Magistral polar
Difficile de croire qu'on soit encore réellement surpris en 2004 par un film de serial killer après tant d'années d'exploitation du filon. Et pourtant, c'est bien le cas avec ce Memories of Murders en tout point remarquable. L'ambiance tout d'abord, extrêmement soignée, entraîne le spectateur dans la campagne coréenne, des champs à perte de vue qui cohabitent avec un petit bourg quelconque et une usine banale, de grands espaces vides sources d'inquiétude et de peur, surtout quand ils sont plongés dans la froideur de la nuit et de la pluie battante. En ces lieux règne un individu mal intentionné, un pervers qui sème les cadavres de jeunes femmes violées derrière lui sans le moindre indice apparent. Voilà, le décor est planté. Il ne reste plus qu'à orchestrer la confrontation entre un flic local compétent pour des histoires de chiens écrasés mais complètement dépassé par les évènements exceptionnels qui se déroulent sous ses yeux, et un flic national sûr de lui et droit dans ses bottes, tout en les faisant habilement évoluer au fur et à mesure des fausses pistes et des pistes manquées, jusqu'au point de non retour, à savoir l'inversion des rôles… Ainsi, le flic local va se remettre en question et progresser intérieurement en comprenant que le con de l'histoire n'est pas forcément son collègue, mais peut-être aussi lui-même, tandis que le flic national va petit à petit perdre les pédales en sentant que les choses lui échappent malgré sa prétendue compétence.
Passionnant de bout en bout, superbement photographié, rythmé, alternant situations comiques et situations trépidantes, Memories of Murders bluffe sur tous les tableaux, et même si l'on croit deviner ce qui va suivre la scène d'après, il est impossible de prédire comment l'intrigue va évoluer à partir de là. Le dénouement est quant à lui un modèle du genre : sobre, clair tout en restant embrouillé, efficace à mort et surtout pas simpliste, il est une conclusion amère mais nécessaire qui rappelle que le Bien ne triomphe pas toujours du Mal, n'en déplaise à certains… Au final, un grand polar des années 2000 à ne pas rater.
On cogne et on pose les questions!
Joon-Ho a tout compris au polar féroce. Du film d'homme, sans concession et capable de tous les délires les plus engagés. Délire et engagement se chevauchent dans cette formidable critique de l'incapacité policière, où les séquences les plus violentes (tortures et coups de pieds sautés de folie) côtoient un constat amère : même sans preuve quelconque, la police est prête à tout pour arriver à leur faim, quitte à y inventer des preuves dans l'avancement voir la fermeture d'un dossier.
Superbement réalisé (malgré une copie Zone 2 dégueulasse, soyons francs), l'oeuvre de Joon-Ho titille la rétine du spectateur sans cesse, en y déposant savamment bon nombre de détails et différentes ambiances pour le moins étonnantes : on passe d'un paysage fleuri et ensoleillé à un autre plus glauque où la pluie et la boue font bon ménage. Il faut voir la beauté presque dramatique du règlement de compte sur les voies de chemin de fer, ou bien d'autre encore, Memories of murder étant exemplaire à ce niveau.
Saluons la performance exceptionnelle des acteurs, tous formidables dans la peau de détectives véreux et sans scrupules, adeptes de la tatane facile et du mawashi geri. Lorsqu'un des interpellés pousse à bout l'un des enquêteurs, ce dernier l'envoie valser gentiment d'un coup de pieds sauté en pleine poire. Bon sang, la manière dont est faite cette séquence demeure si puissante (climax de dingue, suivi d'une coupure de courant) qu'elle en devient jouissive. Car oui, Memories of murder est un film certes sérieux, dramatique et carrément lugubre, mais n'oublie pas d'être une formidable calotte sur la bouche lorsque ses interprètes se transforment en karatéka.
A la fois critique brûlante de la société Coréenne (n'oublions pas que la Corée du Nord est l'un des pays les plus pauvres et désabusé au monde) et véritable polar de haute volée, Memories reste une oeuvre à voir absolument, pour ses qualités esthétiques et fondamentales, restant en demeurant un triste récit désenchanté et nihiliste.
Esthétique : 4/5 - Photographie léchée, climax bien glauque.
Musique : 4/5 - Une ambiance sonore de bonne facture.
Interprétation : 4.75/5 - Interprétation sidérante des protagonistes.
Scénario : 4.5/5 - Intrigue aux petits oignons, avec un final renversant.
De visages et de paysages...
Memories of murder est un film de visages et de paysages. Ils se mélangent l’un et l’autre, l’un dans l’autre. Car c’est l’histoire de deux policiers qui n’arrivent pas à mettre un visage sur un criminel, d’une terre banale qui a enfanté un visage de tueur. La dernière image du film, quelques secondes de pur bonheur, fait du célèbre visage de Song Kang-ho une carte sur laquelle on peut lire l’infini du doute, l’étendue des remises en cause, la longueur du chemin parcouru, la petitesse de ce qui a été compris, après deux heures d’enquête. C’est beau, un film qui commence par des certitudes et se termine sur « je ne sais pas ». Tout un pays ne sait rien sur une série de meurtres qui datent déjà de vingt ans, une histoire vraie aussi connue là bas que l’affaire Grégory ici. C’est beau, un pays qui avoue avoir été tellement aveuglé par la dictature qu’il a laissé filer un serial killer complètement malade.
