Bouleversants résidus de ghost
Ancien texte ci-dessous repris, éparse, dans mon dossier consacré à Ghost In The Shell : Innocence. Allez z'y voir.
Implants Optiques, option « smoke city ». Effets secondaires possibles
Gros trip visuel, Innocence flirte avec le steam punk (l’ambiance feutrée, les vieilles voitures, plein de "vieux" trucs) et l’onirisme (la ville étrange, le vaisseau-oiseau délirant...). Même constante, là où Hitchcock choisissait de faire des caméos pour signature, Mamoru Oshii préfère montrer ses signes distinctifs habituels, à savoir son chien et ses mouettes. Gros bémol, l’importance croissante de ces « marques de fabrique » doit certainement grandir en même temps que l’égo du bonhomme, les dégâts se résumant ici à quelques pertes de temps inutiles et préjudiciables par ci par là. Et là, on a beau chercher, le concept du chien; pffffff... (A part peut être un hommage au Mabrouk de Bernard Montiel, sait on jamais).
Boostage Auditif. Import US, option Blues
Les petits bruits ont étés particulièrement soignés. Ils semblent avoir été fabriqués par un fétichiste fan de vieux vinyles et des « scritch-scratch » qui vont avec. Une cigarette qu’on fume, des pas qui résonnent, les craquements d’un manteau de cuir, autant de détails participant à l’ambiance « blues » de cette séquelle. La musique a également subi une étude assez spéciale. Le générique final est une variante chantée et blues (donc) du concerto de Aranjuez. La BO dans son ensemble interpelle: à quelques accords près, le thème principal est semblable au premier GITS : mêmes paroles, mêmes emplacements (début-milieu-fin) pour des situations identiques. Sauf que cette fois elle est plus distante et moins agréable. Un tel choix n’a qu’une seule raison d’être, nous faire croire que ce à quoi nous avons affaire est un duplicata du ghost de l’œuvre précédente. Un film a bel et bien une âme, mais ça nous le savions déjà.
Puce connaissance. -50% sur l’option culture philo
La trame est assez simple. Asimov n’est pas loin, la série Ghost in the Shell : Stand Alone Complex non plus avec la reprise du concept de piratage des yeux et la révélation finale de l’épisode 7 de la première saison. Après, l’ordre des influences... Les nombreuses citations faisant office de dialogue passent très bien, surtout lors de cette discussion hilarante entre Batu et Togusa où on les écoute comparer César à des Yakusas qu’ils vont descendre sur un ton pince sans rire aussi surprenant que bienvenu.
Alternateur Cyberpsycho. Conseillé, recrudescence +15%
Dernier plan : Batu choisi l’irréel, là où vit le major. Il ne conçoit pas sa vie sans elle. Et pour que nous partagions son spleen, Oshii a fait en sorte que le spectateur ne conçoive pas ce film sans elle non plus. Kusanagi est là sans être là, ce qui se passe dans le film également. Comme David Lynch avec ses « Lost Highway » et « Mulholland Drive » par exemple - et dans ce cas la chanson "Follow me" a une résonnance toute particulière - l’objectif premier est d’arriver à ce que le spectateur éprouve un sentiment bien spécifique. Pari réussi, mais le deuil n’en est que plus difficile.
Oshii is back !
Comment nous clouer le bec sur plus d' 1h30? Oshii enterre la concurence dans le domaine du visuel (Miyazaki à part), d'une extraordinaire précision et d'une richesse thématique hallucinante.
L'animation n'est pas en reste, il n' y a qu'à voir l'animation du basset, du jamais vu! Encore une fois, au nom de GITS se raccroche une intrigue complexe et futuriste sur les relations hommes-robots freinés par un meurtre d'une femme robot.
L'enquête est intéressante, toujours soutenue par l'élégance royale de la musique de Kawaï, à mi chemin entre les sonorités du premier opus, surtout au niveau des chansons chantées par des voix féminines du japon traditionnel.
Magnifique oeuvre, intelligente et d'une beauté surnaturelle, nous questionant sans cesse sur l'utilité des machines sur Terre, GITS 2 se rapproche du véritable 7ème Art charnel.
Esthétique : 4.75/5 - Un travail de colosse. Réaliste et parfaitement animé.
Musique : 3.5/5 - Kawaï est un grand, ses sonorités étranges épatent comme elles déroutent.
Interprétation : -/5
Scénario : 3.5/5 - Délicat et exigeant, une plongée dans un univers cyberpunk.
Graphiquement très correct
Attendu depuis bien trop longtemps, ce film avait intérêt à me faire halluciner de tout mon être. C'est presque réussi nonobstant quelques regrets scénaristiques. En effet, cela a beau en mettre plein la vue question animation, il faut admettre que le scénario n'est pas bien différent de celui du 1 ; ça commence par une intro montrant la police dans une intervention servant de base à l'intrigue puis le générique (musique quasi pareil que pour le 1), l'enquète, la pause musicale et l'action finale. On peut noter aussi que c'est plutôt long, souvent assez ennuyeux, à éviter quand on est un peu fatigué (j'ai lutté pour ne pas m'endormir).
Par ailleurs le graphisme est bien au point. Des effets 3D impressionants, les mêmes personnages un peu améliorés et encore plein de choses dont je ne connais pas les noms techniques. Il faut avouer qu'on a de quoi se régaler de ces jolis mets.
Ennui assez dur à supporter malgré l'enquète assez intéressante, mais le film vaut le détour pour son graphisme à couper le souffle. Bon spectacle.
13 décembre 2004
par
Elise
Difficile renouvellement
On avait pris l’habitude ces derniers temps de films orientés « citation d’autres films » comme Oldboy ou Kill Bill Volume 1. Oshii, lui, préfère revenir aux bonnes vielles citations de philosophes, quitte à en fourrer partout et à toutes les sauces. Allez, 2 petites pour la route pour bien situer les choses : « pas besoin d’être César pour comprendre César », ou encore « la mort d’un oiseau est plus tragique que celle d’un poisson ; heureux les êtres doués de cordes vocales »… Certes, quelques maximes bien senties peuvent souvent illustrer ou souligner une thématique, mais de là à construire une bonne partie de ses dialogues autour d’elles même en pleine scène d’action, il y a des limites. Outre ce maniérisme un peu agaçant, Innocence joue souvent sur le fil du rasoir entre vraiment somptueux et trop banal, ce qui le rend globalement décevant aux vues du premier épisode et des perspectives qu’il ouvrait, de la complexité anticipatrice qu’il développait, de la profondeur des personnages qu’il maniait.
