Au coeur de la nuit
PTU vaut d'abord pour son ambiance particulière et très inattendue, celle d'un Hong-Kong nocturne complètement désert, sans voitures ni passants, sans bruit, une chose qui n'arrive apparemment que les dimanche entre 2h et 6h... Personnage à part entière, la ville accueille les seuls personnages qui osent s'y mouvoir : les flics et les voyous. Un beau casting et pour une fois chez Johnnie To (mis à part
The Mission), une vraie cohérence scénaristique et une absence de roulements de mécanique trop prononcés.
Comment rendre des forces armées rigolotes? Johnnie To à la solution!
J'aime bien regarder de temps en temps un Johnnie To. Histoire de varier les genres, du style un bon chambara en début de semaine, un film tordu de Miike en milieu, un mélo Cantonais ou Coréen avant le week-end et en guise de dessert, un To pour finir sa semaine tranquillement. Franchement c'est vrai quoi, Johnnie To est un bon gars dans le fond, un pro du polar et en plus de ça il filme bien. Que lui reprocher alors? Pas grand chose au final, peut-être cette incessante manie d'américaniser le moindre de ses films et de laisser de côté les valeurs chères au cinéma Hongkongais. Car à y regarder de plus près, qu'est-ce qui différencie ce PTU d'un film de Mann par exemple? On prend Collateral, vague objet de luxe nocturne à souhait, on instaure un climat d'alerte, comme si le héros n'a plus que sept heures à vivre et qu'il doit absolument retrouver son flingue sous peine d'échouer lamentablement et se retrouver à la porte. Un peu à la manière d'un jeu vidéo limité dans le temps. PTU pourrait donc être un jeu vidéo? Sûrement, vu que To apprécie particulièrement caricaturer à l'extrême ses enfants militaires, ses gros bras incarnés par Simon Yam (ceci dit ça fait plaisir de le revoir) ou Lam Suet, et les faire jouer entre eux, les faire s'entre-tuer au pire.
A ce propos, sous ses airs de polar suintants et inquiétants, PTU est en fait une grosse partie de déconne. La méchante Ruby Wong fait respecter son autorité l'air de rien, Simon Yam distribue des paires de baffes comme rarement on aura vu au cinéma, Lam Suet semble même un peu benêt bien qu'il campe le rôle principal sur ses épaules. Vous y croyez encore? Pas moi, mais c'est ce qui fait la force des films de To, c'est à dire cette facilité de décrédibiliser n'importe quelle scène qui serait particulièrement violente chez un autre, chez un Ringo Lam ou un Woo par exemple. Il n'y a qu'à voir la séquence d'intro avec le coup de poignard dans le dos d'un junky, un certain Cato, qui se met à prendre le volant comme si de rien n'était avant de mourir logiquement. C'est rose bonbon non? Mais ça se digère sans mal, puisque c'est To qui est derrière tout ça. Ajoutez à cela une intrigue chopée sur Chien Enragé de Kurosawa, saupoudrée le tout d'un zeste de Michael Mann et servez le tiède avec un gunfight de fin non sans rappeler les meilleurs western spaghetti.
Bien qu'il désacralise totalement le polar noir de part son sérieux quasi absent, PTU reste un divertissement souvent génial, car décomplexé au possible et sans grosses baisses de régime (à vrai dire, il dure à peine l'heure et demi). De plus, le petit quartier de HongKong où se déroule l'action s'avère fort coloré malgré les teintes très sombres, filmé dans un scope pas très audacieux, mais To filme juste et bien, c'est l'essentiel. Bref au final c'est quoi PTU? Un popcorn-movie? Un film bonbon destiné aux amateurs de sucreries bien bis? Un énième chef d'oeuvre de la Milkyway? Un gros clin d'oeil à tout un tas de références précitées? A vous de vous faire un avis définitif sur le sujet, surtout si vous appréciez un temps soit peu ce cinéma si surréaliste, si proche du comique involontaire.
Esthétique : 3.5/5 - La photo est vraiment nickel. La mise en scène est juste bonne.
Musique : 4/5 - Ca y est, Johnnie a enfin trouvé son compositeur. Il était temps.
Interprétation : 3.5/5 - Simon Yam, Lam Suet et Ruby Wong : le trio gagnant.
Scénario : 3.75/5 - Ca manque un peu de personnalité tout ça...on n'y croit pas des masses en plus...
Promenade de nuit
PTU ne se démarquera pas vraiment par son scénario. Action concentrée sur une nuit, personnages qui se croisent, point. Johnnie To privilégie clairement la forme au fond.
Pourtant, il faut avouer que les relations entre les différents personnages laissent bien moins indifférent que l’on pouvait s’y attendre. Pourquoi ? Parce que les rapports qu’ils entretiennent passent presque exclusivement par le regard. Les tensions sont palpables à l’œil nu. On ne s’attache finalement pas tant aux personnages qu’aux relations qu’ils entretiennent. Tant mieux, car c’est en fait à peu près tout ce que le film nous propose pour passer le temps.
Restent quelques touches d’humour qui fonctionnent plutôt bien. Une pointe de grotesque. Et une réalisation plutôt soignée.
Malgré ce qu’en disent les critiques, la réalisation n’a rien de réellement extraordinaire. C’est filmé avec soin. Johnnie To ne fait preuve d’aucun talent particulier dans le maniement de la caméra et semble juste ici affirmer haut et fort sa passion pour les travellings latéraux.
Quand on y repense quelques jours après avoir vu le film, ce qu’il y a de plus agréable dans PTU c’est le plaisir de parcourir les rues désertes de la ville à 4 heures du matin.
