| ==^..^== | 4 | Le basket un peu trop rebelle |
| Gaetan | 4 | Plus qu'un autre manga basé sur le sport |
| Junta | 3.75 | |
| Ikari Gendo | 3.5 | Quand les loubards se mettent au basket... |
| Tanuki | 3 | Atchooooooo ! |
On trouve maintenant deux manga voués au basket : Slam Dunk et I’ll. Les deux sont sortis à peu prêt à la même époque et relatent la vie de jeunes un peu paumés qui évacuent une partie de leur violence au travers du basket. Toutefois ces deux séries ont des styles totalement différents.
I’ll est loin d’être aussi hilarant que son homologue, mais cela ne le rend pas moins bon pour autant. Les graphismes y sont bons et les personnages, aux caractères complexes, réagissent tels de véritables rebelles, violemment et de façon impulsive. C’est pour cela que l’histoire reste assez réaliste.
Pour les amateurs de basket, mieux vaut apprécier le streetball que le Basket de salle, si l’on ne veut pas s’offusquer trop. Toutefois les actions proposées sont plutôt bien rendues et ne gâchent en rien le thème.
Il est vraiment dommage que Glénat doivent arrêter la diffusion de I’ll. Les ventes sont-elles si mauvaises ou bien s’agit-il d’un problème étique vis à vis des symboles que l’on voit apparaître de plus en plus souvent sur les maillots des joueurs…
I'll, génération basket peut sembler être qu'un simple manga basé sur le sport, comme peut l'être Olive et Tom par exemple. Il a cependant d'autres atouts dans son jeu.
un dessin très travaillé …
Asada Hiroyuki nous livre des planches très soignées. Dans tout le manga, le trait employé est fin et précis, ce qui permet de composer des dessins très détaillés, notamment pour les habits et les décors, bien que , par moment, les visages et leurs expressions se révèlent un peu moins finis. Afin de donner du relief aux dessins, la technique du tramage est utilisée.
En ce qui concerne la composition de la page, Asada emploie deux styles différents suivant le
rythme du scénario :
Pour les scènes rapides comme les matches et les entraînements, il utilise un découpage varié,
qui mélange des petites et des grandes cases aux formes diverses. Cela donne du rythme à
l'enchaînement des cases pour faire ressentir au lecteur les mouvements. De plus, les effets
de crayonné et de flou permet de augmenter cette impression de déplacements. Afin de
compléter cette impression, l'emploi de grandes onomatopées simule bien l'ambiance et les bruits
composant ces scènes. Cette composition très axée sur les personnes et leurs actions permet de
bien les visualiser et donc de mieux ressentir leurs "vibrations" comme lors d'un véritable match de
basket.
Pour les autres scènes, le découpage redevient plus classique avec son enchaînement de cases
rectangulaires, ayant un cadrage plus large dans la plupart des cas. Le décor ainsi dévoilé nous
montre alors une ville japonaise relativement classique. Il permet aussi de mieux cerner l'état d'esprit
des personnages, notamment lors des scènes plus intimistes
… et un scénario soigné …
associé à des qualités graphiques de premier plan, le scénario nous montre plus qu'une simple succession de moments sportifs : matches ou entraînements. Il est basé sur deux axes fortement liés : l'équipe de basket et les joueurs qui la composent. Pour le premier, le scénario nous montre sa constitution et sa vie, notamment les nombreux matches qui sont les moments forts de ce manga.
Cependant, l'aspect le plus intéressant est selon moi, les comportements et les interactions qui se lient entres les joueurs et leurs entourages. En effet, l'équipe est relativement disparate : une entraîneuse un peu folle, des joueurs blessés, sur le retour ou rebelles. Il s'agit là d'un mélange de personnes au bord de l'âge adulte ayant de fortes personnalités. Leurs doutes, leurs hésitations et leurs sentiments sont à leur image : complexes, comme s'ils avaient deux visages, celui qu'ils montrent aux autres et celui qu'ils tentent de cacher. Le couple Tachibana - Hiiragi pour l'amitié et celui Tachibana - Sumire pour l'amour en sont les parfaits exemples : tout se passe par sous-entendus et par petites touches, tout en feignant de ne rien ressentir ou de ne rien voir.
Ce scénario mélange donc des moments forts avec les matches et des moments plus intimistes dédiés aux personnes. En cela, il dépasse le cadre d'un simple manga de sport
... pour un excellent manga
Avec un tel scénario, associé à des planches très travaillées, I'll génération basket est une très bonne œuvre, qui mérite plus qu'un détour, même pour des lecteurs peu avides de basket.