Innocence est sans conteste superbe graphiquement, on se régale devant l’apparition de la 3D qui offre des scènes ahurissantes de détail et de beauté (notamment celle du défilé sur la rivière) et parvient encore à faire passer des émotions très fortes (par exemple au début, lorsqu’une androïde est prise d’un bref tremblement avant d’exploser). La déception ne vient pas de là, ni d’ailleurs du score principal soulignant l’action à plusieurs reprises, très différent de celui du premier volet lors des premières secondes avant de fusionner avec lui. Non, la déception vient surtout d’un scénario très linéaire qui ne fait qu’exploiter une intrigue policière sans surprise et plutôt lente, parallèlement à une thématique à a beaucoup de mal à se renouveler : lors du passage dans une morgue propice à une réflexion sur l’avenir de l’Homme, on croit par exemple revivre I robot et ses 3 règles d’Asimov dont la dernière empêche théoriquement tout androïde à tuer un être humain. D’êtres humains, il n’y en a d’ailleurs pratiquement pas dans Innocence, indice révélateur de l’état d’esprit pessimiste et fataliste d’Oshii qui se retrouve dans le personnage de Batou, totalement transparent, qui fait cruellement regretter un major Kusanagi charismatique et fascinant.
Si l’animation japonaise, à l'image de Innocence, progresse indéniablement du point de vue technique, elle semble stagner thématiquement.
Autorité fantôme
Au visionnage d'Innocence, il devient vite très clair qu'après un premier volet de Ghost in the Shell ouvrant sur la fin de multiples pistes de réflexion, Oshii souhaitait un second volet plus doctrinaire, donnant un sens unifié à la saga. Au risque de rendre son film par moments aussi passionnant qu'un tract politique...
A l'instar du Godard de l'immédiat post-Pierrot le fou, Oshii veut ainsi appuyer son propos par les citations littéraires que ses personnages débitent à foison. Sauf que ça finit par en devenir agaçant. Tout simplement parce qu'on sent qu'il veut absolument les intégrer à ses thématiques déjà vues dans ses films précédents au mépris de leur sens, de leur portée, de leur contexte culturel. Il y a du désir de se poser en cinéaste visionnaire tout en s'inscrivant dans une certaine histoire littéraire, philosophique. Mais vu que le film ne fait que reprendre des thèmes déjà présents dans les précédents films du cinéaste (la frontière réel/virtuel, homme/machine...) il ne fait que sentir la déjà traité avec la main moins lourde. On est donc loin de son modèle revendiqué qui s'était révélé politiquement visionnaire et chez qui la réutilisation de la citation ne se faisait pas au mépris de ses "contenus". On pourrait alors rejeter en bloc Innocence, le brocarder comme tentative ratée de film d'animation godardien.
Mais le réalisateur de Ghost in the Shell compense les limites scénaristiques de son projet par son sens visuel. Car des défauts de construction, le scénario d'Innocence n'en manque pas: après un démarrage tonitruant, il s'enlise vers le milieu du film dans une enquête policière tout ce qu'il y a de plus banal et ennuyeux dans son déroulement. Et ses coups de théâtre de fin de film le rendent alors embrouillé. Innocence donne pourtant dans ses meilleurs moments son plein sens à l'expression "mise en scène transcendant son scénario", le plus souvent lorsqu'il se tait enfin. Lorsque le film se contente par exemple de nous offrir le spectacle d'une fête de rue. Ou lors de tous les plans aériens de la ville. Les scènes d'action offrent également leur quota de spectacle stylisé et efficace. Et le souffle de mise en scène emporte le morceau sur la fin malgré les défauts scénaristiques déjà mentionnés. Quant au score de Kawai, son usage est parfois à la limite du pompiérisme mais il fonctionne très bien et tire certaines scènes vers le haut. Il y a donc suffisamment de grands moments de cinéma pour rendre le film au final un minimum mémorable. Et surtout cette ambiance unique qui fait le prix du cinéma d'Oshii.
Après Avalon, Oshii a encore sauvé les meubles d'un projet en aller simple vers le catastrophique. Et maintenu son statut de cinéaste pour lequel on a autant envie d'abonder dans le sens de ses défenseurs passionnés que dans celui de ses détracteurs virulents. Donc à suivre...
Tellement pénible.
Hallucinant Techniquement, c'est vraiment du super boulot à la fois shiny et unique dans sa précision et sa diversité de tous les instants même si un peu trop propre sur lui, la bande sonore est elle aussi travaillée et puissante en 5.1, mais le scénario d'Innocence ainsi que sa trame philosophique sont imbuvables, impropres à consommer, irritants, vainement intellectuels, et finalement sans intérêt et barbants. L'invasion de citations philosophiques, dispensées comme un ordinateur pourrait nous les cracher, dépersonnalise tous les personnages, sclérose toute implication et fait largement traîner l'ensemble. Alors que tout tend vers un climax révélateur qui justifierait ces monologues interminables, la conclusion, coup de massue des plus pénible ne dévoile qu'un remix boursoufflé de l'oeuvre originale. Un véritable gâchis de salive en dépit de ses scènes plus que mordantes dont le passage à répétition, l'infiltration finale et son invasion de poupées qui n'ont malheureusement aucun poids sur les tenants et aboutissants d'une histoire embourbée dans le déjà traité.
Le suicide.
Disons le franchement, Ghost in the Shell 2 faisait vraiment parti des films que l'on attendait le plus cette année avec 2046 de Wong Kar Wai, les deux supposés bombes de Canne ont fait languir pas mal de monde jusqu'à leur sortie et concernant GITS 2, c'est la grosse douche froide.
