ma note
-/5

moyenne
3.02/5

The Raid

nombre de notes: 0nombre de notes: 0nombre de notes: 0nombre de notes: 1nombre de notes: 2nombre de notes: 2nombre de notes: 8nombre de notes: 3nombre de notes: 1nombre de notes: 0

les avis de Cinemasie

2 critiques: 2.62/5

vos avis

15 critiques: 3/5



Anel 2.5
Xavier Chanoine 2.75 Un rythme endiablé mais un esprit toc
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Un rythme endiablé mais un esprit toc

Quand bien même The Raid est un film raté du duo prestigieux Ching Siu-Tung / Tsui Hark, il distille de savoureux moments dont il serait fort dommage de se priver. En attendant une sortie DVD chez Asian Star prévue pour la fin du premier trimestre 2008, évoquons un peu les grandes lignes de cette adaptation HKisée d'un manga à succès : le docteur Choy et un groupe de nationalistes chinois décident de mettre à mal les plans de l'empereur Manchou alors au pouvoir. Ce dernier vient de mettre au point un gaz particulièrement mortel dans le but d'éradiquer les opposants et les rebelles chinois désireux d'en finir avec l'occupant japonais. Dans ce contexte où maladresses et irresponsabilités fleurissent comme des jonquilles au soleil, Tsui Hark lève le voil sombre de cette sale période pour dégraisser ce qui, à première vue, peut paraître totalement abjecte : derrière de sales exécutions, le machisme exacerbé et l'ego démesuré des hommes au pouvoir se cache une parodie guerrière du genre, comme si Kubrick revisitait la guerre du Vietnam avec des pistolets à haut sous une musique de fête foraine. Le genre auquel Tsui Hark excelle à première vue (la comédie, se rappeler le superbe Shanghai Blues) est ici bien développé et mis en avant dans un pur soucis de dépoussiérage, on n'y croit pas une seconde mais le spectacle assure. C'est avec un Dean Shek complètement timbré que le film prend son envol même si cette belle figure du film de kung-fu se voit vite reléguée au second rang par l'histoire plus intéressante de Jackie Cheung et de ses mésaventures avec Fennie Yuen, tous deux opposés au général Masa (interprété par Tony Leung Ka-Fai à contre-emploi).

Si cette partie est effectivement plus intéressante que celle entamée par Dean Shek c'est tout simplement parce qu'elle fait preuve de davantage de prises de risques au niveau de l'écriture, brouillonne mais constamment survitaminée, bien plus en tout cas que cette longue et ennuyeuse séquence se déroulant dans les fourneaux, sorte de brouillon sans coeur du Festin Chinois, sans l'authenticité des plats et qui garderait que son étiquette de comédie grasse où la garde de l'empereur trouverait une tignasse dans la soupe. Drôle? Non. Il faut plutôt se tourner du côté des séquences réalisées par Tsui Hark, les plus amusantes et les plus démonstratives d'un style presque inimitable à HongKong qu'il mena avec brio avec Shanghai Blues ou Peking Opera Blues : le vaudeville. Et si les ficelles sont usées, elles n'en demeurent pas moins franchement poilantes, comme cette séquence où Masa et sa compagne Kim s'échangent dans leur chambre à coucher Tina et Bobo Bear (Jackie Cheung) sans qu'ils ne s'en rendent compte, sorte de jeu du chat et de la souris dans le noir proche du théâtre comique, des situations d'une belle légèreté ne masquant pas l'attrait particulier pour la violence pure. On retrouve le Tsui Hark producteur de John Woo avec ces gerbes de sang, ces impacts de balle abusifs et dont l'objectif s'y attarde de manière complaisante, ces moments de pur sadisme (le bras coincé de Kim en fin de métrage, hallucinant de cruauté), les attaques "ninja" de Choy transperçant des jugulaires, si la violence fait partie intégrante du récit, elle est sans cesse contrée par la faiblesse des moyens où les décors bricolés côtoient les avions en carton. Mais Tsui Hark crée du divertissement avec pas grand chose, ses solutions visuelles audacieuses comme les nombreux inserts animés fonctionnent sans trouver pourtant une réelle justification (hormis le clin d'oeil au matériau de base), les chorégraphies de Ching Siu-Tung assurent le minimum syndical, la composition de Raymond Wong est affreuse, certes, mais le panache annonce le brio formel d'un Il était une fois en Chine et le mauvais goût d'un The Master : Tsui Hark est aussi irrégulier que fou.

29 novembre 2007
par Xavier Chanoine


achat
info
actions
plus
  • liens
  • série/remake
  • box office
  • récompenses
  • répliques
  • photos
  • bande annonce
  • extrait audio