Le film pourrait être intéressant ; au moins autant que The Good Lawyer's Wife, sinon plus. Mais il est tout autant ennuyeux. Et d'ailleurs, il pourrait tout aussi bien s'appeler "Une Femme Coréenne" mais malheureusement l'autre film est arrivé avant. Mais il faut avouer qu'un tel titre pourrait coller aussi bien à celui ci qu'à son prédécesseur étant donné qu'il parle aussi d'un aspect de la culture coréenne par rapport aux femmes. En effet, ici on voit une femme qui est tourmentée par son passé et qui souhaiterait tellement faire quelque chose pour y remédier ; mais vu la position de la femme en Corée, elle ne peut faire guère plus que de supporter sa situation. On peut dire que c'est bien retracé avec des flashback (des vrais, qui flashent) assez bien répartis sur la longueur, révélant petit à petit les raisons de la psychologie de la charmante Jeong-Hye. Car il est vrai qu'elle est plutôt charmante, et surtout, elle joue admirablement bien ; on ressent bien à quelle point son personnage est froid d'extérieur mais bouillonne de l'intérieur.
Par ailleurs, le choix de tout tourner à l'épaule reste assez bizarre à mon gout ; un peu trop mal de tête à certains moments ; il est vrai que l'effet documentaire a un certain effet dans ce genre de film, mais ca ne va pas avec la musique ; et pour parler de la musique, elle est géniale, douce, mais a le malheur de favoriser l'effet somnolant, et comme dit précédemment, ne colle pas trop avec un style plus documentaire. Donc dès le départ on commence à cligner un peu des yeux, mais franchement ca devient presque impossible de rester bien éveillé sur la fin. Dommage car le sujet, avec une si bonne actrice, valait le coup d'étre bien mis en scène.
Un film vraiment ennuyeux, où il ne se passe rien, mais vraiment rien... On se dit il va bien lui arriver quelque chose à cette postière, elle va se tromper dans le courrier, avoir un client... se faire braquer... on espère jusqu'au bout... et bien non rien, mais vraiment rien de rien. Il y a tellement peu de dialogues que regarder le film en vitesse semi accelérée ne vous empêchera pas de comprendre l'intrigue...
Voici un exemple typique du genre de film d’auteur que je déteste : une intrigue centrée sur un personnage qui subit mollement son destin et dont on attend une réaction quelconque… en vain. Pas plus avancé à la fin qu’au début. Toujours le même schmilblik. Désespérant de victimisation et de pessimisme.
Il est d’ailleurs amusant (même si pas forcément très fair-play) de comparer This Charming Girl au récent Yesman avec Jim Carey. Alors que la dépression de notre ami au visage élastique durait un petit quart d’heure avant de donner lieu à un déclic intello-religieux absolument jubilatoire, celle de notre amie coréenne dure tout le film et ne donne lieu à rien du tout.
Allez comprendre après pourquoi l’un engrange des millions de dollars partout dans le monde tandis que l’autre fait péniblement la tournée des festivals. L’impérialisme US, sans doute.
Basé sur la nouvelle Jeong Hae de Wu-Ryung, This Charming Girl suit le quotidien platonique d’une employée de Poste. Si le film est bien mis en boîte et l’univers de Jeong Hae (la convaincante KIM Ji-Su) bien retranscrit, il ne se passe pas grand chose, pour ne pas dire rien à l’écran. La volonté du réalisateur d’être le plus réaliste possible est également la plus grande faiblesse du film, en effet la vie du personnage principal est tellement réaliste qu’elle est ennuyeuse à souhait. Il ne se passe strictement rien pendant 1h40, certes YI Yoon-Ki a su saisir une certaine sensibilité mais c’est la platitude de l’ensemble qui l’emporte.
En fait le film est aussi passionnant que si vous questionniez votre voisine de palier sur sa journée de travail et ses amours du moment, sauf qu’avec un peu de chance ça ne durera pas 1h40 avec elle…
Pas déplaisant à regarder, This Charming Girl peine à etre un minimum accrocheur. On n'ira pas trouver quelque chose à redire dans la direction d'acteurs(trices). Sa lenteur? Après tout on a déjà vu film asiatique bien moins découpé. La limite du film serait plutot dans des parti pris de mise en scène trop facilement signifiants, des parti pris où on sent que c'est l'idée, le concept qui priment. Comme ces mouvements de caméra proches du personnage principal ou épousant ses mouvements censés nous "mettre dans la peau" de cette dernière. Ou ce style caméra à l'épaule singeant son agitation intérieure. Quant aux plans plus posés et distants, il ne font rien d'autre que pointer en direction d'un personnage, parti pris agaçant à force de répétition. Distance ne créant rien de plus que du constraste avec le reste du dispositif formel du film. La mise en scène cherche à faire sens, pas à faire ressentir ou à vraiment regarder ses personnages. Sans parler d'un rapport à la dramatisation où c'est seulement l'effet qui compte: film dans l'ensemble peu dramatisé, fin très dramatisée créant un simple effet de contraste avec le reste. Simple procédé à l'efficacité périmée après première vision. Cinéma d'auteur où tout n'est que procédé et idée...