C’est beau, enfin, un film qui aurait pu être américain, vu son scénario de base, mais dont la deuxième partie est l’inverse de tout l’esprit d’Hollywood. Seul un Clint Eastwood (surtout depuis Mystic River) aurait pu faire cette deuxième partie où tout se délite sous une pluie poisseuse, un film policier qui prend autant le temps de filmer ses personnages. C’est beau, enfin, qu’un film aussi audacieux soit n°1 au box-office en Corée. Nous, on a les gros ricains et Taxi 3, et il paraît qu’on est les rois de la cinéphilie. Il parait que Bong Joon-ho, déjà auteur du bizarre Barking Dogs Never Bite a eu du mal à imposer le film, son courage a été amplement récompensé.
Sa mise en scène reste modeste, n’appuie jamais aucun effet, ménage un peu d’humour et garde en en tête cette histoire de visages et de paysages. Le film est inscrit dans un environnement très précis, une cambrousse coréenne rarement filmée et, comme toute enquête, revient sans arrêt labourer le même terrain. Une des scènes mémorables de Memories est un long travelling sur le lieu du crime, saccagé par une foule de visages en furie. Le policier local est sûr de reconnaître les meurtriers d’un coup d’œil, en scrutant les visages. Le sien est large, volontiers façonné à l’alcool. Le policier venu de Seoul est plus moderne, il se fie au terrain, fait des cartes, des schémas. Il a un visage doux, bien nourri. Mais le film se garde bien de faire gagne l’un pour enfoncer l’autre, et symboliser ainsi le passage entre la Corée arriérée et celle américanisée. Au final, les deux perdront, et plus qu’une enquête. Le film donne un nouveau visage à l’éternel « Buddy movie » avec le flic de la ville et l’autre des champs. Autre visage extraordinaire, celui de cet éventuel meurtrier, joué par Park Hae-il, un espèce d’Elijah Wood coréen avec des yeux fascinants, révélé dans Jealousy is My Middle Name. La Corée est fière comme un paon de ce beau film et de ses excellents acteurs : elle a raison.
Pour donner une idée du réalisateur derrière ce film et de l’esprit qu’il y a insufflé, voici sa note d’intention, reprise dans les dossiers de presse du film :
« Pour les policiers qui portent dans leur cœur cette affaire irrésolue...
Il y a longtemps que je n’ai pas été à la maison. Je commence à oublier les visages de ma femme et de mes enfants. (...)
Il nous manque tout : l’équipement, la technologie, des renforts. Nos épaules tombent et nos yeux sont injectés de sang. Mais nous voulons sincèrement et désespérément attraper ce tueur. Nous courons, à travers la pluie, la neige. Nous courons et courons encore.
Ce film est dédié à ces policiers qui admirent finalement leur défaite.
Aux victimes innocentes...
Dans l’air de cette nuit noire, alors que la pluie tombe sur ta peau nue, lorsque les douces mains de ton meurtrier commencent doucement à enserrer ton cou, à ce moment d’immense terreur et d’intense désespoir que nous ne pourrons jamais imaginer, qui essayas-tu d’appeler à l’ultime moment de ta vie ?
Ce film est dédié aux dix femmes, qui sans ces nuits sombres et infernales, marcheraient toujours sur ces routes de campagne baignées par un soleil brillant...
Et puis à toi, celui sans visage...
Qui es-tu ?
Où es-tu à présent ?
Te souviens-tu des femmes que tu assassinas ?
Es-tu heureux ? »
La Marque du Passé
Entre 1986 et 1991, un village de la province de Gyeonggi fut le théatre d'une série de 10 viols et meurtres de femmes accomplis de manière identique. Comme il s'agissait d'un des premiers meurtres en série ayant lieu en Corée, le fait divers et l'enquete furent très médiatisés. Les meurtres continuèrent d'une année sur l'autre sans que personne ne découvre le vrai coupable encore inconnu aujourd'hui. En 1996, Kim Kwang Rim tira une pièce à succès du drame qui attira la convoitise de pas mal de cinéastes. L'adaptation échut finalement à Bong Joon Ho, réalisateur d'un Barking Dogs never Bite plutôt inabouti mais assez étrange. Le cinéaste se documenta pour écrire un scénario soulignant le contexte politique du fait divers, ce dernier point expliquant probablement en partie le gros succès du film en Corée.
Sauf qu’en plus d’avoir trusté les sommets du Box Office local le film est aussi une grande réussite du polar révélant un cinéaste coréen à suivre. A défaut de renouveler le cinéma de genre asiatique autant qu'un Woo, un Kitano ou un Johnnie To, Bong Joon-Ho convainc ici en alliant brio formel, scénario écrit et touche asiatique. La mise en scène n'abandonne ainsi jamais sa maîtrise de l’espace, son sens du détail et son économie de moyens. Au chapitre des qualités de Bong Joon Ho cinéaste, il y a aussi un vrai talent pour imposer au déroulement de l'enquête une certaine lenteur reflétant son enlisement, la lassitude des flics et le quotidien villageois pesant. Cette lenteur permet aussi d'être attentif à certains détails révélateurs présents dans le cadre. La mise en scène vaut aussi pour son art des plans séquences orchestrés avec une virtuosité jamais ostentatoire. Le montage se met enfin parfaitement au service du si asiatique mélange des genres du récit : le sens de la durée du cinéaste permet aux ruptures de ton du film d'être bien négociées, notamment en désamorçant le grotesque de certaines situations.