Film réalisé sans génie, PTU offre au spectateur une ballade de nuit dans les rues de Hong Kong. Comme dans toute ballade, on regarde le paysage, on s’ennuie parfois, on observe ce qui se passe autour.
On passe le temps en se promenant.
Paradoxalement ennuyeux.
Depuis l'excellent The Mission, un culte s'est bâti autour de Johnnie To, beaucoup le considérant comme un méssie dans une industrie cinématographique hongkongaise en crise totale. Son retour au polar permettait donc tous les fantasmes possible (ne vous méprenez pas, il ne s'agit pas de ça ...) et le casting que présentait PTU avait de quoi réjouir plus d'un. Mais au final, PTU se révèle être décevant pour une seule et unique raison : le film est ennuyeux.
Etrange conclusion, car rien ou presque, ne fait défaut au film. Les acteurs se fondent parfaitement dans leurs rôles, Simon Yam dans le rôle principal est étonnant de charisme et Lam Suet, même s'il frôle parfois le cabotinage, est égal à lui même, c'est à dire bon. Johnnie To filme son histoire de façon extrèmement posée et trés agréable à l'oeil, les cadres sont quasiment parfait, le montage très fluide, pas de doute, c'est un excellent faiseur d'images. Mais qu'est ce qui ne tourne pas rond dans ce film ? Le scénario ne va pas assez loin dans son tripe nocturne (le récit s'étire sur toute une nuit) et il semblerait que le pari était de faire un film d'ambiance, mais le résultat est là, on attend des scènes brillantes, mais elles se montrent pas. On attend et au final ... on s'ennuie.
On note tout de même certaines scènes typique de Johnnie To, c'est à dire mêlant à la fois tension, humour décalé et absurde telle que le long début, ou les personnages "jouent" avec leurs portables (souvenez-vous la boule de papier).
Encore un dernier point, la musique est horriblement absente, quand on se souvient des thèmes désormais culte des productions Milkyway, on a du mal à se contenter d'une partition baclée de guitare accoustique (surement en plastique la guitare ...). Bref une musique qui ne marque pas du tout l'esprit et qui n'est pas du tout dans l'esprit du film.
PTU est un film qu'il faut voir, ses qualités sont nombreuses mais il ne marque pas et l'impression finale se résume en deux mots : Quel dommage ...
Qui d'autre aurait pu faire ça ?
Johnnie To reprend ses exercices de styles et que l'on aime ou non ce film, il faut reconnaitre qu'il a placé la barre très haut. Faire un film basé uniquement sur le déroulement chronologique en s'interdisant de donner du rythme au film, je ne sais pas qui d'autre pourrait reussir ce pari. Ne rechercher pas d'action, pas d'intrigue, ici tout est une question d'ambiance, mais quelle ambiance. Johnnie To expose ici sa maitrise parfaite des plans statiques, le postionnement des personnages dans l'image tient du tableau vivant comme dans la scène où la brigade est au pied de l'immeuble, des plans qui rappellent ceux de The Mission dans le centre commercial. D'ailleurs le film est rempli d'auto-citations (Mission, ROT I et II, Fulltime Killer et peut être d'autres que j'ai manqués). Coté acteur pas de surprise, Simon Yam confirme qu'il est un des meilleurs actuellement et Lam Suet est parfaitement à l'aise dans un rôle taillé pour lui.
Si la maitrise se mesure à la capacité de se tirer de situations délicates, Johnnie To prouve avec ce film qu'il est peut être le meilleur dans le cinéma des années 2000 (même si il lui manque la démesure d'un Tsui Hark).
Merci M. To
Des flics dans l'gaz
La mise en scène est léchée et agréable, le scénario, lui, est décalé, dans la veine d'un
Expect the Unexpected, en moins glauque toutefois. Nous n'avons pas de vrai gunfight à nous mettre sous la dent, mais on est pas là pour ça,
PTU n'a rien de comparable à
The Mission et se suffit à lui même avec son ambiance menaçante et délétère assez originale. On peut par contre noter un effet de mode un peu gavant sur tous ces croisements du destin, un canevas ludique, certes, mais trop facile, voire stérile à l'usure.
Magnolia,
21 grams,
Elephant,
Amours chiennes,
11h et des bananes,
Exotica et même le prochain
Atom Egoyan, tous sont des films dont l'aspect "auteurisant" souhaité et surtout très mode peut énerver.
"Tu as besoin de respectabilité? Fais du mystique et des bidules qui convergent, t'auras droit à une statuette." Et paf,
Collision déboule.
Ne boudons pourtant pas notre plaisir, notre gros moustachu de service
LAM Suet est de retour, la bande d'acteurs habituels de Johnnie fait son show, constituant à la longue une équipe qu'il est toujours plaisant de retrouver. Nous sommes en terrain connu, un repère rassurant qui complète la réussite de ce polar qui, à défaut d'hormones, est assez hors normes.
MAJ via BR Spectrum (29/01/22). Hors contexte de cette mode d'alors sur les convergences, le polar est toujours aussi brillant. J'aime particulièrement cette pause au milieu où la pluie s'invite. Elle balaye le scénario en cours comme elle lave des enjeux finalement insignifiants. On ne cause que flics de rue vs bandits de bas étage après tout. Un classique, raconté de façon nouvelle à l'époque via ce rythme si particulier qui reste encore aujourd'hui très frais.
Au bout de la nuit, du grand cinéma...