This Charming Girl est un film original en soi mais encore plus en tant que film coréen. En effet, si ce pays a maintes fois fait des "portraits" de femmes, avant tout chez Im Kwon-teak, il semble que jamais un personnage féminin n'ait à ce point monopolisé les plans d'un film coréen, à l'instar d'une Rosetta par exemple. De plus, une femme comme celle-là semble ne jamais avoir été vue dans le cinéma coréen : une banale employé de poste de province, élégante mais fagotée comme une vieille fille, moins jolie que ce qu'elle devrait être. Pour avoir vu l'actrice en vrai, on peut dire que sa performance, et la capacité de direction du réalisateur, sont stupéfiantes par leur subtilité : sublime et fraîche, Kim Ji-soo s'enlaidit et se vieillit avec le seul jeu et des costumes adéquats -pas de faux nez, de maquillage chargé, sans perdre pour autant son élégance qui nous permet de tenir tout un film avec elle. Ce visage n'est inconnu qu'au cinéma. Kim Ji-soo a une expérience à la télévision, Yi Yoon-ki est allée la chercher pour la modeler et la faire travailler sur un rôle très complexe, avec psychologie lourde qu'il ne faudra pas montrer ostensiblement. On est loin des révélations type Jeon "My sassy girl" Ji-hyun qui démontrent qu'elles valent mieux que leur très jolie apparence mais ne toucheraient pour rien au monde à cette apparence, ou les fausses performances "je m'habille dans un sac avec des lunettes nazes et je te joue la moche du lycée".
La forme construite autour de Kim Ji-soo, pour raconter une histoire qu'on devine lentement terrible, est elle aussi originale, oscillant quelque part entre du Hong Sang-soo pour le recul et les frêres Dardenne pour la proximité avec le personnage, encore loin de leur maîtrise tout de même. Tout ne fonctionne pas, une scène finale de rencontre avec le père de l'héroïne peut diviser tellement elle insiste sur l'impossibilité de dialogue. La chronique tient à peu de choses, trop peu parfois, mais le presque rien peut aussi faire le génie d'une scène. Jamais on avait ressenti aussi justement un "posage de lapin" : le personnage prépare toute la journée un super repas pour un flirt qu'elle a invité à dîner chez elle sur un coup de tête, et un festin à la coréenne pour deux, c'est quinze ramequins et dix huit petites assiettes. C'est prêt, elle attend. Rien. Elle n'osera pas appeler. Bon, il se fait faim. Elle entame l'entrée. Toujours rien. Il est peut être deux heures du matin. Elle se mange le reste, sur la table de la cuisine, lentement. Elle ne pleure pas, ne s'énerve pas. Car que ce jeune homme ne vienne pas, c'est normal. C'est triste mais la tristesse c'est sa vie, elle y a cru à cette petite soirée, mais peut être, au fond d'elle, pas assez pour avoir été insouciante en la préparant. Les plans de cette séquence sont heureusement encore plus longs que la moyenne du film, déjà pas speedante. C'est qu'il s'en passe des choses dans la tête d'une postière qui digère son rateau.
Rarement on aura vu un film - surtout en corée - qui dénigre autant l'emphase. "This Charming Girl", en ne se donnant pas à voir et en ne nous en donnant pas à voir, est un grand drame intimiste porté par l'invisible.
Adaptation sans grands sous (et apparemment avec beaucoup de difficultés) d'une nouvelle, Yoon Ki Yi réussit à filmer le portrait attachant d'une personne on ne pourrait plus simple.
Tourné en DV, le film atteint par moments la grâce d'un magnifique document vérité, de par s manière de filme naturelle et l'interprétation exceptionelle de son interprête principale.
Reste que le film souffre d'une lenteur parfois insoutenable ou du moins qui aurait mérité d'être coupée et plus rythmée.
Le coup final est certes surprenant, mais paraît comme déplacé après l'instauration du rythme lent auparavant - pourquoi voulu avoir sur-dramatisé, alors que le film aurait très certainement gagné en force d'assumer son parti pris de non-action jusqu'au bout.
Reste un honnête effort de la part d'un réalisateur sincère et qui semble s'être impliqué énormément dans un projet que l'on dévine difficile à produire dans la situation cinématographique actuelle de son pays.
Donner à voir le vide d'une vie à l'abandon, ce n'est pas là une mince affaire. YI Youn Ki y arrive pourtant ici, sorte de miracle cinématographique. Il nous laisse entrevoir toute la misère du monde, non pas celle des camps et des famines, mais celle d'une autre modernité sauvage, où les âmes seules sans repères se perdent dans les couloirs bétonnées de la nouvelle Agora. A l'image de son héroîne, le film est parfois pénible mais d'une étrange beauté. Il faudra attendre la scène finale pour que tout ceci prenne sens dans un souvenir de cinéphile, chef d'oeuvre d'Edouard Blake, Breakfast at Tiffany's(Diamand sur canapé). Tout y est, le chat, l'écrivain en quête de sens, la femme seule a l'adolescence tourmentée, tous se croisent et se cherchent pour mieux s'abandonner. Entre remake désabusé et hommage à un cinéma, celui délicat de la solitude des âmes.