Le gros point fort du film se situe justement dans son écriture scénaristique. Si le face à face Song Kang Ho/Kim Sang Kyung ne comporte que du déjà vu de buddy movie, le scénario a le mérite de montrer l'enlisement progressif de l'enquête, la lassitude des enquêteurs au fur et à mesure que les pistes potentielles échouent. Il dépeint également une galerie de personnages mémorables en privilégiant de façon attendue mais habile l'aspect "immersion dans un village" à la scène à faire. L'usage de la pluie comme reflet des tourments intérieurs des personnages n'est quant à lui pas neuf mais s'intègre bien au récit. Quant au mélange des genres du scénario, il incarne une véritable touche asiatique et non un mélange informe de ce qui marche ailleurs comme trop souvent dans le cinéma populaire coréen actuel.
Reste que l'aspect le plus fort du scénario est la façon dont le contexte politique offre une autre résonance à du déjà vu de cinéma de genre. Quelques scènes évoquent ainsi la chape de plomb de la dictature militaire. Du coup, le caractère expéditif d'interrogatoires parfois violents ou truqués, des méthodes contestables d'une police apparemment plus soucieuse de pouvoir désigner un faux coupable à la vindicte publique et aux médias que de rechercher la vérité prennent un sens politique. De même, les moyens manquant pour l'enquête ce sont ceux utilisés par le régime pour se maintenir en place. A ce stade, on peut aussi mentionner le casting de premier choix qui ne déçoit pas : les talentueux Song Kang Ho et Kim Sang Kyung offrent ainsi des prestations riches en nuances à coup de regards exprimant bien leur rage ou leur lassitude face au surplace de l'enquête. Et même si les qualités des chefs opérateurs coréens ne sont plus à démontrer, on peut en outre faire crédit à Kim Hyung Gu de savoir faire ressentir avec subtilité l'ennui et l'ambiance pesante des petites villes coréennes par sa photographie. La limite du film se situe dans son score peu inspiré oscillant le plus souvent entre pastiche correct du travail d'Hisaishi pour Kitano et musique dramatique de téléfilm.
Au final, Memories of Murder fait partie avec Friend et un JSA des gros succès du cinéma populaire coréen de ces dernières années qui sont aussi des réussites cinématographiques. Et est même meilleur vu que contrairement à ces deux-là il est à peu près maîtrisé dans tous ses compartiments. Surtout qu’un cinéma de genre coréen manquant actuellement de vraies personnalités derrière la caméra a bien besoin d’un cinéaste sachant allier touche asiatique, talent et succès populaire. On souhaite donc à Bong Joon Ho de négocier son gros succès mieux que ne l'ont fait Park Chan Wook ou Kwak Kyung Taek.
Bon polar comiquo-dramatique, malgré quelques longueurs
Tout ou presque a été dit au sujet de
Memories of Murder dans les autres critiques, la touche d'humour fort réussie (rappelant un peu Kitano dans le style), la construction du récit très réussie au début, la partie dramatique également de qualité, l'interprétation d'excellente qualité de Song Kang-Ho.
Les défauts ont également été évoqués, les longueurs dans le second tiers du film notamment. C'est très clairement la grosse faiblesse du film, qui aurait sûrement gagné à écourter la partie plus "comédie" pour plus développer la partie dramatique. Certains passages ont peu d'impact à cause de leur courte durée (comme la blessure à la jambe du coéquipier), et auraient mérité autant de soins que les parties plus détendues.
Au final, le film reste fort plaisant et surtout assez original. On est loin des films de Serial Killer à l'américaine, on se rapproche plus d'un Kitano version enquête, avec un humour légèrement décalé et des personnages très humains. A voir donc.
Bof
Heureusement que la salle était climatisée sinon je me serais endormi! La raison ? Une mise en place de l'histoire beaucoup trop longue, sans véritable rythme, heureusement rattrapée par l'interprétation de Song Kang-Ho. Est-ce parce qu'il s'agit d'une histoire réelle que Bong Joon-Ho s'est senti obliger de reprendre au plus près la chronologie des événements? A mon goût un peu moins de chronologie et un peu plus de flashbacks auraient pu lancer le film d'une manière plus dynamique. Reste quand même que la deuxième partie est bien meilleur avec l'évolution psychologique des deux policiers chargés de l'enquète qui donne enfin un aspect humain à cette histoire. Quel dommage qu'il faille attendre si longtemps pour enfin se sentir impliqué. C'est d'autant plus dommage que Bong Joon-Ho nous donne quelques scènes esthétiquement réussies, mais son scénario était vraiment trop mal inspiré (presque trop occidental par cerrtains aspects) pour qu'il en tire plus que ça.