La Milkyway sut dans l'immédiat après-rétrocession trousser quelques séries B emblématiques d'un art hongkongais du recyclage en voie de disparition. Face au peu de succès public de ces dernières, Johnnie To se tourna vers la comédie pour des résultats bien plus fructueux en terme de succès public mais dans lesquelles son talent ne s'exprimait pas pleinement. Appartenant à la veine personnelle de l'auteur/commerçant Johnnie To, PTU reprend les choses là où the Mission les avait laissées: ici, la question de la corruption policière s'est substituée à la description kitanienne du monde des gangsters, Chien Enragé s'est substitué aux 7 Samouraïs pour ce qui est de la référence kurosawaienne du pitch. On retrouve également le choix d'une photographie superbement bleutée et la mise en scène virtuose de ce film-là tandis que Chung Chin Wing trousse un superbe score à coup de guitares atmosphériques.
Sauf que le film met malgré tout du temps à décoller vraiment. Car PTU est de ces polars exerçant leur force à retardement. Le film prend en effet son temps pour mettre en place tous ses enjeux psychologiques et thématiques : vu la complexité des rapports psychologiques entre les personnages, c’est un peu normal que le film prenne son temps, que les acteurs au jeu nuancé prennent le temps de les faire sentir. La mise en scène est elle d’une maîtrise assez rare dans le cinéma de genre actuel, Johnnie To affinant le dispositif formel de The Mission. Les idées Milkyway font ici leur petit effet (le jeune homme se balladant avec un couteau dans le ventre, l'utilisation du téléphone mobile par exemple). La noirceur et les accès de brutalité d'un Longest Nite y voisinent avec quelques petits traits d'humour évoquant The Mission. Et la combinaison virtuosité de To/score de Chung Chin Wing donne à cette partie en forme de lente montée en tension quelques vrais moments de grâce et d'abstraction. Et le film finit par emporter vraiment le morceau avec la tentative de To d'affiner les recherches formelles de la scène du centre commercial de the Mission avec la scène de l'escalier : sans être aussi marquante, la scène s’intègre bien dans le récit en créant une montée de tension à un moment opportun. Les enjeux de l’intrigue, son ambiance très particulière, sa tension sont alors en place et ce qui fait la force de la Milkyway's touch à son meilleur peut pleinement se déployer. Sont finalement juste à déplorer quelques effets sonores lourds et quelques passages musicaux sentant le mauvais hard rock eighties.
Au final, PTU finit par s'imposer comme un des meilleurs films de Johnnie To réalisateur et surnage dans un morne paysage du polar HK post-2000. Une preuve de plus que la brillante réussite de The Mission n'était pas un accident dans la carrière d'un producteur/maître irrégulier de la série B.
Dominance d'ambiance et ambiance de domination
Le voici enfin, le retour de Johnnie To au polar. Finies les comédies sentimentales, au revoir Sammi Cheng et Louis Koo. On fait revenir les durs. Lam Suet. Simon Yam. C'est la nuit, un flingue a disparu. Oulàlà, ça ressemble à The Longest Nite, et paraît que c'est dans le style de The Mission. Bref, le fantasme du fan des Milkyway première génération. Et donc le gros film piège, la déception potentielle de l'année, le film qui ne peut pas être seulement bon, comme Fulltime Killer. Heureusement, Johnnie To s'en tire très bien avec un film apportant suffisamment de nouveautés pour être rangé aux côtés de ses illustres prédécesseurs dans l'étagère des polars à voir et revoir. Ouf!
Alors, quoi de neuf dans PTU? En quoi le film s'inscrit dans la lignée des polars Milkyway renouvelant le genre à chaque fois de manière différente ? Evite-t-on le The Longest Mission? En fait, PTU reprend des éléments d'autres polars Milkyway (oh surprise), mais sans jamais tomber dans le repompage pur et simple, et apporte même un peu d'eau au moulin. Petites explications.
On retrouve tout d'abord le même style général que dans The Mission: l'ambiance et les personnages d'abord. PTU se place cependant dans un autre contexte, on est cette fois-ci dans le camp des policiers, loin des attitudes que se donnent les gardes du corps de The Mission, surtout que la situation est assez préoccupante. La musique installe très bien cette nouvelle ambiance, finie la musique simpliste et swinguante, le compositeur est le même mais le ton totalement différent. Autre point commun, les dialogues sont souvent réduits au minimum, mais les nombreux conflits entre personnages sont ici traités de manière beaucoup plus mentale, avec un jeu important sur les regards. D'un autre côté on se rapproche de The Longest Nite pour l'esthétique du film, tout se passe de nuit, la photographie joue bien sur les éclairages, les personnages entrent et sortent de l'ombre en permanence. L'ambiance est également pesante, les personnages sont plutôt antipathiques, la tension monte au fur et à mesure du film. Mais PTU se montre beaucoup plus simpliste dans son scénario, pas vraiment de sac de noeuds à démêler ici, et le film se permet même de se moquer un peu de lui-même à la fin.
PTU pioche donc dans ces deux films de manière assez évidente, mais sans verser dans l'excès. Le scénario développe des relations intéressantes entre les personnages, que ce soit à l'intérieur même de la police ou entre policiers et triades. Les rapports de dominé/dominant sont assez clairement le centre d'intérêt du premier tiers, et apportent à la fois un peu de matière à réflexion sur l'usage du pouvoir (notamment chez les policiers) mais aussi un peu d'humour, avant que la tension du récit prenne le dessus. Le fait de mettre en opposition les triades et les policiers mais également les policiers entre eux et de ne rendre personne sympathique fait que le film est rapidement imprévisible, ce qui n'est pas la dernière des qualités. On s'approche même un peu de Expect the Unexpected à certains points du récit où le destin des personnages semblent bien flou et la chance s'invite comme rouage du récit. Bref, le scénario de Yau Nai-Hoi est assez riche et intéressant.