Cette fille dite charmante est pourtant bien mal dans sa peau, entre son boulot pas très valorisant dans une poste de quartier, la frustration de sa vie de célibataire et les nombreux souvenirs douloureux qui remontent à la surface. Ces derniers font irruption dans sa vie, ajoutant à sa confusion, un peu à la manière de ce chat qu'elle accueille chez elle et qui semble redonner un semblant de but à son existence, mais qu'elle est peut-être la seule à voir. Parfois, on se dit que tout cela acquière davantage de matière, de consistance et que finalement elle parvient à se reconstruire. Pas tant que ça en fait.
Brillamment, Yi Yoon-Ki fuit l'explicite et livre un film elliptique et ambigu. A petites touches, il bâtit autour de son héroïne un carcan de traumatismes, de complexes et de frustrations qui l'empêchent de s'épanouir et de s'assumer. Même ce qui pourrait faire office de "révélation" et de clé au trauma de Jeong-Hae est montré avec subtilité et sans balourdise, dans deux scènes particulièrement troublantes.
Un film vraiment pas con, intelligemment mené et réalisé, et qui se distingue largement du tout venant de la production coréenne.
Merci bien la fausse immersion dans les tourments intimes féminins. Une fin et des flashbacks explicatifs en guise de "récépissé de bon film psychologique"...
Pour ma part "This Charming Girl" est caractéristique du film intérieur, intime, très réservé... qui se veut boulversant par sa fin, mais avec une volonté de trop bien faire qui donne finalement un gros vide côté sentiments réels (l'objectif recherché pourtant). Aucun véritable échange entre l'actrice et le spectateur malgré la proximité durant tout le film, ce n'est à aucun moment émouvant. On est donc écarté de l'histoire, tout juste pris à témoin... aussi bien qu'on fini par se désintéresser un peu de ses petits soucis à la demoiselle (aussi charmante soit elle), et c'est bien là où on commence à trouver le temps long.
Bref, bien que le film ne manque pas de bons éléments ainsi qu'une actrice remarquable, il m'est apparu bien trop hermétique ! Un réalisateur qui passe complètement à côté d'un sujet intéressant selon moi.
Tourné en DV, THIS CHARMING GIRL apparaît comme le prototype parfait du film d’auteur intimiste tel qu’on peut se l’imaginer. Mais il est plus que ça…
Le scénario se réduit à l’observation du quotidien d’une jeune et jolie postière coréenne, banalité d’une vie monotone d’où la fantaisie semble bannie malgré l’age de l’héroïne.
Nous la suivons au travail, lors des pauses déjeuner, à la maison, et petit à petit pénétrons dans un univers faits de petits rites et manies nées d’une solitude intense. Aussi méticuleuse au bureau de poste que pour nettoyer son intérieur, Jeong-Hye vit ainsi au rythme des sonneries de son réveille-matin. Des copines de boulot, mais aucun(e) ami(e) à qui se confier véritablement, et l’acquisition d’un chaton n’arrangera ce besoin de contact que pour un temps, une vie sentimentale au point mort guère sauvée par des rencontres masculines platoniques et aléatoires.
La caméra suit au plus prés cette femme qui monopolise l’écran de façon quasi-ininterrompue, adoptant un ton feutré pour cerner de mieux en mieux une personnalité complexe et douloureuse derrière un masque de bienveillance apparente. Car les réminiscences d’un passé récent ou plus lointain nous éclairent sur ce parcours solitaire, surgissant au hasard d’une rencontre, d’un geste banal, d’une situation répétitive : si le procédé est assez classique, il est ici réalisé de main de maître, flash-back révélateurs et expliquant la tension sous-jacente à cette sérénité de façade. Et si représentatifs d’une vie esseulée ou l’on a tout le temps de gamberger en silence. Sans jamais dramatiser outre mesure son propos, le cinéaste choisit de traiter pudiquement ces moments forts, alors même qu’il observe avec minutie le comportement actuel de son absolue anti-héroïne. Si son film est lent, et pour cause puisqu’il ne se passe pas grand-chose, il n’est jamais ennuyeux : les mouvements de caméra, les cadrages, le choix des situations et des personnages décrits, leur crédibilité, tout concourt à donner une tranche de vie attachante et que l’on partage avec le même naturel qu’elle nous est proposée, jusqu’au final attendu, dernier chapitre pour un nouveau départ, peut-être…
Le son est le plus souvent direct, à la manière d’un reportage, baigné occasionnellement d’une jolie musique à la tranquille douceur, accompagnant ce périple discret. La belle KIM Ji-Su prête sa silhouette élancée et son élégant visage de sphinx énigmatique au personnage de Jeong-Hye, un rôle difficile interprété à la perfection : elle est omniprésente,mais surtout impressionnante dans la peau de cette personne si mal fagotée et tristounette.
Magnifique portrait d’une vie désenchantée à la puissance émotionnelle renforcée par sa retenue, THIS CHARMING GIRL est enfin une des descriptions les plus intelligentes et justes d’une solitude contemporaine vues sur grand écran.