Je vais essayer d'énumérer tout ce qui m'a dégoûté (et je pèse mes mots) dans ce film :
1 : Un scénario grotesque et totalement inexistant, Mamuro Oshii n'est pas un bon scénariste et ça se sentait déjà avec l'horrible Avalon. L'intrigue ne ressemble à rien et n'a absolument rien "d'incompréhensible" comme ont voulu faire croire les rumeurs, non pas que le film ait été meilleur si ça avait été le cas (ne soyons pas naïf non plus) mais le côté obscur du premier épisode avait le mérite d'intensifier la poésie du film et de permettre plusieurs lectures du film sans jamais tomber dans l'ennuie. Ici on a droit à une sombre histoire de meurtres assez banal ... Mais qu’a t-il fait de son scénariste Ito Kazunori ?
2 : Des Dialogue d'une lourdeur démentielle, des citations en veut-tu en voila, Oshii cite à tour de bras Descartes, Darwin, Confucius, César (ultime celle la ...) et j'en passe des meilleurs. A croire que les personnages de GITS 2 ne parlent qu'en citation et cela de façon téléphonée et lourde (mais alors lourde ...). En réalité ils parlent trop, oui GITS 2 est un film bavard qui raconte le néant.
3 : La 3D qui se révèle être un choix stupide pour ce film, autant dans le premier épisode les effets 3D étaient utilisés de manière subtils, ici ils parasitent le film et détruit totalement le peu de poésie qui aurait pu s'en dégager. La 3D est un cancer pour les films d'animation et GITS 2 en est la preuve flagrante, c'est inutile et n'apporte strictement rien au film si ce n'est l'impression de voir des cinématique de jeux vidéo. Mais pour ça, je préfère de loin les jeux vidéo. Certes quelques éléments en 3D sont bien intégrés puisque discret mais alors le reste, c'est l'étalage et c'est tout simplement un supplice pour les yeux.
4 : La présence du chien de Batou qui se révèle plus énervante que jamais, non pas que l'animal soit antipathique (il est même plutôt sympas le chien ...) mais alors on s'en fou royalement de ce foutu clébard. Il n'apporte rien au film et sa présence aurait pu nous être épargnée. J'ajouterais à cela les nuées de mouettes (fantastique ce gros plan sur la mouette : Regardez comme mon œil est beau, en 3D s'il vous plaît... ). Au Diable.
5 : L'Action et la violence totalement injustifiée du film, Batou avait déjà des problèmes de gâchette facile mais la ça en devient ridicule. Autant la première rencontre avec les Yakusa est assez marrante dans le fond, la scène final fait penser à du Terminator mal foutu et ce n'est pas une plaisanterie, on comprend mieux maintenant le choix d'une affiche aussi laide faisant penser à un mauvais blockbuster d'été. Ca fait grincer les dents ...
Bon je vais m'arrêter la parce qu'on a compris que j'ai déteste le film, je me souviens de l'époque ou j'étais parti découvrir Ghost in the Shell, en sortant de la salle, mes amis et moi étions dans un état de satisfaction totale, on était quasiment envoûté par le film, on avait ce sentiment intense d'avoir vu un grand film. Soyons clair GITS 2 à l'image des androïdes qu'ils présentent, est un film autodestructeur, impardonnable. Heureusement que l’être humain est nostalgique …
Note purement visuelle et aussi pour l'ambiance général du film
Un des meilleurs films de l'année 2004
Rien d'autres à signaler si ce n'est le fait que Mamoro Oshii a fait sa version 2004 de "2001, l'Odyssée de l'espace" de Stanley Kubrick (voir même de "A.I" qui devait être réalisé par ce dernier). Donc Respect.
Personnellement je préfère "Innocence" à "Ghost in the Shell".Donc chef-d 'oeuvre.
Je veux le DVD.
Le Pari est gagné : Innocence est au niveau de GITS !
Comment aborder ce monument...? Quel angle choisir à à peine 2 jours de la première vision ? Comment retranscrir le choc visuel, l'émotion que les images procurent sans passer obligatoirement par les superlatifs habituels ???
Mais vous avez déjà constaté qu'Innocence emporte toute mon adhésion, occupe encore toutes mes pensées et m'a fait passer un moment qui restera inoubliable.
Alors rentrons dans le détail... (ne vous inquiétez pas, les SPOILERS les plus importants, c'est-à-dire ceux concernant le scénar, seront clairement indiqués).
Ce qui frappe en premier lieu, et ce qui l'emporte bien sûr à la première vision d'Innocence c'est l'incroyable esthétique des images... Vous l'avez constaté avec les nombreux trailers, ce film c'est du jamais vu en animation, un choc auquel on ne peut se préparer. Autant dire que tous les amateurs d'animes seront conquis sur ce point précis. Et celui-ci pourrait presque suffire tellement la fascination est grande !!!
Pour l'incrustation 2D/3D, l'appréciation est au goût de chacun car il y a clairement un parti-pris de faire ressortir les personnages en 2D et ça pourra en choquer certains. Pour moi c'est tout à fait dans l'esprit et la réflexion du film et je ne pouvais pas espérer mieux (un Batou en 3D non merci...).
L'esthétique est donc assez différente du premier film qui passe aujourd'hui pour un monument de sobriété. Cependant les design des personnages restent les mêmes, et les jeux de lumières et de reflets sont un prolongement de ce que nous avions déjà vu. Ce qui est troublant, à la fois dans la forme et le fond, c'est l'influence d'Avalon, mais vous avez déjà pu le constater sur les trailers.
Mais ce qui est rassurant, c'est qu'Oshii n'a pas poussé le maniérisme jusqu'à saturer chaque plan de couleurs, de détails et de profondeurs de champs, ce qui aurait provoqué un certain étouffement pour le spectateur à la vue des plans les plus travaillés. Il y a au contraire certaines images volontairement abstraites, floues, vides, indéfinissables, alternés avec d'autres où on ne parle plus de dessin mais de travail d'orfèvre (la visite de la Doll House, avec ses mosaïques, ses couloirs, ses cours, est un sommet; ou encore la procession funéraire qui met en avant une 3D absolument sublime et incroyablement détaillée).
Les plages contemplatives typiques d'Oshii sont moins nombreuses mais plus longues je crois (je sais pas trop en fait... j'ai tellement pris mon pied que j'ai eu l'impression que le film durait 3/4 d'heure ! :lol: ).
