Alain | 1.25 | Summer I Hate You |
François | 2 | Pas vraiment bon, ni vraiment mauvais, un mélo ultra-romantique assez déroutant. |
jeffy | 2.5 | Une seule bonne raison de le voir |
Le scénario commence déjà sur les chapeaux de roue avec le trauma de la pauvre Candy Lo (dont c’est hélas le vrai premier rôle qu’elle obtient de sa carrière) amenée de façon brute et sans que le profil psychologique de son personnage soit défini : cela ne vire pas à la caricature mais rend son caractère profondément impersonnel et transparent, voire presque robotisé dans sa façon d’agir au bon vouloir du scénariste. D’ailleurs d’une façon générale, tous les événements du film (et dieu sait si il y’en a….) défient presque le bon sens et après une trentaine de minutes on a vite compris qu’on va avoir droit à une compilation ininterrompue de scènes vaguement mélo (un peu à la manière de Kiss Me Much) auquel manque évidemment l’essence même : l’émotion. Enfin bon, au moins c’est pas trop mal réalisé et ça aurait pu être encore plus gnangnan mais bon, le manque d’ambitions et la tièdeur du film en font un mélodrame bien raté qui devrait faire figure d’école : inintéressant et sans qualités et qui n’est même pas suffisamment risible que pour être apprécié au dixième degré (ce qui est le cas du presque culte en la matière : Pisces). Ennui quand tu nous tiens….
Le problème principal avec ce genre de sujet, c'est qu'il a déjà été traité ailleurs et mieux. En voyant le nom de Derek Yee à la production, on ne peut que penser à C'est la vie Mon Chéri, autre film avec le gentil malade qui redonne l'espoir au pauvre déprimé. On pense aussi à Funeral March pour le virage de l'histoire au milieu. Bref l'originalité est donc absente, il restait à se rattraper par la réalisation ou l'interprétation, ce qui n'est hélas pas vraiment le cas.
Non pas que les acteurs sont mauvais ou la réalisation insupportable, mais être bon ne suffit pas non plus à rattraper un scénario qui manque de rythme et de matière. Le film subit une baisse de rythme passée la première heure, la faute à une histoire qui n'avait tout simplement pas besoin de 1h30 pour être racontée. Quant au final, il aura deux effets possibles, soit finir de dégoûter ceux qui s'étaient déjà endormis devant le manque d'originalité de l'ensemble, soit réjouir ceux qui aiment les mélos qui vont au fin fond de leur sujet, à savoir la belle histoire romantique avec un grand R... Je ne dévoilerai évidemment pas la conclusion du film, mais il est évident qu'au niveau vraisemblance, le film en prend un sale coup, alors que du niveau métaphore romantique, on part dans des hauteurs assez rarement atteintes. Bref, c'est un peu n'importe quoi, cela ne viendra sûrement pas concurrencer le final de All About Ah-Long, mais cela permet au film de s'extirper du ventre mou du genre pour être complètement détesté ou au contraire éviter l'anonymat complet.
On peut tout de même regretter que ce scénario n'ait pas été plus original (le trauma, l'handicapé qui redonne la joie de vivre, c'est du réchauffé...), car l'interprétation était loin d'être mauvaise, et la réalisation sans excès. Je ne connais pas du tout les autres films de Richie Ren, mais je l'ai trouvé tout simplement sympathique, à l'instar d'un Lau Ching-Wan ou d'une Anita Yuen quand il joue monsieur ou mademoiselle tout le monde. Quant à Candy Lo, elle hérite d'un personnage également stéréotypée et ne convaincra sûrement pas autant qu'avec ses seconds rôles. La réalisation se montre plutôt effacée et utilise assez bien la musique au début (ambiance plage et romance...), tout en évitant les grosses scènes larmoyantes. Mais d'un autre côté, le film manque un peu d'émotion. En s'interdisant les émotions forcées, le réalisateur manque parfois un peu d'efficacité.
Au final, Summer I love You est un film difficile à conseiller ou déconseiller. Les fans de Richie Ren ou Candy Lo (bisouuuuu) pourront s'y intéresser, les fans ultra-hardcore de gros mélo bien romantique également, mais à condition de n'y jamais chercher ni de l'originalité, ni vraiment de la finesse. Reste ce final assez abracadabrantesque pour donner un peu d'intérêt au film. On comprend alors vraiment la première phrase du film "Abandonneriez-vous votre jeunesse pour votre amour?". Simplement on n'imagine difficilement jusqu'à quel point ça sera vrai...