Il faut bien sûr souligner la très bonne tenue de l'interprétation, très clairement nécessaire dans un film autant bâti sur les personnages et leurs interactions. Au risque de me répéter, Lam Suet est comme toujours excellent, même s'il recycle quelques tics vus dans d'autres Milkyway, Simon Yam assure bien en chef d'équipe et Ruby Wong continue à étonner après un personnage déjà étonnant dans Looking for Mr Perfect. Quant à la réalisation de Johnnie To, si elle se montre moins impressionnante que dans The Mission, elle reste d'un excellent niveau, avec notamment une nouvelle variation intéressante sur le thème du gunfight, exercice de style pourtant difficile après la scène du centre commercial...
Au final si PTU n'est pas un tueur de Mission ou Longest Nite, il sait très bien se démarquer de ses grands frères pour apporter une nouvelle approche au petit monde du polar, qui évidemment ne plaira pas à tout le monde. Le rythme très lent et l'absence d'action en rebuteront certainement beaucoup. Mais on ne peut lui enlever ni ses qualités techniques évidentes (l'image et le son sont tout de même très chiadés), ni son scénario assez loin des polars habituels à Hong-Kong. Et lorsqu'on en arrive à ce genre de considérations au lieu de se demander si autant d'attente en valaît vraiment le coup, on se dit que Johnnie To a tout de même réussi son film.
Pas sure qu'il passe la censure en Chine
Ce film, parmi les meilleurs de Johnnie To, n'a pas uniquement comme qualité sa mise en scène précise, sa photographie s'adaptant remarquablement à son atmosphère intégralement nocturne ni son script fort bien rythmé et dégraissé de tout superflu.
Mais l'aspect le plus intéressant est peut-être, aujourd'hui en 2022, ce qu'il montre des agissements de certains membres de la PTU (Police Tactical Unit), bien loin de l'image idéaliste d'un gouvernement chinois accro au contrôle absolu.
La destruction pure et simple de tout objet filmique ne correspondant pas aux critères étatiques en vigueur, la sortie du coffret intégrale PTU chez Spectrum Film (PTU + ses cinq extensions nommées Tactical Unit) est une véritable aubaine pour (re)découvrir une oeuvre non négligeable du polar hongkongais.PTU, lui, offre un beau transfert hd.
La présentation d’Arnaud Lanuque et l’interview du réalisateur forme une source d’information des plus appréciables (commentaire audio non écouté).
01 février 2022
par
A-b-a
Entre "Chien enragé" et "The Mission", un film représentatif du style que Johnnie To a réussi à créer au fur et à mesure des années.
Prétentieux
Que dire de ce film, il y avait tous les ingrédients pour faire quelque chose de bien, notament avec la présence de Simon Yam, mais le résultat est assez médiocre. Déjà, le premier élément déclencheur du film, dans le cas présent il s'agit de la perte d'un pistolet, est assez léger et dès lors on a du mal à comprendre la suite des évènements. La réalisation de Johnnie To ne m'a pas beaucoup plu avec tous ces ralentis, mais bon, chacun son truc. Enfin, la musique est vraiment insupportable et me semble inapropriée pour ce genre de film.
Un film à l'ambiance envoûtante.
Film atypique et surprenant, "ptu" reste très proche des autres To, tout en étant pourtant si différent. Certaines scènes, complètement surréalistes, donnent presque l'impression d'être chez Daviv Lynch, sauf qu'ici le récit est limpide. Il faut dire que sa simplicité ne se prette pas à autre chose.
Mais ce n'est pas l'histoire qui intéresse le réalisateur. "Ptu" est une expérience qui se vit, tout est question d'ambiance et de ressenti. La musique accompagne de façon appropriée la maestria visuelle et la photographie magnifique. Alors qu'il ne se passe rien, et que le tout pourrait être raconté en un court métrage de quelques minutes, on reste scotché devant son écran, attendant le prochain tour de M. To, qui s'amuse comme un fou dans les rues de hong Kong.
Jamais la ville n'a paru aussi belle la nuit que devant sa caméra, un fait qui ne se dément pas ici. Chaque plan est d'une beauté incroyable, chaque mouvement paraît nécessaire... Les personnages ne sont que des corps, qui servent de guide dans la cité en quelque sorte, nous faisant passer d'un lieu à un autre.
"PTU" est une farce, durant laquelle on nous fait croire à une intrigue, alors qu'elle n'existe que pour justifier la promenade nocturne. La conclusion vient appuyer l'aspect irréel et onirique de l'ensemble.
Les acteurs ne livrent pas de prestation inoubliable, et surtout pas Simon Yam même s'il est particulièrement fier de lui. On a néanmoins plaisir à retrouver Lam Suet et Eddy Ko. Astucieux le récit? Roublard plutôt. En nous livrant quelques indices, en changeant les situations par des coups de théâtre saugrenus, To maintient notre attention: continuez de regarder, la ballade n'est pas finie, j'ai encore des choses à vous montrer semble-t-il dire.
Finalement, un flic perd son arme, et la retrouve là où il l'a laissée. En une phrase, tout le film a été résumé. Mais se contenter de l'histoire serait oublier ce qui en fait la force. Cette impression d'être balladé dans un récit fou, aux scènes aussi décalées que celle des cages, qui rappellent furieusement celle du débarras dans l'excellent "le procès" de Franz Kafka.
To nous offre le plus beau témoignage d'amour que sa cité pouvait rêver pour nous faire rêver.