Vu a Cognac
Je l'ai vu au festivalm du film policier de Cognac, et c'est pour moi, le meilleur film de ce festival. Je le classerais volontiers dans mes films préférés! Ce film ne se contente pas de n'etre que visuellement très beau, la scénario est aussi assez fouillé, surtout au niveau de la variété des situations. C'est franchement drôle parfois, vraiment maitrisé tout le temps, la bo est très bonne, la mise en scène très bien foutue...De plus, la confrontation entre les deux types d'enquetes est bien menée. Y'a aussi la fin, qui est extraordinaire, car on ne peut en aucun cas se douter que sa peut se finir comme ca. Vraiment un très très très gros coup de coeur. Un film a voir.
Meilleur polar coréen.
Un polar dans la campagne coreenne. A priori qui achéterait son billet pour voir le film ? Et pourtant c'est bien d'un chef d'oeuvre dont il s'agit. Renouveler le polar et plus particulièrement l'histoire d'une enquête sur un serial killer était une gageure. Le pari est réussi. Sans musique assourdissante, sans effet holywoodien, l'histoire vraie qui est retracée nous happe littéralement. Ceux qui connaissent un peu la Corée retrouveront une atmosphere bien particulière. Les autres découvriront le pays du matin calme à travers son monde rural qui n'est pas si différent du nôtre. L'opposition ville et campagne. La proximité des habitants. Les errements de la police de la ville inadaptée à la situation.
Les cafouillages de l'investigation, les moyens colossaux mis en oeuvre pour retrouver le tueur; le rythme lent de l'enquête...et la fin qui n'est pas un happy end donnent au film un caractere saisissant. Il sera difficile de faire un meilleur film dans le genre. A voir absolument.
Immense
"Memories Of Murder", dans le contexte actuel, fait de serial killers mystico-fantômatiques japonais, de pop corn délavées copies d'Hannibal Lecter hollywoodiens, et de grand-guignolesque psychanalitique européen, est-il ce qu'on peut appeler un miracle? Même dans le cinéma coréen, ça n'avait jamais été vu; d'autant que les quelques tentatives dans le genre, que ce soit "Tell Me Something", "H", "This Is law" ne dépassaient pas le stade de copiteurs yankees pluvieux sans originalité; et que le cinéma d'action coréen ne brillait pas par l'inventivité de sa réalisation ni l'ambition de ses scénarios ("Tube"! ha! ha!). Alors comment? Comment est-ce possible?
La suite sur:
http://www.clan-takeda.com/cin%E9ma/Memories%20of%20murder.htm
CHEF D'OEUVRE A NE PAS MANQUER
Difficile d'emerger parmi les innombrables films de serial killers produits....C'est pourtant ce que reussit ce film avec un style totalement original. La lenteur de l'action, le lieu (la campagne coreeenne), l'absence de scènes particulièrement spectaculaires et de climax montrent qu'un thriller peut se dédouanner des règles formelles hollywoodienne ou hongkongaise.
On reste longtemps hante par ce film...et ravi d'avoir vu ce que l'on ne peut definir que par le terme "chef d'oeuvre"...
Chef d'oeuvre misanthrope
La capacité du cinéma coréen à générer des films d'un pessimisme extrème mérite que l'on y accorde un minimum d'attention, ce Memories of murder n'échappant pas au phénomène.
Partant d'une histoire bien sordide comme le titre le laisse entendre, le film pourrait être un énième thriller si son réalisateur n'avait pas abordé son sujet sous tant d'angles différents. Est-ce une course-poursuite flic-assassin, un plaidoyer contre les investigations sous un régime policier, une relecture du film policier, une critique des faiblesses de la nature humaine ?
Memories of murder est tout cela à la fois. Il ne s'attarde pas sur un sujet en particulier mais apparait comme un film somme où chaque thème est traité de façon approfondie.
Un vrai chef-d'oeuvre où la qualité de la mise en scène le dispute à la qualité de l'interprétation. Pour peu que l'on éprouve pas de malaises face à un cinéma par trop pessimiste, un très grand film.
Un excellent thriller rural (mais sans vaches)
Une fois de plus je reçois une claque dans la gueule de la part du cinéma coréen (la précédente m'ayant été infligée par
Sympathy For Mr. Veangeance).
Ca faisait longtemps que je n'avais pas trouvé un polar aussi prenant. Et qu'est-ce que ça fait du bien quand ça arrive ! De bout en bout j'ai été scotché par le jeu des acteurs (formidable
Song Kang-Ho en policier un peu plouc)et par l'intrigue policière.
Malgré que l'ambiance soit assez sombre, l'humour ne tâche jamais et permet de respirer un peu.
La relève est définitivement coréenne !
Une fois encore le cinéma coréen nous prouve qu'il a pleinement assimilé les films du passé et qu'il est capable de transcender des genres qu'on pourrait penser exsangues.
Bref, un très grand polar (mais pas seulement) comme on ne croyait plus en voir baigné de cette noirceur si coréenne où l'enquète elle-même s'efface devant l'humain.
Définitivement à découvrir... et pas uniquement par les officionados du genre ou de l'asie.
Polar inoubliable
Un TRES grand film, qui va bien au-delà du simple polar ,situant son sujet dans un contexte politique précis et réel, tout comme le fait divers à la base du projet.
