrer un drame social, quotidien, qui se passe rarement bien et qui peut toucher les personnes impliquées au plus profond d’elles même, jusqu’à bouleverser leur vie. Il faut que vous voyiez ce film pour comprendre ce que peut-être un divorce lorsqu’il n’est voulu que dans un sens (surtout qu’ici l’autre personne ne s’attend à rien).
Pour terminer je reprendrais ma phrase de départ qui est dîtes par Francis Ng au cour du film : « peut-être que dans un divorce il n’y a aucun gagnant », il y en a un sur le plan juridique, mais sur le plan humain ?…
14 octobre 2001
par
Junta
Boycott massif
Loin de moi l'idée de jouer le cowboy de service (ohoho) et inutile de dénigrer le talent de Daniel Lee qui offre une réalisation technique sensible et maîtrisée, inutile de pester contre les acteurs impeccables et la prestation d'Anita Yuen en particulier complètement habitée, mais le fait est que yé né pas du tout apprécier ce conte que tout le monde semble trouver loin du cynisme et de la caricature alors qu'il est à mon sens en plein dedans. Il suffit pour cela d'évoquer une scène, la scène qui en fait trop : la visite de l'inspectrice. Oui je suis un rêveur et un optimiste et cela agit certainement en partie sur mon jugement mais ce genre d'histoire où tout s'acharne comme par miracle pour aboutir au pire est pour moi le summum du cynisme caricatural et forcé qui vise à extirper les larmes par les moyens les plus bas. Le titre annonce à lui seul que ce film ne finit pas bien et il suffit de connaître un tant soit peu le ciné HK pour anticiper avec dégoût ce qui va arriver dans Till Death do us part. La petite Bo Bo, innocente et naïve, subit une suite d'évènements fortement improbables qui passent apparemment pour un réalisme qui me révulse tant il s'attaque aisément à l'innocence.
SPOILER Bien que tête en l'air et un peu dans les vaps, Bo Bo est une bonne mère douce, attentive et seule responsable de l'éducation de son enfant, et voilà que les jours qui suivent son divorce hyper brutal, l'administration vient vérifier ses aptitudes à l'élever, elle passe une nuit blanche à stresser et foire tout ce qu'elle avait méthodiquement préparé allant même jusqu'à se montrer violente avec son bébé d'amour. Outre le fait que l'odeur du ciné HK aura déjà fait deviner depuis longtemps le pire à venir, l'amante opposée à Bo Bo se trouve être la parfaite caricature du serpent insensible, le parfait opposé de la douce Bo Bo, posée comme par hasard pour lui en faire baver un maximum, alors que son mari se désintéresse évidemment de la question et que l'avocat conciliant ne fait qu'ajouter à la frustration de l'inaction. A partir de là, l'espoir est rayé de la carte, il n'y a plus qu'une descente aux enfers malsaine dont le réalisme sensible devrait m'apitoyer sur son sort, elle, pauvre rêveuse et mieux encore, me faire pleurer. Surement pas, jamais de la vie !!
SPOILER.
En bref, Till death do us part, c'est bien réalisé (mais ce n'est pas du Wong Kar Wai non plus et même assez téléfilm par moments il est vrai), bien interprété, mais c'est définitivement trop facile, trop larmoyant, trop exagéré et surtout beaucoup trop gros sabots pour me faire pleurer... Til death do us part n'est même pas un film sur le divorce, c'est juste un acharnement malsain sur une jeune femme choisie pour s'en prendre plein la tête. Bref, yé né pas aimé du tout et je reste courtois avec la note. Tiens, et puis non finalement. :p
un immense drame qui m'a laissé k.o.
j'avais toujours entendu beaucoup de bien de daniel lee (surtout pour son premier film) mais je dois confesser que Black Mask m'avait laissé une impression mitigée .
ce projet lui ayant en grande partie echappé (ah.. Tsui hark producteur un brin despotique) j'ai decide de me procurer till death do us part et là ...le choc.
ce film est LE film definitif sur le divorce, d'une noirceur sans appel, déchirant, émouvant,violent magnifié par une mise en scène stylisée mais toujours d'une grande justesse.La fin est apocalyptique et l'on ressort de l'histoire la gorge nouée comme jamais.
un très, très grand film, à voir absolument !