C'est beau une ville la nuit
C'est un des bons films de Johnnie To. On y retrouve ses obsessions habituelles (les amitiés viriles confortées dans l'action, les trios, la corruption) mais sublimées par l'ambiance exceptionnelle de la nuit hong-kongaise. Le film se déroule sans hâte, comme contaminé par la douce léthargie qu'on peut éprouver entre 2 heures et 5 heures du mat', dans une grande métropole silencieuse. On s'ennuie un peu mais la mise en scène est tout-à-fait exceptionnelle : c'est beau comme de l'art abstrait.
Magnifique
Johnnie To ne cessera donc jamais me de surprendre comme cinéaste. Cette fois çi avec
PTU il démontre une bonne fois pour toute qu'il maitrise entièrement son sujet. Et ça sans aucune esbroufe. Pourtant ce monsieur ne cesse d'enchainer les projets. Décidément quel homme...
Partant d'une histoire toute simple (un flic à la recherche de son flingue de service qu'il a perdu après une altercation avec des petits malfrats), le réalisateur privilégie avant tout l'ambiance. Uniquement l'ambiance. On ne sait quasiment rien sur le passé des personnages. Leur façon de marcher suffit amplement pour s'en faire une idée. D'ailleurs des personnages il y en a (des flics et des truands). Tous ces protagonistes n'ont qu'un seul but et feront n'importe quoi pour arriver à leurs fin.
L'ambiance nocturne apporte enormement au film. La photo est vraiment belle. On pense beaucoup au réalisateur Michael Mahn dont Johnnie To doit être un fervent admirateur. Les acteurs quand à eux sont tous impeccables. Sans oublier la séquence finale qui est un pur grand moment de cinéma.
Personnellement j'ai pris une grosse claque en le visionnant. Certains réalisateurs devraient en prendre de la graine car ce
PTU est une veritable grande leçon de cinéma.
Un superbe polar d'ambiance, très maîtrisé
On apprécie vraiment cette ambiance de ballade nocturne où on sentirai presque l'air frais et cette impression lorsque l'on marche tout seul la nuit dans une ville vidée. Bien que plutôt lent, le film possède un scénario tout à fait prenant avec l'intervention de multiples personnages dans une affaire qui prendra le temps d'une nuit. L'interprétation sans faille (Simon Yam, Lam Suet, Ruby Wong...), l'esthétique nocturne, la bande son et la caméra de Johnnie To nous emporte jusqu'au bout de la nuit.
L'art et la manière!
En question de manièrisme, il s'agit surtout, comme le mot l'indique, de manière. Et la manière Johnny To l'a indubitablement.
La réussite de ce film tient à ce que le film se présente ouvertement comme maniéré, et ce à plusieurs niveaux. Par rapport au polar HK de façon général, sa conception très particulière de la police et de sa ressemblance avec le milieu de la pègre, un eshétisme sirupeux, avec le cinéma hollywoodien, les codes du film noir, une décontraction jazzy (Mike Figgis?), d'une direction d'acteur décalée, et avec l'oeuvre de To en général, sa reprise et amplification des thèmes de The Mission, du style Milkyway.
Mais maniéré, le film l'est avec classe, distinction même. Le talent de To est de jouer avec ces clichés là où ils atteignent leur limite, se transforment en transparence, se résorbent dans un non-événement, dans un immobilisme décontracté, une complaisance amusée, comme une façon d'ammener le spectateur à jouir de l'effet de déjà-vu, de familiarité pour mieux le contenter et le décevoir. Car cette façon de faire apporte nécessairement une déception: le cliché n'est pas là pour lui-même, mais bien pour tisser une toile qui se brode sur la pauvreté, celle de sa genèse et celle de sa réalisation. Le film flirte à tout moment avec la banalité sans jamais arriver au point d'y tomber radicalement.
Par sa simplicité, qui est la marque d'une grande concentration de moyens très simples, To fait du nouveau avec du recyclé. To fait de l'original avec du balisé, fait un petit chef d'oeuvre avec des ficelles rabachées. To fait un grand film avec des moyens de petit maitre.
Lovely Night
PTU est, avec
The Mission, le film qui explicite le mieux la griffe de Johnnie To. Un univers opaque, glacé, réaliste (le récit, qui s'articule autour d'une histoire d'arme volée, de même que le traitement des personnages, pourraient presque tenir du naturalisme) et stylisé (un travail sur l'éclairage importé du cinéma arty des années 80, des gunfights filmés dans un ralenti proche du pastiche wooien) à la fois. Un étirement du temps mort (le passage où la brigade monte pas à pas les escaliers d'un vieil immeuble avant d'appréhender l'ennemi) auquel succède une scène d'action ou de violence très dense (les gifles de Simon Yam, aoutch!) et vice versa. Toute la mécanique propre au cinéaste est ici on ne peut mieux organisée, la mayonnaise prend et le spectateur reste captivé jusqu'au terme du spectacle. Bien qu'imparfait (un scénario qui manque parfois un peu d'ampleur, une bande-son douteuse à grands coups de riffs de guitare électrique), ce très intéressant polar démontre que même passé son âge d'or, le cinéma HK a encore des choses à dire. À noter la superbe ambiance nocturne de la bande, rivalisant sans peine avec la composition atmosphérique de certains Michael Mann.
Bon polar
En lisant le pitch on pourrais craindre le pire, pourtant ce film ne m'a pas déçu !
C'est vrai que le rythme du film est un peu lent mais grâce au talent de Johnnie TO, à celui de ces acteurs (tous parfaits) et aussi à un très bon final, ce film mérite d'être vu !