Les personnages sont eux-aussi totalement crédibles,anti-héros ordinaires qui ne reculent devant rien pour obtenir des résultats pourtant illusoires.Faux-coupables, vrais pourris,sans oublier la galerie des déjantés trés réussie !
Beaucoup d'humour aussi, Kitano n'est pas loin, c'est vrai.
Et surtout cette ambiance si particulière qui nous prend à la gorge dés les premières images, jusqu'à ce final époustouflant,parceque il n'a justement rien de spectaculaire.Tout est dit dans le regard du héros principal.
Il faut dire que l'interprétation est sans faute!
Si l'on ajoute cet accompagnement musical trés efficace(...et directement pompé sur le Sonatine de Joe Hisaishi!), on a ce film miraculeux,d'une intelligence et d'une profondeur rares,maitrisé,passionnant mais aussi et finalement assez perturbant.Un must à dégouter tous les faiseurs du "serial-killer movie" hollywoodiens...
A voir, l'image est belle, le scenar' est au rendez-vous, les acteurs incroyables, bref ce film m'a mis sur le ... ;)
04 octobre 2004
par
aucun
Magistral!
Ce film ne serait pas tiré de faits réels,j'aurai certainement trouvé le scénario tiré par les cheveux...mais il n'en est rien,tout est vrai(a quelques exceptions près biensur! ;-) ).....c'est déroutant,boulversant,révoltant...bref,une ouvre majeure,un film brillant,emballé par une mise en scène somptueuse(que de plans monstrueusement beaux,comme ce final sous la pluie...),et servi par un casting magistral!
Enfin moi j'ai complétement adoré;un film qui fait froid dans le dos....
On suit avec attention...
La réalisation n'invente rien, mais c'est efficace, on a le droit à quelques beaux plans assez classique, comme celui vers la fin, avec le tunnel en décor...
Les acteurs sont juste, le scénario est le point fort du film, en plus, sachant qu'il est tiré de fait réel, nous lui apportons peut être plus d'attention.
La musique qui accompagne le film tout au long est de bonne qualité aussi.
Certains parlent d'un côté comédie, je ne suis pas du tout d’accord, çà me parait être très satirique, envers la police coréenne dans les campagnes, et sûrement en général.
En ce qui concerne le rythme : c'est un des point fort du film, je trouve, jamais on ne trouve de longueurs, on est scotché à l'histoire...et on apprécie de voir ces deux flics déteindre l'un sur l'autre.
Un film à voir absolument !
vraiment bien
pas mal du tout ce film. J'irais même jusqu'à dire qu'il est vraiment bien. Le fil de l'histoire m'a vraiment tenu en haleine quasiment tout le long. Le problème, c'est que j'ai vu la moitié du film un jour et l'autre moitié un autre jour. En général, ça ne me pose pas trop de problème, mais ce film là, mieux vaut le regarder en une seule fois, histoire de bien apprécier le film.
J'avoue qu'au début, j'avais un peu du mal à accrocher au film. Mais je l'ai apprécié de plus en plus au fur et à mesure que l'histoire avançait.
Sinon, je trouve que le meurtrier est particulièrement dégueulasse et sans coeur, mais bon, c'est le principe d'un meurtrier.
donc voilà, à ne pas rater.
Policier passionnant
Ce policier m'a beaucoup plu. Sachant que c'est tiré d'une histoire vraie, l'intérêt n'en est que plus fort. Les rôles sont bien développés et le scénario bien mené.
Passage préféré: le ridicule de la situation où tout le monde piétine le lieu du crime, avec la foule qui n'a rien à faire là.
Un polar coréen qui n'a rien à envier à ses homologues américains...
Je dirais même qu'il pourrait faire palir plus d'un réalisateur occidental, tellement le scénario est en place et les acteurs parfaits !
SONG Kang-Ho est indéniablement un des meilleurs acteurs de ces dernières années (et je ne parle pas que pour la région Asie), il n'y a qu'à se pencher sur sa toute jeune filmographie pour ne plus en douter :
The Quiet Family (excellente comédie noire),
Joint Security Area (qui ne connaît pas encore ce film culte ?),
Shiri (bon thriller),
Sympathy For Mr Vengeance (très belle vision, certes pessimiste, de la société coréenne),
Memories of Murder (un des meilleurs polars de l'année 2003) !!! Franchement son talent n'est plus à prouver, j'attends avec impatience ces prochaines interprétations à l'écran :)
KIM Sang-Gyeong quand à lui a commencé encore plus récemment sa carrière au cinéma, puisqu'il signe ici son deuxième film seulement. Il avait commencé très fort avec le magnifique
Turning Gate de
HONG Sang-Soo. A lui aussi est prédit un bel avenir dans la profession, à la vue du niveau d'interprétation dont il a fait preuve.
Après le très controversé
Barking Dogs never Bite, assez peu compris en occident,
BONG Joon-Ho sort avec celui-ci son deuxième film, dans un registre totalement différent, tout en gardant un style bien coréen, respectant scrupuleusement les traits typiques propres à société coréenne.