En tous cas, elles sont une fois de plus à la pointe d'une esthétique typiquement japonaise (même si le film a des inspirations chinoise et occidentales, je parle ici du cadre, du temps des plans, etc...), une sorte de pur cinéma qui n'a plus besoin d'acteurs, de dialogues, ni même de narration élaborée pour créer du sens et de l'émotion (oui oui j'avais les larmes aux yeux, émotion purement esthétique que l'on peut ressentir devant certaines photos ou certains tableaux).
C'est souvent la marque des grands films formalistes : on ne peut pas parler des images sans évoquer la musique. Et ici Kenji Kawai fait encore des merveilles. Un petit bémol toutefois, elle est ici moins variée et moins mélancolique que dans le premier GITS. Cependant Kawai reprend ces anciens chants religieux qui avaient tant impressionnés, encore pour le thème principal, et cela dès le générique et pendant les scènes contemplatives. On croit au début entendre les mêmes voix, la même mélodie, puis soudain des percussions s'ajoutent, le rythme cardiaque s'accélère, le morceau part dans des envolées d'une puissance incroyable pour un véritable hymne à la beauté de ce que l'on voit sur l'écran. Images et sons sont en parfaite symbiose. Et on ne peut que pleurer de joie...
L'histoire qui apparaît en premier plan est assez simple à comprendre. Des cyborgs - robotsgeishas superélaborés - se mettent à tuer leur propriétaires. L'enquête qui suit est assez claire et facile à suivre pour celui qui a vu le premier film. Etonnant pour du Oshii ? Oui et non.
Autant le premier pouvait laisser pas mal de spectateurs sur la touche pour l'histoire principale, autant celui-ci est plus simple à comprendre mais plus difficile à aborder sur les parti-pris esthétiques et narratifs. Le fait par exemple d'employer des citations pour un dialogue sur deux (voir plus) peut être assez énervant pour le spectateur qui n'en comprendrait pas l'utilité et pourrait transformer le film en dissert de philo assez rébarbative. Cependant, j'ai personnellement interprété ces citations comme l'expression d'une perte totale de repères, et l'expression du raisonnement "base de données" des cyborgs. De plus, et c'est là un élément très important d'Innocence, ce sont ces citations (de Milton à Descartes, et tant d'autres) qui posent les véritables questions sur l'intrigue de fond, celles qui ne peuvent trouver de réponses, ni être toutes cernées à la première vision.
Je me garderai bien d'en citer quelques-unes puisque c'est clairement cette partie du film qui est la plus difficile à appréhender, qui demandera encore de nombreuses visions, et je me suis plus concentré sur le choc visuel.
L'histoire est concentrée sur le personnage de Batou, cyborg mélancolique en constant espoir de retrouver un jour le Major...
SPOILERS
Le chien (qui s'appelle ici Gabriel, comme celui d'Oshii, ce film est un hommage à son basset en fait... :lol: ), donc le chien a pratiquement le même rôle que celui d'Avalon, et on a droit à une scène d'appartement et Batou a le même rapport que Ash avec son chien (et la bouffe du chien est encore une fois très importante... :) ).
Tout comme la grande scène du piège de Kim, ou l'on voit 3 fois la même séquence lors de la visite de la Doll House, une sorte de reprise des différentes classes d'Avalon, et l'indice qui permet à Batou de se sortir de ce piège ... c'est... génial ! Non, je peux pas tout raconter !
FIN SPOILERS
Oshii se permet de s'autociter (!) par deux fois dans ces séquences très importantes (voir ci-dessus :twisted: ) mais avec beaucoup d'intelligence et c'est vraiment très appréciable...
La marque d'un génie qui recycle ses thématiques préférées tout en avançant et innovant...
Où en étions-nous ? Oui donc sans spoiler c'est difficile... Togusa est le nouveau co-équipier, on revoit aussi Ishikawa (qui a une caisse terrible...) et le chef de la Section 9 (très peu).
Surprenant de la part d'Oshii, mais il n'y a pour une fois pas d'intrigue politique. Et c'est pas plus mal parce que les pistes de réflexion qu'il nous lance sont assez nombreuses !
Et Motoko ??? ou plutôt, le Major ??? Enfin, ce qu'elle est devenue...
Est-elle présente dans Innocence ? Si oui quelle importance a-t-elle ?
SPOILER
C'est LA bonne surprise de l'histoire : dans le dernier tiers la rencontre a lieu et le Major et Batou collaborent pour notre plus grand bonheur...
Batou a beau être un personnage très intéressant.. l'absence de Motoko aurait été insupportable...
FIN SPOILER
Je me rends compte qu'après toutes ces lignes je n'ai toujpours pas parlé des scènes d'action... car oui il y en a, et elles sont plutôt musclées et bourrines pour du Ghost !!! 8O (faut dire que la plupart du temps c'est Batou qui est à l'oeuvre)
C'est pas du spoiler mais les CyberDolls du film se défendent plutôt bien !
D'ailleurs toute la thématique de la poupée est très intéressante mais je vous laisse la découverte. Ca ma fait penser que beaucoup ont comparé Innocence (et le premier GITS) à Blade Runner (métropole futuriste, poupées, androïdes, etc...). Je n'y ai pas pensé une seconde pendant le film ! Et même après je ne trouve pas les quelques points communs gênants tellement les films sont au final différents. (et puis Ridley Scott, c'est pas Oshii non plus... même si j'adore BR et Alien[).
J'ai même pas parlé du générique !
Bon d'abord, comme dans le premier : un pré-générique musclé (dont vous avez vu une grande partie dans les trailers), puis LE générique sur le grand thème envoûtant et puissant du film : tout simplement une reprise de celui du premier GITS, un Making of cyborg en 3D du plus bel effet et qui vous met en transe pour le reste du film...
Les fans d'Oshii ne pourront pas être déçus, les autres n'auront qu'à se préparer en matant GITS en boucle ou il peuvent toujours se passer d'Innocence... tout en sachant qu'il vont rater quelque chose comme le film de l'année, voire le film de SF de la décennie 2000.
Gigantesque...
Que dire... Le film de l'année 2004... Le plus grand film de SF de tous les temps, le plus beau également...(euh...avec Avalon et Ghost in the shell premier du nom...mais peut-être un cran au-dessus des deux chefs-d'oeuvre précités)
Renversant, hypnotique, glacial, pessimiste, couillu, émouvant (ben ouais!), novateur,...