Sans plus
Je m'attendais pas a ça, et en tout cas à mieux... Parfois il y a une ambiance bien sombre comme je les aime. Et aussi des passages qui décrivent le coté sombre de la police ou des bandes de Hong-Kong vraiment bien fait, mais ils sont trop court à mon goût et pas assez nombreux. Mais ce qui fait que je m'attendais a mieux c'est : parfois, le film prends une tournure "marrante" pas réellement de quoi explosé de rire, mais qui (du moins, je trouve) ne colle pas avec l'ambiance du film. Et puis je n'ai apprécié tous les effets spéciaux de la dernière scène.
Je ne suis pas ressorti réellement déçu, mais plutôt ne sachant pas ce que je pensais du film. Pour moi, de Johnny To j'adore Fulltime Killer ;Running out of time et The mission (j'aime bien aussi Heroïc trio). Avec Breaking news, c'est la deuxième fois que je reste "sur ma faim".
Un film d'ambiance magnifique, accompagné d'une musique envoutante.
Je viens enfin de voir le fameux PTU et c'est absolument génial, même si je préfère quand même The Mission dans le même genre. Un scénario simple, mais bénéficiant d'une réalisation tellement géniale, que To réussit à nous faire tenir 1h30 devant le film. Un film d'ambiance particulièrement réussit, avec de superbes plans, mais également une musique, qui comme tous les Johnie To, ne cesse de nous hanter après la vision du film, un peu comme The Mission. Lam Suet est bien comme d’habitude, mais je dois avouer qu’il m’a déçu dans ce film, peut être qu’un 1er rôle c’est trop pour lui ?? En tout cas on y voit clairement ses limites en tant qu’acteur, même si ce rôle lui convient parfaitement. Simon Yam est quant à lui toujours parfait, difficile de lui faire des reproches.
J’ai donc passé un super moment, et ce Johnie To ferra parti de mon top 5.
bien sans plus
un film d'ambiance, ne pas s'attendre à de l'action à tout va mais assez prenant tout de même. belle photo.
Le vide scénaristique ??
développé autour d'une intrigue ultra simpliste ,presque dérisoire, PTU se distingue par un scénario tres léger qui partage bcp les critiques .De plus l'ambiance générale (la musique finalement tres peu présente ),les rues de HK complètement désertes ,viennent affirmer encore plus cette sensation de vide .Et c a partir de là qu'on aime ou pas le film de TO . A l'opposé completement du Fulltime killer survolté PTU est plus proche ds un sens des réalisations Kitano ;seulement n'est pas Kitano qui veut , et ce polar laisse finalement me laisse tres perplexe .Ce n'est pas qu'il est mauvais, mais TO ne semble pas capable d'insufler à son film un interet réel ,stt que les différents passages à tabc, magouille , échange de preuves ,et trahisons ,jouent le role de pousse pousse afin de faire avancer l'intrigue vers un final réjouissant certes, plus ds la veine des précédents TO .Seulement là aussi ,l'impression de déja vu ( cf l'assassinat de Paul Newman ds les sentiers de la perdition ) et une certaine suffisance scénaristique (le coup de passe passe qui fait se réunir en une seule séquence tout les protagonistes du film ) s'avère trop simpliste à l'image du scénario . PTU n'est cependant pas une déception ,la séquence du resto ,la séquence final (un peu qd meme) compte tenu du défi énorme que présente le schéma du film . Tres moyen donc.
Bientôt Culte????
Le réalisateur, qui tourne des milliers de films en même temps, en est ici a son 54ème film je crois, en tant que réalisateur ou producteur. Ca se ressent dans la mise en scène, trop sobre, qui aurait gagnée a être plus léchée. Mais a la limite, on s'en balance, car le film est d'une jouissivité absolue. Les acteurs sont a l'aise et la bataille finale est géniallisime et vraiment drôle!!! Un futur film-culte???
Bof...
Moyen, un peu lent, et on n'est dans le film à aucun moment...
TO,un réal qui tourne trop??
donc voila "PTU",un film du prolixe johnnie TO....
TO est un bon réal,techniquement parlant,pas grand chose a lui reprocher,de meme que chaque sortie milkyway est quand meme un gage de serieux.
mais johnnie TO est surtout un réal sans génie.
alors oui,TO est un touche a tout.oui,il peut aussi bien faire de la comédie romantique que du polar.
et alors?
aucun de ses films n'est franchement transcendant et surtout aucun n'apporte une réelle nouveauté ou s'impose comme réference dans son domaine.
et puis surtout TO est producteur.
il ne faut pas voir dans cette apparente diversité autre chose que de la pure décision commerciale.
TO est le VRP de hong kong.bien sur,tous les réals le sont un peu,mais lui particulierement....
il voit que la comédie romantique ca marche? allez hop une fournée de "needing you" ou de "love on a diet"!
"the mission" ca cartonne? ok,pas de probleme voici "PTU",etc....
alors super,TO se frotte a tous les genres,mais c'est plus souvant pour le pire que pour le meilleur.
attention,jusqu'a present,je n'ai vu aucun navet de TO.mais rien de follement extraordinaire non plus.
personnellement,je l'ai connu avec "the bare-footed kid".j'ai eu plaisir a retrouver ti LUNG.
mais bon c'est un remake des "disciples de shaolin",bien foutu certes mais pas tres original.
et puis "heroic trio" plus ridicule qu'autre chose,etc....
autre exemple,"loving you".
c'est un polar correct matiné de mélo,rien de deshonnorant....mais bon du vu 1000 fois techniquement nickel mais sans style.
et puis les comédies "love on a diet"...aussi drole qu'une indigestion d'hamburger.