Le scénario est une perle qui apporte suspens et rebondissements fréquents tout au long du film. C'est très bien amené, on ne se lasse pas une seconde, c'est à parier qu'il y aura dans quelques années un remake américain tellement l'histoire est prennante ;) ;) ;)
Bref, sur un fond de polar de plus en plus noir vers la fin du film, pour toutes ses qualités techniques et bien plus encore,
Memories Of Murder est un thriller bien sympa à voir de toute urgence ! :)
Faces
Un magistral polar campagnard avec des acteurs au sommet de leur art, servi par une mise en scène méthodique et rigoureuse.
Voguant entre drame et comédie, l'enquête semble être une parodie d'enquête avec des policiers extrêmes dans leur manière d'agir et des suspects bien déjantés. Le tout baignant dans une ambiance étrange à la photographie terne aux couleurs passées. Passées comme le souvenir.
Prenant du début à la dernière seconde, ce fantastique spectacle tarabiscoté n'en demeure pas moins une oeuvre intimiste forte sachant imposer ses personnages jusqu'à dans leur plus profonde intimité.
Malgré ses accents volontairement ironiques et ses excès croquignolesques, ce thriller n'en oublie pas d'opposer sa propre idiotie au réalisme inhérent au meilleur du genre.
Totalement asiatique dans ses fondements, entre pop-satirisme japonisant et peinture campagnarde du pays du matin calme. Le film impose la nouvelle donne du thriller asiatique et se démarque aisément des grandes réussites occidentales.
Grave, excessif, dramatique, sensoriel, ironico-comique, ce Memories Of Murder est tout simplement l'un des sommets du thriller de ce début de siècle et nous rappelle aisément au souvenir du meilleur du siècle dernier. Une gageure pour un sommet du genre. Excellent !
Remarquable!
Un film halletant de suspense, souvent drole et toujours passionnant malgré la durée.
bonne surprise
Et bien moi qui suis loin d'être fan de films policiers, je dois dire que ce film m'a très agréablement surpris !
Très bonne mise en scène, suspens, superbes acteurs... Le film est parfois "drôle" et souvent dramatique, et c'est entre autre ce qui fait la force de ce film, le mélange parfait des deux genres... Le film est prenant, et ce jusqu'au bout...
Un conseil : voyez-le, ça change des films policiers habituels !
Gyeonggi Mystery Murder
Merveilleux polar que cette oeuvre, inspirée par des faits réels du premier psychopathe coréen répertorié en Corée.
Fait divers terrifiant, dont la noirceur du sujet est tout de même nuancé par un comique de situation parfois hilarant, parfois désespéré.
Le réalisateur a très certainement beaucoup forcé le trait, allant pratiquement jusqu'à représenter les provinciaux comme des simples d'esprit; mais comment ne pas succomber au comique des situations, ni des carricatures physiques poussées à l'extrême (l'obsédé a vraiment la tête d'un ... obsédé).
C'est que le réalisateur doit avoir trouvé le sujet particulièrement ENORME, tant dont la façon dont l'enquête a été mênée, que jusqu'à la conclusion jamais élucidée des meurtres. Et finalement, l'inspecteur venu tout droit de Seoul en prend également pour son grade et connaîtra quasiment une fin des plus désespérées encore...
Le film est maîtrisé de bout en bout, même s'il aurait mérité d'être raccourci par moments; mais la finale grandiose à elle seule mérite tout le respect que l'on doit à un grand réalisateur : lorsque l'inspecteur s'adresse directement à la caméra, s'adressant (sans nul doute) au vrai coupable, qui aurait peut-être eu l'affront ultime de venir voir l'adaptation de ses crimes impayés.
Pour info : ma femme m'a accompagné - par la circonstance des choses - et si elle n'a pas bcp d'affinités avec le cinéma asiatique en général, elle a pourtant A-DORE ce film...Avis à tou sceux, qui connaitraient les mêmes déboires que moi-même pour trouver des moments rares pour se mater quelque DVD HK en toute quiétude.
ASSEZ PRENANT
Après un début assez poussif à mon gout (la première demi-heure) le film prend son envole surout dans sa dernière heure pour nous tenir en haleine jusqu'à la dernière minute. Une vraie bonne surprise pour un polar qui mérite amplement son prix au festival de Cognac. A voir absolument :)
???
Voilà un film particulièrement intéressant ; bien que film thriller "Memories of murder" fait sourire par moment grâce aux étranges méthodes d'investigation du duo policier et permet de dédramatiser la dureté de l'histoire et la lenteur qui jalonne le film . Les acteurs sont tous bons et ce film mérite d'être vu .
super koréa!!!
ce film de 2h10 est vraiment une merveille. l'ambiance tres particuliere de ce film est son point fort, autres point fort du film est la facon de "travailler" des flics qui on chacun leurs manieres de travailler (la torture, des coups de pied, avec un chausson au dessus de la chaussure pour eviter les traces..., et mettent une pression terible sur les suspects) car ils sont a la recherche d'un tueur en série. les acteurs aussi méritent une palme, car chacun donne le meilleur de lui meme, ce film a fait plus de 5 millions d'entrée en corée. vous savez donc ce qu'il vous reste a faire.