Pour une fois que les mots "génie" et "génial" sont VRAIMENT employés à juste titre (pour qualifier respectivement Oshii et Innocence: Ghost in the shell)!!!!
12 décembre 2004
par
Izzy
Si Tarkovski et Bergman sont deux de vos cinéaste cultes et 2001 un de vos films vitaux....
...vous l'avez déjà vu plusieurs fois !
Pour se "débarrasser" des formalités, je dirais que ce film fait la jonction avec la trilogie Matrix, si bien que nous avons la boucle : Ghost In The Shell- Matrix/Reloaded/Revolution -Innocence. Avalon semble un cas à part, tant il diffère des oeuvres susdites (sauf au niveau graphique).
Bref, ici, Oshii met la technique au service de l'histoire, si bien que le graphisme, moins léché que Steamboy ou des animes de Miyazaki, est directement hérité de Jin-Roh, à savoir un virtuel triste, hiératique, perdu.
Mais l'autre force structurelle du film est incontestablement sa mise en scène. Je louai les efforts de Steamboy à ce niveau mais Innocence va plus loin.
En effet, il suffit de voir le travelling avant lors de la séquence d'ouverture (que ne renierait pas un Argento période Profondo Rosso), les plongées en mouvement ou l'utilisation d'extreme close-up pour comprendre qu'Oshii cherche à fusionner anime/cinéma live...le tout dans une thématique abordant la question de la fiction, du réel, du vrai et du faux, du simulacre !!!
Niveau "réflexif", j'hésite à dire qu'il va plus loin que le mreier volet et Avalon, tout en restant compréhensible et bien moins hermétique qu'on ne pourrait le croire (sans pour autant être linéaire !).
La symbolique est évidente : Oshii se sert de l'image de la poupée (en plus de celle du cyborg) dans le prolongement politique de ses oeuvres précédentes (dans Avalon, le passage à la couleur -loin d'être un moment "cheap" comme j'ai pû le lire !- stigmatise les anciens rebelles qui sont devenus ceux qu'ils combattaient), avec l'accent, bien évidemment, sur la manipulation (les gynoïdes son censées servir de "poupée gonflable" aux humains), et sur le danger de la reproduction du réel qui peut devenir vite incontrolable, si bien que l'on risque de vivre sur la carte et non le territoire (Baudrillard, où ça ?), et que la carte peut aller jusqu'à vouloir "éliminer" le territoire (les poupées -le simulacre- éliminent leur propriétaire).
Mais au delà de flatter les amateurs de philosophie et de "prenage de tête" que nous sommes avec des références léttrés (grosso modo, on parle de Descartes, Platon, Milton, Jacob Grimm, Bergman -avec qui il partage la thématique du mensonge, du faux semblant, d'une vérité qui torture avant d'exploser-, Tarkovski -pour les envolées métaphysiques- mais pas de trace de BHL ou Philippe Clair), Oshii s'adresse aussi à nos tripes avec des morceaux de bravoures qui renvoient à ce cinéaste éminement viscéral qu'est John Woo avec un massacre dans un restaurant qui fait écho à LA scène du Syndicat Du Crime 1, ou un combat contre un robot crabe qui renvoie, lui...aux frères Wachowski !! Si, si, avec stylisation, ralenti, comme quoi....
Bref, un film plein, riche et inoubliable qui mérite d'être vu et revu (pas trop quand même pour ne pas user sa force), et qui, au même titre que la trilogie des duettistes, offre une vision pessimiste mais pas pour autant désespéré de l'être humain dans son rapport au virtuel.
PS : si vous avez vu le premier (ce que je vous recommande tout de même de faire avant de s'attaquer à celui-ci), un "twist" vous attend à la fin ;-)
la claque
encore mieux que ce que j'en attendais, INNOCENCE est largement à la hauteur du 1er volet. techniquement je n'ai jamais rien vu d'aussi réussi, pour moi c'est le meilleur d.a. visuellement. on retrouve des passages calmes alternés à des scènes d'actions qui déchirent, le tout réalisé à la perfection, et enrichi de phrases philosophiques qui pourront peut etre en gaver certains. la bande son est toujours au top, que dire d'autre , à part que c'est 100 fois plus une tuerie qu'un Steamboy par exemple.
les fans de manga devraient tous le voir même sans parler de l'histoire, rien que pour l'esthétisme et l'ambiance.
énorme!!!
bon on va faire court, il faut laisser les gens le découvrir par eux mêmes et il sera toujours temps d'en parler lors de sa sortie....
premierement, je pense qu'il faut rassurer les fans de "ghost in the shell"
si on ne peut pas a proprement parler de "suite", du moins dans une logique narrative, "innocence" est clairement une continuation de "ghost"
visuellement, c'est une des experiences les plus visionnaires et réussis de ces derniers temps selon moi
mais le film est d'un parti pris esthétique très fort qui peut dérouter voir rebuter:
en effet, de la 2D dans des décors en 3D, c'est clair qu'il faut aimer.
mais quelle imagination visuelle!
de plus, oshii garde son idée d'animation sommaire. si des persos comme le chien par exmeple et certaines séquences d'actions sont très bien animés, le reste du temps c'est vrai que le film est "figé" si l'on peut dire; mais il y avait un peu le même choix ds "ghost" dc pas de surprise de ce coté là pour les fans
sinon le scénario est plutot abscons quoique au final linéaire, les dialogues sont très littéraires (trop?) et multiplient les références. Mais se dégagent, et c'est là tout le talent d'oshii, de vrais pistes de réflexions extraordinaires qui poursuivent le spectateur bien après la fin du film
bref, pour moi "innocence" est une grande réussite, qui peut dérouter ou décevoir car il y a un parti-pris tant formel que au niveau du fond, mais en tout cas c'est clairement un des films lesp lus créatifs de ces derniers temps....