Des parties de basket endiablées, des dunks, des dribbles, tout ce dont on peut rêver... Il ne manque plus que Vince Carter faisant un petit tour sur le parquet pour que le tableau soit complet !
Mais i'll ne se résume pas à un enchaînement de matchs de basket. Même si bien sur le manga tourne autour du sport et de la compétition, une grande place est réservée à l'étude des personnages, de leur comportement et de leur sentiments. I'll, ce n'est pas simplement 200 planches avec des gars en maillot suant sang et eau pour remporter une partie !
C'est un vrai plaisir que de suivre ces étudiants mal dans leur peau et un peu voyou qui vont se rencontrer et entre lesquels une amitié va naître. Leur parcours amoureux et leurs hésitations est lui aussi captivant... Et comme le dessin est plutôt bon, surtout en ce qui concerne les actions en match...
I'll est donc une excellente série qui ravira les fans de basket, à éviter tout de même si l'on est réellement allergique à ce sport !
Jusqu'au tome 9 à peu près j'étais prête à envoyer I'll aux oubliettes du shônen digne de peu d'intérêt. Mais soudain un déclic s'est produit et ces aventures sportives sont devenues plus passionnantes.
Au début, l'aspect mauvais garçon de Tachibana et de pas mal de ses futurs équipiers me rebutait fortement. De plus, il semblait tellement évident que chaque nouvelle rencontre allait prendre une place particulière dans (ou vis à vis de) l'équipe Kouzu, que ça en devenait ennuyant de prévisibilité malgré la petite "aventure" qui, à chaque fois, était là pour rapprocher des gens pourtant assez différents. Bien sûr ça permet de mieux cerner les personnalités de nos héros dans toutes leurs nuances mais on a déjà vu plus compliquée comme psychologie adolescente. Autre point qui m'a longtemps exaspéré (et continue toujours d'ailleurs), ce sont les commentaires du témoin principal de ces histoires : Sumire, petite amie en devenir de Tachibana si celui-ci se décide un jour à les ouvrir les yeux. J'ai toujours eu du mal avec ce genre de commentaires de mise en situation ou qui se veulent un regard un peu impliqué mais aussi un peu extérieur à l'action (un des gros reproches que je fais à Samourai Deeper Kyo aussi). Ça donne assez souvent l'impression d'être du bla bla inutile.
De même, j'ai eu du mal avec l'humour assez présent dans les coins de cases et auquel ma réceptivité a longtemps été proche de zéro. Sans parler de cette manie d'utiliser des termes anglais à tout va pour faire "style". Alors, le déclic c'est peut-être simplement que l'auteur s'est amélioré avec le temps et que le manga s'est peu à peu adapté à un public un peu plus large. On finit donc tout naturellement par mieux apprécier l'ambiance générale des histoires. Ce qui est indéniablement bon dès le début ce sont les matchs de basket en eux-mêmes. La dynamique des matchs est vraiment très réussie, c'est vraiment prenant même quand on n'y connaît pas grand chose à ce sport (pas mal de mises au point sont faites en court de route pour mieux comprendre ce qui se passe). On en oublie parfois l'enjeu final tellement certaines actions sont captivantes. Et ça ne va qu'en s'intensifiant. L'apothéose semble être atteinte au moment de la fameuse rencontre interlycée entre Kouzu et Hayamazaki que l'on attend depuis quasiment le début et qui va au-delà des espérances du lecteur en matière d'intensité et de suspens. On avait l'habitude de subir des matchs qui s'étiraient sur plusieurs épisodes dans la série Captain Tsubasa et ça finissait par devenir assez ridicule à la longue mais curieusement dans le cas de I'll le fait que le match contre Hayamazaki s'étale sur plusieurs tomes passe sacrément bien. Le suspens en attendant le tome 13 devient d'ailleurs assez insoutenable.
Le scénario n'est pas le seul élément à s'améliorer. Le dessin fait aussi des progrès évidents au fil des années. D'un chara-design aux traits un peu grossiers, on arrive à un trait beaucoup plus fin et précis qui donne au jeu de regards une grande importance et aux corps en plein effort physique une sacrée présence sur le terrain. De plus, rares sont les œuvres où les onomatopées, bien que non traduites, auront eu autant d'impact dans les cases.
