un trop bon démarrage
Séquence magistrale du début qui présente tous les protagonistes de façon théatrale, où tous les personnages ennemis du passé viennent se protéger de la pluie sous un mausolée.
Vient ensuite l'histoire des parents du héros, passage qui dure près de 1/3 du film, d'une excellente intensité dramatique avec de brillantes chorégraphies, et là on se dit on tient un chef d'oeuvre....vient alors la 2è heure, dans un tout autre registre, il n'est question que de poison. Grosse déception, manque également un final, tout se passe finalement dans la premiere heure.
Un Chang Cheh trop long, maintenu à flots par ses combats
Le problème de ce film, paradoxalement, est son ambition: Chang Cheh veut de toute évidence rompre ici en partie avec le classique Venom/Shaolin bas du front et faire un drame plus ample, avec une narration plus élaborée et des personnages plus emblématiques. La première heure particulièrement est une sorte de Chu Yuan-like avec intrigues à tiroirs pas très claires et mystères sur mystères. Malheureusement, il manque à cette première partie deux des choses qui auraient pu faire aboutir cette tentative: une réalisation à la hauteur, ainsi que des acteurs au niveau. Chang Cheh multiplie les zooms frénétiques et les gros plans pour cacher la misère des décors, donnant un aspect assez cheap à l'ensemble: ca manque cruellement d'ampleur et de relief. Dans un kung-fu-pian de base avec des veaux testostéronés on ne dit rien, mais là, c'est franchement en déça des ambitions du film. Les acteurs ensuite, tous mauvais, ou pour le moins insuffisants. Philip Kwok est celui qui s'en tire le moins mal, mais Chiang Sheng manque d'envergure pour un rôle de méchant (n'est pas Lo Lieh qui veut, mon gars!) et Lu Feng est complêtement à la ramasse, le regard perdu dans le vide, avec l'air de se demander ce qu'il fout là. Quand à Chin Siu-Ho, il fait franchement regretter qu'Alexandre Fu Sheng n'ait pas été disponible (ou pas disposé enfin...) pour le rôle. Quant à la deuxième heure, elle semble vouloir opérer un changement radical (à tel point qu'il y a presque deux films en un) et s'orienter vers la bisserie crapuleuse. Mais ce n'est qu'une vague impression et l'on revient vite sur les rails dessinés par la première partie. Dommage diront certains, ca aurait pu faire oublier que le film fait quand même deux heures! Alors qu'en élaguant le pitch était parfait pour un film d'une heure trente.
Maintenu à flots par ses combats, Legend of the fox? Ben oui! Ils sont de bonne facture, très représentatifs de cette période de la carrière de Chang Cheh. Sans être géniaux, ils font regretter qu'il ne s'agisse pas que de ça: des combats et basta. Chang Cheh a voulu réessayer de vieux vêtements mais ceux-ci étaient devenu trop grand entre temps. Le vieux briscard va droit dans le mur et ce film en est le constat sans pitié.