Sans les paroles
Innocence est un film à citations, un film à la Godard. On ne cesse de citer dans innocence, on place la discursivité au sommet de tout. On veut croire qu'elle est au dessus des images, qu'elle a de la valeur. Pour autant, c'est l'aspect discursif qui m'intéresse le moins dans innocence (surtout quand il en vient notamment à travestir le cartésianisme), un peu comme ce fut le cas dans le jeu vidéo avec metal gear solid 2. Ce qui compte, c'est les signes. Qu'on les interprète en pensées, voilà le luxe que l'on s'accorde. Mais face aux tourbillons de la pensée d'une hardiesse et d'une obscurité extrèmes, je préfère mille fois ce bouillonnement d'images aux naissances impétueuses et renouvelées. Une fois n'est pas coutume, c'est la haute et exhubérante perfection du générique, sa musique oraculaire où toute parole s'éteint qui, dans l'audace étreint encore la grace pour nous pénétrer et animer les poupées d'une vie dont le sens ne cesse de nous échapper.
La fin de l'innocence...
On peut dire qu'il s'agit d'une suite directe au premier film (chronologiquement en tous cas), et que le choc est -presque-aussi grand qu'à l'époque (bientôt 10 ans mine de rien...)
D'un point de vue pictural et de mise en scène, le film est très, très abouti. Peut être LE plus abouti (avant Steam Boy?).
Le héros est Bato, secondé par Togusa ainsi que quelques autres de la section9 (moins qu'avant..l'atmosphère est bien plus intimiste.)
Sur le plan du scénario, et si j'ai bien tout suivi (pas évident...), le film est un thriller plutôt basique du niveau d'un épisode lambda de la série S.A.C (dont le moins qu'on puisse en dire est qu'elle ne fait pas l'unanimité.)
Mais l'intérêt est ailleurs. Le propos du film est ici clairement la frontière entre l'homme et la machine, l'homme et le cyborg, l'homme et l'androide: bien plus que dans le premier film qui prenait les cyborgs et autres robots comme un préalable et était surtout centré sur les possibilités du réseau informatique et de la question du "ghost" dans de tels réseaux, Innocence revient à la base du "problème".
Et la sensation qui se dégage du film d'Oshii est celle d'un pessimisme désabusé presque sans fond. Alors que le premier film s'achevait sur une note plutôt positive concernant l'avenir et les possibilités de développement humain via le réseau (souvenez vous: "le net est vaste et sans limites"...), Oshii en dix ans est visiblement bien revenu de tout cela, et l'accroche d'Innocence ('l'innocence, c'est la vie")sonne après coup plus comme un cri de désespoir et de nostalgie qu'autre chose.
Le film, pour renforcer cette atmosphère nostalgique omniprésente (encore accentuée par la non-présence de Kusanagi dont on devine Bato inconsolable), utilise diverses techniques (en plus d'une BO oscillant entre la contemplation des morceaux éthérés du premier film et la nostalgie de pièces de jazz chanté): l'image est sombre, les personnages émaciés, la palette chromatique générale passe du bleu/vert du premier film à un orange/noir bien moins guilleret, et la technologie semble avoir d'un coté basculé en arrière depuis GITS1: les voitures notamment ont un look très"années 50", une nostalgie palpable dans la vie quotidienne donc. Alors que de l'autre coté, les technologies de pointe ont visiblement progressé depuis GITS1 (voir l'intro "making of cyborg"réactualisée de manière très impressionnante).Bref, un hyatus de plus en plus criant entre les racines de la vie et le point culminant de l'artificiel atteint par les hommes.
(L'atmosphère générale du film et même son intrigue font à ce propos beaucoup penser à Blade Runner...)
Du coup, le film tourne autour du thème des poupées (= premiers androides créés) cassées, jetées, abandonnées par l'homme (pour le modèle supérieur, comme les TV ou les voitures), voire rendues folles ou presque "humaines" par la stupidité de leurs créateurs.
Et la frontière dès lors se fait de plus en plus ténue: la médecin légiste qui analyse une "poupée-tueuse" soutient à Togusa brave père de famille qu'un enfant n'est finalement pas plus humain qu'un androide. Lui se récrie, mais la perception déjà se fait plus floue.
Le retour anecdotique de Kusanagi vers la fin du film ne fait que souligner sa perte: il n y a plus rien, le temps de l'optimisme et des grandes déclarations sur l'avenir est passé.
Après la résolution tout aussi anecdotique de l'intrigue principale, les héros fatigués rentrent chez eux pour un repos bien mérité: Togusa ramène un cadeau à sa fille dont le visage n'a pas grand chose d'enfantin et encore moins d'innocent: une poupée qui lui ressemble. On lit bien des choses dans ce dernier plan, mais surtout, la boucle est bouclée: Innocence, ou es tu?
En bref, un film magnifique, à voir en tandem avec le premier et à replacer dans le contexte historique de la décennie qui les sépare. (Il est amusant à ce propos de constater qu'un certain nombre de gimmicks du premier film -l'ange de la fin, l'arbre, la poupee Kusanagi- sont repris et presque tournés en dérision, en tous cas rangés au rang d'articles de musée)
Je pense que ce thème de l'évolution d'un espoir lié aux technologies émergentes vers la prise de conscience désespérée qu'elles ne feront sans doute qu'avilir l'homme et l'éloigner encore plus d'une innocence dèjà largement perdue est vraiment bien choisi et rendu.
Edit après second visionnage :
Hem, alors, après un deuxième visionnage , je dois dire qu'un léger bémol est nécessaire: dans ma première review du film, j'avais rapidement balayé le scénario comme secondaire en me limitant à son sujet au qualificatif d' "anecdotique".
...Mais en fait, c'est plus gênant qu'anecdotique, car non content d'être suprêmement quelconque, le scénario utilise les ficelles régulièrement utilisées dans la série TV de Ghost, à savoir l' "embrouillage volontaire" de scénarii à priori relativement basiques. Cad qu'on rajoute à une trame somme toute simplissime une bonne plâtrée de vocabulaire technique et de circonlocutions oratoires et visuelles pour le moins cryptiques pour créer une sensation de complexité et d'érudition ARTIFICIELLE (cf également les citations littéraires, dont je persiste à dire qu'elles ne sont PAS ADAPTEES au format vidéo, car - prononcées de surcroit à la vitesse d'une mitrailleuses par des barbus virtuels mâchant de tout aussi virtuels chewing gum -, on ne peut s'y arrêter pour les envisager calmement dans leur enchâssement dans l'intrigue et la temporalité, comme on s'arrêterait durant la lecture d'un livre qu'on poserait pour réfléchir à un passage particulièrement profond et ardu. En somme, la citation à outrance dans les films en général et dans celui-ci en particulier me semble un moyen artificiel et on ne peut plus pompeux et prétentieux (un peu comme ce post;) de se faire plus gros que le boeuf (d'autant que dans Ghost -cf Salinger dans la série TV - la manière dont les citations sont utilisées pour souligner un élément narratif est relativement grossière et presque infantile de premier degré.)