"help" c'est marrant et quelquefois bien vu,mais bon ca s'oublie assez vite.
bref,je vais pas faire l'article sur toute la filmo de TO(et puis je suis loin d'avoir tout vu),mais tout ca pour dire que,
TO me semble un bon artisan,souvant opportuniste,au style assez flou et sans identité surout!
je ne critique pas le fait qu'il essaie plusieurs styles au contraire,mais sa touche personnelle est souvant diluée ds les films.
sa "patte personnelle" serait d'assurer une qualité correcte a l'ensemble de ses réals?
mouai,alors ds ce cas to serait en fait qu'un honnorable artisan de cinema.
bref,ce "PTU" donc.
on a parlé de "polar abstrait".
si on veut;c'est peut etre le nouveau terme pour "polar pas follichon sans scenario"?
pourtant,ds l'ensemble,on peut pas dire qu'il se passe moins de chose que ds certains polar ds melville par exemple(je pense notamment au "samourai")
mais melville ne fait pas ds le polar réaliste.il fait ds le songe schizophrénique viril,ds la pègre fantasmée,ds la tragédie antique transposée.
johnnie TO fait dans le réalisme,fait ds le pointilleux minimaliste.
porquoi pas,mais TO est loin d'atteindre BRESSON ds ce cas la.
donc TO m'ennuie.son film est aussi palpitant qu'un reportage de tf1 sur une brigade d'intervention de la police.
c'est encore une fois bien filmé,mais on finit le film en se disant "c'était bien la peine d'en arriver la".
PTU,n'est pas mauvais,il est juste vain.
"After Hours" version polar HK, ou un nouveau grand film de Johnnie To
Un flic un brin looser perd son arme et la cherche tout le long du film... passé la ressemblance avec la situation embarassante de John C. Reilly dans "Magnolia", on est en droit d'attendre... eh bien à peu près tout et n'importe quoi.
Johnnie To à la réalisation, c'est depuis dix bonnes années la garantie du minimum fixe en matière de qualité générale. On sait ce qu'il a fait du patiemment monumental "The Mission". On sait qu'avec Wa KaFai, il peut troquer son style contre un autre, toujours bien à lui, bien plus épique et mouvementé (cf le génial "FTK"). On a vu des honorables action ou hero movies tels "FireLine", "A Hero Never Dies", "Root"; et on a même apprécié un minimum ses comédies (Fat Choi, Needing You). C'est dire si, au début de "PTU", on ne sait pas DU TOUT à quoi s'attendre.
Ca démarre fort. Chi Wing-Chung, le compositeur, livre là, en musique, sa nostalgie des années 80 et des polars de Michael Mann; et sa composition, minimaliste, n'en est pas moins électrisante et sage, comme une voix off impassible. Ils accompagnent à merveille les longs plans posant le décor, terriblement cadrés, à la hauteur du cinéaste exigeant quand ça le prend; et la photographie est une des plus belles qui m'ait été donnée de voir dans un polar HK (au même titre que celle de "The Longest Nite"), jouant sur les contrastes criards et les codes de couleur au millimètre, conférant aux décors déserts un aspect de cirque criminel. Niveau montage, tout cela est d'un très bon niveau, mais rien à signaler de transcendant, si ce n'est une alternance très intelligente des parties des divers protagonistes tout le long de ce nocturne bordel.
On parle d'ennui à propos de ce film. Soit. Ca ne tire pas, ça jure correctement, ça marche beaucoup dans les dédales d'une cité déshumanisée dont l'unique ambassadeur humain est un marmot pillard sillonant affablement les rues à bord de son vélo à deux balles. On est en droit de trouver les plans chiants, et peu mis en relief par un scénario tenant sur trois lignes, générique compris. Ce qui est étrange, c'est que je suis pour ma part un sérieux détracteur de films comme "Millenium Mambo", qui sont pour moi l'ennui incarné, et que je n'ai - presque - rien trouvé d'ennuyeux dans "PTU". Allez comprendre...
Allons comprendre, tiens! peut-être est-ce simplement à cause de l'enquête absurde et dangeureusement décalée, m'ayant tenu, sinon en haleine, au moins alerte à chaque climax camouflé. Peut-être est-ce le casting; car il est loin de jurer avec le reste, le casting! Simon Yam, toujours impeccable même lorsqu'il joue les ex-fédés alcoolo, trouve là paradoxalement un de ses meilleurs rôles au pays des gueules qui en disent long; Lam Suet, trop rare dans les premiers rôles et trop servi dans les seconds (à croire qu'ils sont 400 en Chine au lieu d'être 1 milliard), explose de roublardise et transcende les halètements grassouillets clichés dans un rôle urbainement généreux; Ruby Wong et Maggie Siu, les deux rôles féminins, ne sont pas en reste non plus, affichant impétieusement leurs mines professionnelles et insensibles jusqu'à l'explosion finale, les laissant talentueusement révéler leurs féminités; le reste du casting est nickel, comme d'habitude chez To.
Mais ce n'est pas suffisant. Peut-être est-ce alors la faute au développement du scénario, sous l'objectif du passionné cinéaste. Et intelligent, faut-il ajouter: le scénario, sous ses aspects aussi simplistes qu'un polar de Walter Hill, a spectaculairement joué la carte de l'originalité, en se concentrant sur les jeux de regard, sur les dialogues muets des personnages admirablement brossés, sur la présence et l'aura fétichiste visuellement de chaque groupe de caractères (chacun portant son lot de mystère en phase avec l'atmosphère envoutante du film), sur l'inévitable et le ridicule (tuant presque dans ce cas là). En effet, voilà enfin pourquoi je ne me suis pas ennuyé devant "PTU": parce qu'à l'inverse d'un "Eureka" où un plan tient sur deux minutes avec en tout et pour tout de l'herbe et une planche dans le cadre, il y a TOUJOURS quelque chose à voir dans les cadrages de Johnnie To; et lorsqu'il y n'y a que peu d'éléments à se foutre sous l'oeil, on est trop occupé à calculer les potentiels débouchés de la situation, ou à saisir tout ce qui était devinable dans les échanges de regards entre les divers membres du PTU.
