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The ICAC Series: Steak Fee

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1 critiques: 3.75/5

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Bastian Meiresonne 3.75


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Carnivores

Après une belle année passée chez TVB à se faire ses premières armes sur les séries "Dragon, Tiger, Panther" et "CID", Ann Hui accepte de travailler pour l'organisme gouvernemental ICAC (Independant Commission Against Corruption). Un boulot plus restreint artistiquement (l'office venait d'être créé par l'Etat pour lutter contre les affaires de corruption et sensibiliser l'opinion publique contre ce véritable fléau criminel par cette série de films spécialement conçues pour la télévision sous contrôle du gouvernement), mais qui lui permet de gagner beaucoup plus et d'assumer ainsi les revenus financiers de sa famille suite au décès prématuré de son père.
Hui n'en a pas pour autant renoncé à sa propre démarche artistique en s'intéressant finalement davantage aux drames humains et aux conséquences, qu'au travail à proprement parler des hommes de l'ICAC; deux épisodes ("A man" et "Investigation") ont d'ailleurs été interdits pendant plus de 20 ans pour cause de traitement de corruption au sein même des forces de l'ordre et c'est d'un commun accord, que Hui quitte la série au bout de seulement six épisodes pour aller rejoindre la RTHK et singer trois épisodes de l'excellente série "Below the lion rock".
 
"Steak Fee" (ou "Steak Expenses") est l'un des tous meilleurs épisodes de la série des "ICAC" en s'intéressant (comme dans le futur "The Bridge") au monde de l'immobilier d'un Hong Kong en plein chamboulement durant les années 1970. Des sombres hommes d'affaires concluaient à coups de pots de vins insensés d'importants chantiers en faisant raser des quartiers (pauvres) entiers pour y construire des immeubles high-tech livrés clés en main à de puissantes sociétaires au détriment de toute une frange de la population…La plupart du temps, ces chantiers étaient réalisés à la va-vite avec une économie de produits forçant le respect, comme cet immeuble flambant neuf et pourtant déjà largement lézardé, filmé sous toutes ses coutures par Hui en fin du film.
 
Pour une fois, Hui donne également la part belle à ses deux inspecteurs de l'ICAC "dans le vent" (un tout jeune Damian Lau et l'acteur fétiche à l'époque de Hui Kwan Chung) avec leurs lunettes de soleil et pantalons pattes d'eph' bien à la mode de l'époque et en leur donnant même une petite scène d'action (une course-poursuite à pied et en voiture), mais qui démontre déjà le malaise de la réalisatrice à s'écarter de son genre de prédilection du docu-vérité.
 
Comme toujours dans cette excellente série, l'épisode est criant d'une vérité, qu'il est étonnant de voir ainsi étalé au grand jour dans une série familiale diffusée à une heure de grande écoute avec une ribambelle d'épreuves accablant quelques riches sociétaires, sans que ceux-ci ne pourront être inquiets pour le moins de monde.
 
A l'époque du tournage de cet épisode, Ann Hui était de plus en plus mal à l'aise avec ses employeurs et elle est même allée jusqu'à glisser un petit clin d'œil personnel en doublant la voix au téléphone de la petite amie de l'un des deux agents de l'ICAC, qui s'exclame, excédée, qu'elle aimerait "déposer une plainte contre l'ICAC", quand son ami lui dit ne pas pouvoir rentrer une nouvelle fois pour cause d'un trop-plein de travail.


11 mai 2009
par Bastian Meiresonne


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