Memories of murder est un bon polar made in Korea, même si je m'attendais à mieux. Ma petit déception digérée, je retiendrai quand même les nombreuses satisfactions que m'ont apporté Memories of murder. Premièrement, je soulignerais les brillantes prestations de Song Kang-Ho et de Kim Sang-Gyeong, deux personnages méthodiquement opposés. Ensuite, on pourrait tenir en compte la multitude des suspects qui diffèrent les uns des autres. Cela rend l'énigme bien plus palpitante, même s'il faut toujours avoir à l'esprit qu'il s'agit d'une histoire vraie. Ce qui m'a un peu déçu, c'est le côté un peu paysan du film. J'ai eu l'impression qu'il n'y a que des abrutis dans la campagne coréenne, et ce serait vraiment inquiétant si c'était vraiment le cas.
Experts bedonnants
Il fallait oser amorcer un retour vers 1986, en pleine brousse sud-coréenne sordide et poisseuse, au ciel grisâtre lorsqu'il n'y a pas de pluies diluviennes et à l'environnement limite misérable. Il fallait oser dépouiller la narration jusqu'à l'os, sous des faux-airs de Navarro, tout en la baignant dans un pur esprit de « comédie cauchemar ». Il fallait oser saturer la photographie de teintes savamment opaques et délavées. Tout cela, Joon-ho Bong l'a fait. Le jury de Cognac ne s'y est pas trompé.
Memories of Murder, polar racé et novateur, a l'étoffe d'un diamant de la plus belle eau. On s'attache très vite aux protagonistes du film: d'un côté, le flic déterminé et le plus lucide de la bande, l'inspecteur séoulite venu à la rescousse et un peu paumé dans cette province hostile, de l'autre, le jeune disciple fou à la castagne facile ou encore le pauvre chef qui fait du mieux qu'il peut. Il faut dire que la direction d'acteurs épate de par sa rigueur et le jeu des comédiens eux-mêmes de par sa justesse. On assiste aux fastidieuses péripéties de cette bande de losers sympathiques qui feraient des merveilles s'ils avaient le matos d'Horatio Caine et sa clique de parvenus. On grimace pour eux, devant toutes ces fausses pistes, ces indices laissés en plan, ces poursuites manquées, bref cette enquête laborieuse qui n'en finit pas. On grimace, certes, mais on s'immerge à l'intérieur de ce grand « petit cadre » avec un œil intrigué, captivé, conscient d'avoir assisté à un film couillu et remarquable qui agit comme un élixir de jouvence dans l'inégal paysage cinématographique coréen.
le titanic vas coulé.
Voila quand on regarde ce film on connaît déjat la fin (car tiré de fais réels) et c'est bien la tout le problème, on n’accroche pas du tout a l’anquète policière. On se laisse guidé par les policiers tout en sachant se qui va se passer...... Et le réalisateur n’arrive pas a nous donné envie participer activement au film.
C’est bien dommage car le film partais bien..... j'ais juste pas accroché
peut mieux faire
le potentiel était intéressant, les acteurs sont bons, la photo sympathique, mais le rythme n'est pas maîtrisé, trop linéaire et finalement sans vraiment de saveur, le film pêche par son scénario, pas mauvais mais à revoir, insuffisantpour le style abordé: en plus la fin nous laisse sur la nôtre (de faim), c'est assez frustrant et on est passé à côté d'un très bon film. dommage
un bon film mais un peu long
Dans un repas, l'excellence du dernier vin laisse toujours l'impression d'un très bon déjeuner : c'est un peu pareil pour cefilm sauf que, même si la fin aurait pu me donner la sensation d'avoir vu un excellent film, ce n'est pas le cas. Dans l'ensemble, je suis assez d'accord avec les critiques négatives déjà émises mais si je devais énoncer le grand défaut de ce film, je dirais qu'il aurait gagné à être un peu moins long. Il ne faut pas avoir sommeil pour le visionner...
Sad letter.........
A l'image de Tell Me Something, Memories of Murder s'inspire énormement du cinéma occidental, avec son coté américanisant et tt cequ'on peut lui reprocher.Et pourtant si non seulement il vient remporter un prix à Cognac, Memories of murder s'avère largement supérieur aux actuelles production américaines ou européenne en matière de thriller à base de tueur en série .Et cela grace à l'originalité de sa dernière heure qui sort des sentiers battus pour offrir un final aussi frustrant que réussit. L'histoire extrement mature et violente etmise en valeur par des acteurs convaincants et des dialogues par moment percutants. l'histoire met du temps à trouver un interet ,les quelques moments droles détendent le spectateur . Si Memories of Murder réussit rempli parfaitement son role ,ce n'est ni un chef d'oeuvre et loin d'etre un ratage .
Le cadavre ne portait pas de costard
Pour parler de Memories of murder il faudrait commencer par la fin. Ce qui est d'une part son point de départ (le fait divers), et de l'autre à peu près tout ce qui sauve le film du naufrage (son dernier tiers, de loin le plus intéressant). Le fait divers donc, une série de meurtre, un serial killer au modus operandi précis et récurrent, et trois flics, ou plutôt deux et demi. Trois personnage et un dans l'ombre. De ce petit monde, on n'apprend pas grand chose. Les flics ont leur caractères bien trempés, ils sont immuable, inébranlable. Ils suivent une trajectoire, le récit les a mis sur les rails d'une enquête évoluant mollement, au gré de quelques indices qui s'égrainent comme quelques coup de pouces à la narration. De l'ombre du meurtrier, et de ces fausses pistes, ces faux semblant, jamais rien, de la mise en scène ou du scénario ne suggère aucun trouble, un brin de psychologie, de psychose dérangeante, rien. Il tue, c'est déjà beaucoup. Faudrait pas trop lui en demander.