En bref, J'aime beaucoup Ghost: Innocence pour son atmosphère et ce que parvient à véhiculer son atmoshpère, mais de là à en faire un chef d'oeuvre de réflexion philosophique et/ou d'audace narrative via son scénario et ses dialogues, faut pas pousser mémère dans les cailloux du bas-côté. (D'autant qu'au deuxième visionnage, les ficelles vraiment grossières de la progression narrative du film se font plus apparentes, et avec elles le déséquilibre relatif de l'oeuvre au niveau de l'agencement du récit, assez sommaire et "cahin caha")..
De superbes images et une musique superbe accompagnent cet animé assez difficile à suivre.
Passionnant
Et ca me poussera à le revoir. J'ai lu, ici ou là, que l'enquête du métrage était plutôt accessoire. Elle me parait, en effet, intégrée de façon relativement artificielle mais pas désagréable à suivre, sans qu'elle ne plombe le récit et le rythme à proprement parlé. Cette suite prolonge l'aspect réflexif cher à Mamoru Oshui et propose un univers visuel incroyable plus riche encore que le premier "Ghost in the Shell". Et que dire de la fusion envoutante au possible entre son et image (fabuleux travail de Kenji Kawai). Ah ! Ces cœurs féminins...Pour celles et ceux qui craignent de ne pas comprendre totalement les méandres passionnants des auteurs (j'ai hésité à le voir après avoir eu du fil à retordre avec l'épisode précédant) mais qui apprécient les ambiances sombres et mélancoliques (le script ne manque pas d'humour non plus), les personnages aux caractères "bien trempés", les scènes d'action travaillées et...les toutous (les bassets - Oshii ne manquant jamais de caser "le sien", son jumeau animé tout du moins ! - sans que ça phagocyte le film), foncez ! Mais il faut voir le premier opus avant.
28 janvier 2020
par
A-b-a
incontournable...
Ce n'est peut-être pas aussi exceptionnel que semble le dire la presse...
Cela reste cependant une oeuvre marquante dans l'histoire des animes.
à voir donc !
14 octobre 2004
par
a woo
un point de moins pour avoir touche au sacre ^^
Un nouveau film de Oshii Mamoru est toujours cause de grande appréhension tant on est en droit d’attendre une oeuvre dense, forte, de laquelle on ressortira forcémment changé, l’enveloppe et l’esprit encore tous retournés par les questions et de lignes directrices pouvant mener à leurs éventuelles réponses.
C’est d’autant plus vrai lorsqu’il s’agit de la suite d’un film mythique tel que l’est Ghost in the Shell; difficile de toucher au Sacré sans s’attirer les foudres divines. Car Sacré il y a, de part les thèmes abordé dans cette suite, évoquant tour à tour le rôle de l’Homme, son existence et son rapport à la machine, l’homme, le Créateur, le Père de l’androïde...
Par l’entremise de ses personnages, Oshii nous propose une réflection éthique, quant à l’être humain et ses dérives. On s’arrétera là pour l’histoire, car le but ici n’est pas de dévoiler mais de commenter.
Techniquement parlant, plusieurs reproches à faire au film: l’utilisation excessive de la 3D et des images de synthèses. Tout le monde ne sera peut-être pas d’accord sur ce point, mais les personnages 2D évoluant dans des décors ayant une dimension de plus m’a toujours laissé un goût amer. Mais c’est là une question d’appréciation. Ces décors justement, ils sont splendides pour la plupart; toujours dans cet esprit “cyberpunk” qui avait fait les beaux jour et du premier épisode et de “Blade Runner”. Les mouvements de camera sont admirables, permettant de fermer les yeux sur les passages où l’animation est limité/limite.
Pour finir, une petite anecdote lors du fabuleux générique de début, le premier nom à apparaître à l’écran n’est pas celui du réalisateur, mais bel et bien Kawai Kenji. A croire que ses compositions pour l’original n’ont laissé personne indifférents.
16/20
Grosse claque sensorielle et intellectuelle, INNOCENCE GITS est une nouvelle fois sublimé par un bande sonore incroyable. Ce film fait rêver, intrigue, déconcerte, impressionne. Les mots manquent pour qualifier la réalisation graphique de ce chef d'oeuvre, tant tout paraît parfait et calculé. Oshii ne réalise pas tout à fait un film parfait car les monologues ou dialogues philosophiques à fortes consonnances moralisatrices agacent et contribuent uniquement à l'égarement du spectateur dans une oeuvre déjà riche et complexe.
Un souk coloré
Quel dommage! Innocence est un film d'animation honnête, aux qualités techniques certaines, mais il souffre de la comparaison avec ghost in the shell premier du nom... Ce deuxième épisode est en effet bien moins cohérent...
Exit les l'intégration parcimonieuse d'effets spéciaux, et bonjour le grand-guignolesque d'une 3ème dimension du plus mauvais goût, souvent inutilement utilisée et jurant avec la réalisation 2D des personnages...
En revanche, si vous aviez apprécié les obscures références philosophiques du premier opus, vous aller ronronner d'aise à l'écoute de la floppée de délires philosophico-techniques et de citations risibles émaillant ce film...
Reste que ces faiblesses font pourtant la force du film. Ce Frankenstein de l'animation, fait de bric et de broc, ne manque donc pas de ce charme propre à la maladresse, rendant l'objet imparfait fortement appréciable
Une suite correcte mais légèrement prétentieuse
Chaque nouvelle oeuvre de Mamoru Oshii est un événement majeur dans le monde de la japanimation. Ghost in the Shell 2 : Innocence ne déroge pas à la règle. Sa sélection à Cannes était déjà, en tant que telle, hautement révélatrice : c’est en effet le signe de la réputation internationale de son réalisateur, et la preuve d’une évolution de l’opinion publique occidentale à l’égard des mangas. Tous les présupposés que pourrait avoir le néophyte à l’égard de ces œuvres nippones sont en effet battus en brèche à la vision de ce film.