Et en dehors de ça, avouons le... tout est tellement trippant; de la scène de baffes dans la salle d'arcade aux crânes rasés enfermés dans des cages glauques, du jeune blaireau du resto du début se révélant être un assassin à classieux "groupe O", des gonzesses braillardes à l'étonnant et lancinant gunfight final...
Tout est tellement trippant, ça pardonne les quelques lenteurs élégantes de la chose, à l'instar de "The Mission"... alors ne boudons pas notre plaisir.
"PTU" est assez singulier, assez original, assez beau dans l'éléctricité qu'il dégage (à la manière du "American Gigolo" de Paul Schrader, bizarrement...), dans sa manière de croiser les destins, ou de présenter sa petite comédie humaine le temps d'une nuit (m'ayant étrangement inspiré une sorte d'optimisme, sans les rapports fondamentalement humains prennent le pas sur l'automatisme sociétaire de notre pauvre monde) pour soutenir la comparaison avec TOUT polar HK... tout est dit.
La loi de Lo...
La loi de Murphy s'appliquant au pauvre Lo...ou bien est-ce un message pour celui qui me semble tout de même être une sacrée crapule, limite "Torrente"...
Etonnant, comment les rapports de violence flics/voyous sont retranscrits dans le film. S'il faut très certainement en imposer dans le milieu de gangs et triades en Asie, interroagatoires et arrestations se font tout de même dans des conditions extrêmes...Représentation d'autant plus violente, lorsque le CDI interroge un indic...qui s'avère être un flic infiltré dans le milieu de la pègre...
L'ambiance est poisseuse du début jusqu'à la fin; la ville est plongée dans les ténèbres, seuls les endroits où se déroule de l'action se retrouve sur-éclairée par quelque lampadaire (les voitures aux vitres éclatées, les interrogatoires musclés, etc).
Le son d'ambiance est tout simplement superbe dans toute la première partie du film; on entend une espèce de petit souffle, qui donne à la ville des allures d'une planète lointaine et menaçante. En revanche, je n'accroche pas du tout avec la musique très présente en deuxième partie et pas très adaptée aux images. J'en veux pour exemple la scène extrêmement tendue, où le PTU investit le répère des Ponytails...et sur laquelle se greffe une petite musique enjouée et positive.
La mise en scène a été dite ressemblant à celle de "The Mission"; disons, qu'il ne faut pas s'attendre à un de ces polars musclés et rythmés, tels que "The longest Nite" ou "Expect the Unexpected". Johnnie To prolonge ses choix entamés dans "The Mission", mais embraye une vitesse légèrement supérieure. Seuls quelques regards appuyés ralentissent considérablement le rythme; et peut-être cette scène de l'investissement du répère des Ponytails, que J. To voulait très certainement à l'instar de celle de la galérie commerciale dans "The Mission", mais qui est très loin de possèder la force visuelle. Pour le reste, le rythme est tout de même soutenu, dès un départ très rapide (de la scène du resto à la perte du revolver), avec de nombreuses scènes d'interrogatoire musclées ou d'action faisant avancer l'intrigue jusqu'au gun fight final.
Finale, qui semble un tantinet plaquée sur le reste de l'intrigue, comme s'il fallait donner ce gun fight pour que le spectateur en ait pour son argent. Ultime "gag" pour Lo, pour lequel cette nuit semble vraiment devenir le pire cauchemar.
Déception pour les fans de Johnnie To, qui placent la barre de plus en plus haut; réussite incontestable pour une oeuvre, qui surnage bien au-délà d'une production HK (voire mondiale) bien pauvre !!!
JOHNNIE TO DE RETOUR: UN FILM DE FACTURE CORRECTE
Pour son dernier film, Johnnie TO nous sert un film de facture correcte. Une bonne histoire avec de bons acteurs. Ce qui donne un résultat plus qu'acceptable mais il faut bien le dire, cela ne vaut pas "THE MISSION"
A regarder par curiosité ou bien si on est fan de Mister TO.
Plus proche d'un EXPECT THE UNEXPECTED que d'un THE MISSION....une oeuvre indubitablement forte!
Ce film est indiscutablement une réussite,tant sur le plan narratif que technique,avec des plans d'une grande sophistication!
Mais on ressent une légère décéption,celle d'un manque de sincérité dans l'abstraction,comme si TO rechérché absolument a en faire trop,en voulant nous servir une ambiance encore plus hypnotique et lanssinante que THE MISSION.
Pari a moitié réussi,car certaines scènes manque cruellement de fond,et parfois trop poussives!
Au final,on a tout de meme le sentiment d'avoir vécu une éxpérience inoubliable,grace a une mise en scène stupéfiante,servi par un scope de toute beauté,mis en valeur par une magnifique photographie!
Une ambiance envoutante pour un film inclassable!
non non et non....
je suis sur que 90 % des critiques vont etre tres positive sur ce film. chacun son choix (comme dirait evelyne) mais moi ca me botte pas du tout (tout comme the mission) pas de ryhtme, pas de gunfights, une bonne interpretation je suis d'accord. mais ce film de 85 minutes m'a semblé durer une éternité beaucoup trop de longueurs.