14 juillet 2002
par
omnio
Un choc. D'une puissance inouie, tant psycologique que visuelle.
Des acteurs excelents ( j'adore Francis Ng, meme s'il a ici un second role), un scénario et une réalisation maitrisées.
Gaspar Noé devrait prendre des cours de cinéma avec ce film: on est pas obligé de montrer une violence crue et malsaine pour mettre mal à l'aise.
Daniel Lee signe ici son film le plus personnel et par la meme occasion le plus éprouvant. C'est vraiment un réalisateur à suivre (malgrés le fait que j'ai trouvé ses 2 derniers films en dessous de celui-ci).
A la hauteur de son excellente réputation!
Un film réussi sur le divorce.
Une réalisation impeccable, des acteurs irréprochables mais sutout une justesse de ton (pas d'excès de pathos) rendent le film très émouvant.
Grand moment de cinéma.
Un film qui laisse K.O.
Ce film est très, très très grand.
Je l'attendais depuis longtemps, il a fallu que je le réserve à Musica pour l'avoir. Je l'ai enfin. Je l'ai regardé. Il est très, très grand.
Bien entendu, je suis déçu, comme quand on attend un film avec impatience (sauf rares exceptions). Car si Daniel Lee a fait preuve d'un savoir faire et d'un talent de mise en scène et d'une audace impressionantes, son traitement visuel du film n'en demeure pas moins hasardeux. Trop de filtres, trop de tentatives d'emphase... c'est très beau, mais je m'attendais à un véritable joyau visuel, parfait de bout en bout, alliant la perfection de l'image à l'originalité et l'onirisme de son traitement.
"Kramer VS Kramer" est pour moi un des meilleurs films sur le sujet. Un chef d'oeuvre, tout simplement. Le thème m'a toujours touché, sans aucune raison apparente. Quand j'ai entendu parler de "Till Death Do Us Part", j'ai tout de suite pensé au pendant ultime du film de Benton; le film jusqu'au boutiste, sans concessions, sans tabous, sans idéaux, ne filmant rien d'autre que la réalité, d'une manière surdramatisée, lyrique. Avec un sujet pareil, je m'attendais à un coup de poing total; je m'attendais à une réa nickel à la M. Mann combinée à la folie créatrice d'un WKW. Je m'attendais au summum...
"Till Death Do Us Part" n'est pas le summum que j'attendais. Mais cela n'empêche rien. Le film de Daniel Lee est un film monstrueux et virtuose. Un grand film, au sens littéral.
Tout a déjà été dit, je vais donc passer sur la BO (merveilleuse) et le reste pour me concentrer sur les acteurs. Uniquement les acteurs, et leurs personnages. La chose qui m'a le plus frappé dans le film. La seule chose qui ne m'aie pas (presque) DU TOUT déçu.
1) Anita Yuen. Anita Yuen laisse K.O., c'est elle qui laisse K.O. Elle est la lumière obscure du film, celle par qui le malheur passe, elle est son personnage; rarement une actrice n'aura atteint un tel degré d'implication, de frénésie, d'abandon. Ce rôle est celui de sa vie, ou du moins le meilleur de sa carrière. Son personnage n'est ni victime, ni bourreau; il est simplement humain; est c'est ce qui rend la chose encore plus dramatique que si elle était totalement innocente; elle est un peu irresponsable, un peu rêveuse, et alors? son imperfection la rend encore plus identifiable, encore plus attachante, encore plus... tellement que sa folie nous gagne presque au final. Du grand art.
