Operation mes couilles
C'est tiré d'une histoire vraie survenue en 2011, où 13 marins chinois furent tués dans la province de Chiang Rai lors d'un trafic de drogue en Birmanie (Wikipedia).
Si le "style" Dante Lam devient aussi pénible que moderne, les moyens qui lui sont alloués pour faire du boum-boum propaganda sont des marqueurs d'époque explicites et laissent à voir des choses intéressantes... hors cinéphilie.
Style pénible : des plans sacadés de une à quatre secondes max pendant deux heures, c'est chaud à suivre.
Ce style n'en est pas vraiment un à vrai dire, on dirait davantage un montage de plans choppés au petit bonheur la chance par un paquet de supports et "fluidifié" par un score bourrin assez mauvais. Pour la gestion de l'espace, on repassera. Le projet rythmique est aux abonnés absents (pas d'exposition, pas de gestion du suspens, rien). C'est du style moderne "Google Earth" à base de plans moches de drones et autres gadgets qui, s'ils ne cassent pas toujours la narration, éloignent l'objet filmique du modèle cinéma que l'on connait. On attend le petit génie qui saura optimiser ces nouveaux outils, auquel cas ce film y conduit.
Marqueur d'époque : la Chine part en mission en Indo comme l'occident s'y enfouffra fut un temps. Combat contre la drogue ! On reprend le concept de The White Storm - ainsi que
Vithaya PANSRINGARM pour jouer le vil Thaïlandais - et roule la mission en plein Triangle d'or, cette
"région montagneuse d'Asie du Sud-Est aux confins du Laos, de la Birmanie et de la Thaïlande", source de tant de fantasmes. Le scénario n'est pas mauvais pour le genre, et il faut avouer que l'aspect géo-politique interpelle. Le traitement chinois est pour le moins interventionniste dans cette partie du monde frontalière où les accords de Genève et ce qui s'ensuivit semblent concerner une autre planète. La Chine combat en masse des trafiquants au Laos, en Thaïlande et, donc, en Birmanie, mais peine à cibler le big boss qui se cache devinez où. Là intervient le héros, joué par le charismatique Zhang Hanyu (La Bataille de la Montagne du Tigre), ici fonceur à la Tom Cruise dans les MI, aidé de sa team et de son pote infiltré (Eddie Peng, également dans le récent film catastrophe The Rescue du même DL). Après une entourloupe typique de la franchise, elle ira jouer du fusil en pleine jungle. Bordélique, tout ça, mais très efficace sur cette longue séquence très bien chorégraphiée, au moins sur le terrain. Le topo : exfiltrer un gusse cocaïné jusqu'aux yeux au milieu de son village plein de types surarmés, tout en étant pris à revers par les trafiquants Thaïlandais. Encore une fois, le matos est d'enfer (spéciale dédicace au robot qui pose des bombes), avec ici une démo remarquable de ce qu'un commando peut faire avec un chien de combat. Quelques passages borderline amusent l'amateur : des types qui giclent sur des mines, un enfant soldat tué de dos par le héros, etc. Bref : on satisfait ses bas instincts avec ce qu'on trouve, ma bonne dame, même si pour ce faire on doit se coller un velcro rouge sur l'épaule. Je suis vidé.