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Limbo
les avis de Cinemasie
2 critiques: 3.12/5
vos avis
4 critiques: 3.44/5
Sorry Sir
Ah Limbo ouais,
Ah Limbo ouais,
Ah Limbo ouais,
Ah Limbo ouais,
Ah Limbo ouais,
Ah Limbo ouais,
Ah Limbo ouaaaais !
Dans la junngle, terrible juungle, le lion est mooort ce soiiiir...
Bon bah c'est très bien. Bonne utilisation du n&b alors que d'habitude je me dis que quand le mec passe au n&b c'est qu'il a chié sa photo. Là non, j'aime bien. Mais j'avais déjà bien aimé les délires visuels sur Dog Bite Dog qui partage beaucoup de points communs avec Limbo (poubelle urbaine, rage canine, virtuosité visuelle). Côté scénario on fait la nique au nihilisme du coréen Na Hong-jin - The Chaser en tête, et c'est de bonne guerre quand on estime que The Murderer doit justement beaucoup à Dog Bite Dog - mais on est en droit de penser ça et là au Friedkin de French Connection et donc à son cousin HK Full Alert. J'ai d'ailleurs un peu vécu Limbo comme un prolongement de la fameuse scène de la ruelle (la même à mon avis qu'on voit à l'écran, avec comme ces mêmes rangées de tentures accrochées en hauteur). Y'a pires références, même si rayon pathos on flirte parfois dangereusement avec les récents écarts surchargés d'un Dante Lam. Ca passe avec l'ambiance, un bel art de la narration, une succession de plans à se damner et une direction artistique folle autour de la ville qui renvoie à Ghost in the Shell, dont l'écho, une nouvelle fois composé par Kenji Kawai, résonne à l'évidence. Si celui-ci peine à se renouveler côté mélodie, les sons qu'il distille aux bons endroits du film sont extrêmement efficaces et concourent à la réussite de ce très (très) chouette polar. Qui appelle déjà à la revoyure à peine terminé. Une claque ! De la main gauche, hein, la droite a été coupée. A noter qu'en plus du Limbo de John Sayles de 1999, un autre polar titré Limbo, également en noir et blanc, sort cette même année 2023 avec Simon Baker dans le rôle titre. Décalé. Du coup, le Soi Cheng je l'aurais bien retitré "Sorry Sir" au vu de ce qu'il raconte.
Un polar en noir et blanc
Je suis partagé, ici, sur l’utilisation du noir et blanc. Il est porteur de sens narratif et d’ambiance (le sujet s’y prête à travers son prisme en clair-obscur contrasté), allié à une ‘’mise en valeur’’ de Hong Kong aussi froide et glauque via la mise en scène.
Néanmoins, cette beauté picturale indéniable a tendance à esthétiser le béton, la crasse, les corps meurtris et entrave (en bonne partie) la pression que j’aurai sans doute du ressentir. Cette magnifique enveloppe monochrome offre une dimension atmosphérique très prenante autant qu’elle absorbe la crudité de l’environnement et du récit amenuisant du coup sa recherche de réalisme ainsi que son impact émotionnel. La crudité du monde dépeint à l’image en prend un coup. Cela est peut-être dû, en partie, au fait que j’adore le noir et blanc, ainsi que la rareté du procédé au cinéma.
L’écriture nous épargne le refus vain et la grogne du flic expérimenté à qui l’on colle un ‘’collègue’’ de force. Leur duo est écrit et interprété de façon directe et fluide.
La musique de Kenji KawaI, belle au demeurant mais par moment trop programmatique, appuie parfois de façon assez lourde certains passages censés émouvoir. Le fait que je pense à Ghost in the shell (le premier long-métrage animé) lorsque j’entends son travail sur d’autres films live n’arrange rien. Il a vraiment un style, des motifs sonores très identifiables et Ghost in the Shell constitue une symbiose fascinante.
J’aurai préféré que Limbo se clos sur l’avant dernier plan, le dernier me semblant au mieux en décalage avec tout ce qui a suivi, au pire inutile.
Donc pas la claque émotionnelle promise mais néanmoins une belle expérience, que je renouvellerai, portée aussi par son casting, très investi.
20 juillet 2024
par
A-b-a