2) Alex Fong. Un rôle en or; paradoxalement il est celui par qui l'émotion passe le plus facilement, sans artifices, car il n'est pas non plus présenté comme un salaud. Il est un homme amoureux d'une autre femme, un simple flic totalement dépassé par les événements, aspirant à une vie tranquille, désirant que ça se passe le mieux du monde, et toujours plus paumé par le tournant que prennent les choses... il est responsable car il est celui qui a causé la séparation; il n'est pas responsable car cela arrive tous les jours à n'importe qui. Et c'est cette réalité plan-plan totalement éventrée par la folie de Anita Yuen, folie bouleversant les codes établis (de la sociabilité, etc) qui dévaste tout. Il est simple. Trop simple.
3) Francis Ng. La lueur d'espoir; l'homme qui croit encore en l'amour. La victime numéro un. Francis Ng, un des acteurs chinois les plus impressionants de sa génération, livre ici une performance encore une fois puissante; son personnage est lui aussi magnifiquement écrit, et laisse un arrière-goût de poésie assassinée. Il représente l'idéal de pureté inaccessible.
Ces trois caractères finissent de faire du film de Lee un chef d'oeuvre du genre. Une seule ombre sur le tableau: le personnage de la maîtresse de A.Fong. D'abord, elle est moins belle que Anita Yuen (enfin chacun ses goûts!), mais là n'est pas le problème: son personnage est le moins humaine des trois, le plus manichéen. Elle pourrait être une nana normale qui n'influencerait pas Fong dans son désir de garder sa môme, le drame pour Yuen aurait été pareil, et personne n'aurait été en faute; tout cela serait un drame humain irréversible, contre lequel nous sommes impuissants, comme un rejet de greffe condamnant à la mort. Au lieu de ça, on nous sert sur un plateau son personnage de salope pure, amoureuse certes de Fong, mais aussi subtile qu'un mammouth quand elle aborde Yuen. Et son comportement vis-à-vis de la gosse (dis bonjours à maman!), c'est du n'importe quoi. Dans le film, elle est Dark Vador. Grâce à elle, on a quelqu'un à haïr, et c'est bien dommage car ça casse un peu la grandeur de l'histoire, son universallité.
Cela dit, au final, c'est avec quelques éléments de la réa de Lee le seul défaut de ce film magistral.
Que dire de la fin, sur le visage de Yuen... même s'il manquait juste avant les réactions des protagonistes (ça a beau être primaire, ça enlève pas mal de l'émotion, l'absence de regards), ce plan là rattrape tout. Son expression, à ce moment là, traduit tout le personnage de Bo bo. Rien de mieux pour confirmer la grandeur authentique du film et confirmer Anita Yuen en tant qu'actrice qui compte plus que beaucoup.
Irréversible
Daniel Lee est un réalisateur viscéral, sa vision quasi-chirurgical du divorce et de ses conséquences est sans concession. Le personnage centrale de cette brutale démonstration très esthétisante, est magistralement interprété par Anita Yuen, qui décidément est l'une des meilleures (voir plus ?) actrices Hong Kongaises. Dans le rôle d'une femme-enfant qui se voit totalement démunie et livrée à elle-même quand son époux, très bien joué par Alex Fong, la délaisse pour une autre.
Pas de réelles prises de position dans les propos du réalisateur qui cherche avant tout à montrer en noircissant les contours de son oeuvre par des scènes chocs à la limite du supportable (le meurtre au surin commis par Hung Yan Yan est l'une des scènes les plus dures qu'il m'ai été donné de voir dans le cinéma HK) comme pour assombrir sa thése.
Très dur dans son contenu, ce film est également une véritable démonstration esthétique et un grand moment de réalisation sèche et sans concession. Daniel Lee ne retrouvera plus jamais cette réussite par la suite, il tentera une plongée sirupeuse et trop sucrée dans la romance lacrymale avec son très moyen Moolight Express et une tentative ratée de drame sur fond de boxe...
un très beau drame pleins de qualités, daniel LEE étant un réalisateur méticuleux, fin et avec un sens de l'esthétique développé, son style est moimns extraverti, plus sobre qu'un WONG kar wai par exemple, mais TILL DEATH... n'en est pas moins une réussite du genre.