A la vitesse du dernier des Derrick ou de n'importe lesquels des séries policières made in France, Memories of murder progresse donc avec un rythme mou. Plutôt que la lenteur de l'enquête, ses dératés, ses contrariétés, ce qui pourrait nous faire croire à son enlisement et ce qui échappe aux personnages, ce rythme ne figure en réalité qu'une absence d'originalité de toute forme de code narratif. Ce récit n'explore rien. Il veut bien jouer en parallèle d'une situation socio-politique de l'époque, mais ceci reste toujours une toile de fond un peu quelconque, vaguement en marge, jamais expliqué, mal montré. La violence est là, elle est contextualisée mais jamais concrètement filmée. Le film reste du strict point de vue du faits divers, c'est à dire extérieur à tout. Il ne nous immerge pas au coeur du problème. Et si l'on croit un temps que le film adopte celui des personnages, des flics, ceux-ci ne sont en réalité que prisonniers du récit comme de leur enquête, ils sont tout autant prévisble que stéréotypés. Jamais le film ne cherche à explorer leur rapport au meurtre, à se demander pourquoi celui-ci les dérange. Lorsque au final ce meurtre les pousse jusqu'à eux même devenir des assassins, on se demande finalement ce qui a pu les mettre dans un tel état. Est-ce simplement au nom de la loi, de la justice ? Mais où est-il ce sentiment, où se cache-t-il, à quel moment le film l'a-t-il réellement interrogé ? On ne sait pas, il s'impose comme tel, comme si tout à chacun, et surtout un flic, était nécessairement prêt à aller lui-même jusqu'au meurtre au nom de la loi. Que notre cher réalisateur retourne à Platon ou simplement à ses classiques. Il ne suffit pas de filmer une enquête autour d'un meurtre, aussi effroyable et inspiré d'un fait divers soit-il, pour que l'esprit sacré de vengeance ou de justice s'impose d'emblée. Il s'agit avant tout d'interroger un processus, des consciences, des psychologies des passions ou encore des sentiments. Ici il n'y a que des ébauches, claquemurés dans cette lumière standardisée et tellement scolaire, devenant de film en film l'un des prototype du cinéma coréen.
Ce n'est que dans le dernier du tiers du film que pourtant Memories of murder trouve un peu de complexité et surtout d'intensité. Lorsque les pistes se recoupent, se complexifient (malgré quelques situations forcées), qu'enfin toute cette lenteur prend un peu de corps, que le récit s'emballe, les personnages perdent un peu leurs trajectoires pour nous faire enfin entrer dans leurs névroses (toujours sans les avoir explorés néanmoins) et alors le film trouve son souffle, un rythme plus palpitant. Enfin du suspens, des questions sans réponses, un peu de passion, un montage et une écriture moins linéaire. Malgré tout sans surprise, on se surprend à s'attacher enfin à cette histoire, à demander un coupable. Ce qui est à peu près la seule chose que le film finit par travailler.
En se voulant l'une des têtes de ponts du cinéma coréen avec un pied encré dans un certain cinéma populaire local et l'autre tendu vers le marché international, Memories of murder n'est finalement qu'un film aux ambitions et à l'allure très standard (isé).Cette mémoire dont il est tant question, aura plus été lié à celle d'une certaine amnésie que de l'oublie. Elle est moins celle du meurtre et du fait divers, que celle de la tradition coréenne, d'un certain cinéma qui la représenterait et qui se confond à tenter d'imiter plutôt platement l'immensité du cinéma américain. A croire que la frustration et les rancoeurs de la corée envers l'amérique, paie sa revanche à l'écran en tentant de marcher sur son propre terrain. Mais ce que la plupart de ces réalisateurs et producteurs n'ont pas compris, c'est que l'histoire des formes et de l'esthétique est aussi lié à la grande Histoire. Si le cinéma américain est tel qu'il est, c'est avant tout parcequ'il est lié à l'évolution économique, social et politique du pays. Par conséquent, on peut se demander comment le cinéma coréen va-t-il sortir de cette impasse, de ce mimétisme stérile. Il devrait peut-être regarder un peu en arrière et voir comment à Hong Kong cette séduction du cinéma américain a su déclencher un dépassement, un grand renouvellement baroque des formes et des codes.
Je fais partie de ceux qui n'ont pas accroché à ce film qui m'a paru très long, malgré son humour noir.
un polar ??? plutot une comedie sur fond d'intrigue policiere
comme thriller c'est une bouse, ni plus ni moins, repetitif, deja vu, aucun interet
spoiler
hum on retrouve 9 morceaux de peches dans le vagin d'une victime
interessant, et alors ???
fin spoiler
comme comedie, quelques bon moments, bonne prestation des acteurs, personnages interessant et attachant