Souvenir hanté
Documenteur dans le pur style du "Projet Blair Witch" et de ses nombreux ersatz, "Mokdugi Vidéo" (Mokdugi se traduisant littéralement par "fantôme sans nom") a été tourné pour une poignée de dollars par un jeune cinéaste indépendant. Il a tout d'abord mis son film à disposition sur des sites payants sur le Net avant d'avoir été "découvert" par une société de production coréenne, qui lui a permis une sortie en salles en 2005.
"Mokdugi" ne se distingue des nombreux autres essais dans le genre que par le sérieux de l'entreprise. Contrairement à d'autres, il tente de coller le plus près possible aux nombreux reportages dédiés au surnaturel et passés à la télévision locale et il réussit à faire oublier par moments, qu'il ne s'agit que d'une fiction. On assiste, intéressés, aux petits pas effectués par équipe et qui révèlent rapidement un puzzle bien plus important qu'il ne paraît qu'au premier égard. La supposée histoire de fantôme ou de maison hantée cède rapidement la place à une véritable enquête policière sur une série de meurtres perpétuée vingt ans plus tôt à des centaines de kilomètres du premier lieu d'investigation.
Malheureusement, le sérieux de l'entreprise marque également l'aridité du sujet; et en l'absence d'aucun effet spectaculaire et la rigueur du documentaire typiquement asiatique (voix off commentant faits et gestes, caméra à l'épaule, longs séquences sans grand intérêt et montées à la hache), le dénouement s'étire parfois péniblement en longueur.
En même temps, le format documentaire de 53 minutes est également un format parfaitement adapté à un tel type "d'expérience cinématographique". Pas le pire, mais pas non plus le plus réussi en son genre.