Mené avec brio, ce drame familial nous emmène dans la descente aux enfers d'une femme fragile, à qui son mari préfère une femme plus stable. L'excellente prestation des acteurs, couplé à une réalisation impeccable et de proximité ( caméra a l'épaule) nous font croire à cette histoire hélas bien trop réelle.
Une pointe de violence, réaliste et cruelle, surprend en mi-flm.
émouvant et interressant
C'est la première fois que je vois un tel film sur le divorce!!Le film est boulversant de réalisme et évite les clichés!!! Les acteurs sont très bons (Anita yuen particulièrement) et les émotions sont parfaitement transmises: on ressent tout à fait ce qui se passe à l'intérieur de chaque personnage: la femme trompée, la maitresse, le mari, l'avocat, la petite fille... Ce film provoque chez le spectateur un certain malaise dans la mesure où, point fort de l'oeuvre, on ne prend pas totalement parti pour la femme qui tombe dans une démence (due à des sentiments qui semblaient sains au départ: amour, passion...) qui l'a pousse à mal agir... Le seul problème de ce film est justement son ambiance ; tellement réaliste que l'on peut avoir du mal à accrocher: on a quasiment l'impression de souffrir avec les personnages...!! C'est donc une formidable oeuvre cinématographique mais à prendre avec une certaine distance!!
mouais ,pas convaincu du tout -_-
ce film date de 97 j'ai l'impression qu'il a 10 ans de plus au niveau de l'image je sais pas pourquoi o_O ça a mal vieillit sans etre vieux quoi....
j'ai trouvé que c'etait mal joué ou en tout cas mal dirigé pour pas dire tres.
la 2eme parti du film est sympa certes mais ne m'a pas assez fait oublier la 1ere telefimesque -_-"
bonne fin . bien amenée surtout.ça rattrape pas mal car comme on sait tous ,la fin d'un film pr pas dire son dernier plan joue enormément dans l'effet que nous fait un film...
belle ost aussi ,qui seule aurait mine de rien ,mais qui remplit bien son role pr coller à des images.
Le divorce est un thème difficile à aborder dans un film d’une heure et demie. Celui-ci ne m'a pas autant pris aux tripes qu'il aurait du, à en juger par les autres avis qui m'ont incité à voir ce film. Je n'ai pas de regrets pour autant, car ça reste une belle réalisation, avec une B.O agréable. La scène du meurtre au surin dont parle plus haut Iron Monkey, m'a également pas mal secoué, mais elle fait quand même tâche dans le film et n'apporte absolument rien à l'histoire. Son but était évidemment de conditionner le spectateur pour la suite, plutôt que d'apporter des précisions sur le mari dont on ne sait pas grand-chose. J'ai trouvé bien plus intéressantes les conversations entre Po Po et sa mère, qui abordent plus concrètement les problèmes liés à une séparation. J'aurais préféré en apprendre plus sur le personnage d'Anita YUEN, puisque le film est essentiellement centré sur elle, sans pour autant prendre son parti ou en faire une héroïne. Au final, je n’ai pas trouvé le film si personnel que cela. Un drame assez réussit, mais pas aussi poignant que je l’espérais. Je constate que ma note est toujours près d’un point en dessous de la moyenne Cinemasie concernant la filmo de Daniel Lee, qui à mon sens tourne des films originaux mais inaboutis.
A chacun ses armes
En partant d'un même thème, le divorce, le cinéma français aurait fait un film mou du genou regorgant de scènes de pleurs en plans fixes, le cinéma américain un film avec bataille d'avocats, intrigue à tiroirs, dénouement sorti du chapeau,...
Le cinéma hong kongais a lui fait un film avec son savoir faire en mêlant histoire de triades, femme fatale, plans sanguinolents et photographie pastel. Le résultat est plutôt mitigé, les personnages sont un peu caricaturaux (la maîtresse vénéneuse, l'avocat compréhensif et serviable) et on a du mal à croire à une dérive d'une telle intensité pour Anita Yuen.
Et j'ai eu encore plus de mal à croire au prénom de la fille, depuis quand Cowboy c'est un prénom?