Private joke nostalgeuse
Avec Wong Jin, j'ai beau m'attendre à du show saltimbanque de mafieux, je reste agréablement surpris par l'insouciance affichée. C'est coloré, déconnant, léger... mais aussi lourd et consternant, certes. Les blagues nulles les plus longues fonctionnent à l'usure, c'en est stratosphérique. "Pitié, non", m'entendé-je dire au détour des pires du pire.
CYF peine à intégrer une dynamique de groupe je trouve - vous l'imaginez dans Le gagnant avec Jackie ? - mais parait flotter tel un dieu vivant au milieu de tout ce bordel (faut que je vois Diary of a Big Man asap). D'ailleurs, dès qu'il joue en couple avec Maggie Cheung, on bascule dans un autre film. Elle-même est à son point de bascule, WKW c'est pour l'année prochaine. Ca se sent et ça se voit, on débarque parfois sur une autre planète.
La nostalgie, avec le ciné, c'est un peu de la magie noire sinon. Tous ces vieux encore jeunes à l'écran, vus par un ancien jeune lui-même, c'est décalé. Plaisant, confortable, mais le pincement au cœur est un peu là. Ajoutons à cela une parodie lourdingue de Syndicat du crime, soit une référence à un autre vieux truc, ça picote. En attendant, ça réchauffe bien son homme sur cet hiver, merci bien. "Une comédie stupide" jugea Maggie Cheung. Indubitablement.
Pour les nostalgiques.
Même si cette comédie à succès a assez mal vielli, le plaisir de retrouver des gags devenus classiques est au rendez-vous. Chow Yun-Fat en fait des tonnes, même Eric Tsang qui est pourtant dans son registre de prédilection pour l'époque a du mal à rester au niveau, Nat Chan y est sympathique mais trop en retrait. Le petit plus du film c'est Maggie Cheung qui éclabousse l'écran de fraîcheur à défaut de talent. Dommage que le manque de rythme du film soit si pénalisant quand on le compare au pseudo-remake
Love is a Many Stupid Things, reste le plaisir de voir de grands acteurs dans des délires qui sont devenus classiques.
Parmi la quantité énorme des comédies avec Chow Yun-fat, "Romancing Star" reste l'une des plus sympathiques. Le film est symptomatique des films de son auteur: des stars à tout va et des gags qui feraient palir de honte Max Pécas lui même.
Néanmoins, difficile de rester de marbre devant cette pantalonnade portée par un Chow Yun-fat encore une fois très à son aise et secondé dans sa tâche par Eric Tsang et Maggie Cheung.
Tous les gags ne sont pas hilarants, le film a certes un peu vieilli mais le charme opère malgré tout.
Un film tout à fait regardable mais qui reste loin de la meilleure comédie de Chow Yun-fat à savoir "Diary of a big man".