Premier présupposé : les dessins-animés japonais ne sont que des images abrutissantes, corruptrices et, qui plus est, de bien piètre qualité. Leur vocation n’est que commerciale, et pour remplir cet objectif, tous les moyens sont bons, y compris flatter les plus bas instincts de l’homme. Si tous les mangas ne sont pas, il est vrai, de la même qualité, force est de constater qu’Innocence ne correspond en rien à ce stéréotype.
Graphiquement tout d’abord, ce long-métrage est une pure merveille. Les techniques de l’animation utilisées sont époustouflantes : depuis Ghost in the shell premier du nom, les Studios IG n’ont pas chômé et les progrès réalisés sont indéniables. On pourrait simplement regretter un certain décalage entre les images 3D, splendides et comparables à un vrai film, et les images 2D, assez basiques. Il n’est pas impossible que cela corresponde à une intention du réalisateur ; mais le manque de cohérence visuelle de l’œuvre peut choquer le spectateur.
Au niveau du fond de l’œuvre, on ne peut vraiment pas dire qu’Innocence soit abêtissant. Comme toujours dans les œuvres d’Oshii, la dimension philosophique est très présente. Les thématiques abordées sont assez similaires à celles du premier opus : objets inanimés, avez-vous donc une âme ? Si oui, quel en est le siège et l’origine ? Les rapports entre l’être humain et le robot – le héros étant un cyborg, sorte de catégorie médiane… – sont aussi, bien évidemment, au cœur de l’œuvre (ce qui nous rappelle Matrix, Intelligence Artificielle ou I, Robot, Oshii se référant d’ailleurs aux trois lois de la robotique d’Asimov). Plus particulièrement, l’auteur élabore une réflexion spécifique sur le concept de marionnette : ne sont-elles pas les seules créatures innocentes de l’univers (d’où le titre), avec dieu ? Les être humains ne sont-ils pas que des pantins (en cela, le film rejoint la thématique de Dolls, de Kitano) ? Les références sont, on l’a vu multiples, et hétéroclites : Milton et Descartes font en effet également partie du voyage ! Un reproche tout de même, car il faut bien essayer de trouver à redire : les réflexions menées par l’auteur par l’intermédiaire de ses personnages sont parfois déclamées de manière pompeuse, et sans être parfaitement intégrées à l’action. On a parfois l’impression qu’Oshii s’écoute parler, ce qui est dommage.
Le second présupposé est en rapport direct avec le précédent : les mangas et anime, comme toute bande-dessinée ou dessin animé, sont destinés aux enfants. Grave erreur ! Les chères petites têtes blondes qui viendraient à s’égarer en des salles obscures où passe Innocence ont de bonnes chances d’attraper une sérieuse migraine, et de ne comprendre qu’une portion infime du film. A vrai dire, nombre d’adultes risquent de souffrir des mêmes symptômes. En fait, il s’agit d’aller voir ce film dans le bon état d’esprit, en sachant à quoi s’attendre. Celui qui penserait aller voir le dernier Yu-gi-oh serait en effet bien surpris…
Un dernier élément doit être rajouté au crédit d’Oshii : habituellement, lorsque l’on va voir l’une de ses œuvres, on ressort de la salle avec en tête plus de questions que de réponses. Le fait d’être amené à réfléchir au contact de l’art (car c’est de cela qu’il s’agit) est bien évidemment tout à fait bénéfique. Mais c’est tout de même frustrant de ne pas avoir un minimum de clarifications à la fin de la projection. Innocence est sur ce point différent des œuvres antérieures du maître : s’il laisse encore de nombreuses pistes de réflexions, du moins explique-t-il clairement la trame principale. L’enquête va à son terme, et à la fin, on comprend de quoi il en retournait, comme dans tout polar classique. Cet équilibre est tout à fait satisfaisant et, même si Innocence n’est pas une œuvre parfaite et ultime, elle est toutefois d’une qualité exemplaire, que l’on aimerait trouver plus souvent !
Pas si innocent...
Avant tout un choc visuel, "Innocence" ne tient pourtant pas toutes ses promesses.
L'intrigue est - cette fois - parfaitement compréhensible et ... ultra-mince. Une simple intrigue policière, gonflée de beaucoup de temps morts (et contemplation de hush-puppy si cher à Oshimii) et énormément de citations philosophiques aboutissant à une fin quasi bâclée.
Bien évidemment, tout ceci masque de profondes refléxions sur l'art du cinéma, l'être et paraître et un grand amour pour les marionettes, mais laisse singulièrement sur sa faim...
Peut-être par trop attendu, "Innocence" est loin d'être le chef-d'oeuvre tant attendu !
Un film impersonnel.
Techinquement, ce film est une merveille. La 3D est magnifique. Bon on aime ou aime pas mais faut avouer que le résultat est irréprochable et nous offre quelques scènes de toutes beauté.
Mais pour le reste je trouve que ce film est
banal. J'ai vraiment pas eu l'impression d'avoir regardé la suite du mythe
GITS.
Le problème vient de l'intrigue qui n'est pas vraiment passionante et surtout des citations à répétitions. Franchement elles tuent le film. Elles lui enlèvent toutes émotions et on a du mal à s'attacher aux personnages (qui manque singulièrement de charisme).
A force de citer tous les philosophes de la planète, Oshii a enlevé son emprunte de son film, ce qui le rend
impersonnel (tous le contraire du reste de sa filmographie).
Car balancé des citations philosophiques sans arrêt, sans les argumenter ou sans qu'elles s'intègrent vraiment dans une réflexion globale du film, ça ne sert pas à grand chose.
C'est un choix surprenant de la part de
Oshii, lui qui nous avait habitués a des longs monologues métaphysiques inspirés de son génie créatif.
Enfin bon. Je suis ressortis de la salle avec un sentiment mitigé. Ce film n'est pas du gachis puisque faire une suite a
GITS était intéressant (mais pas indispensable) mais ce n'est pas n'en plus un film culte comme l'était son prédécesseur.
Un film canigou qui tourne en ronron
Un film qu'à ni goût, ni odeur, qui finit par tourner en rond, par un auteur/réalisateur à l'égo de plus en plus boursoufflé, qui fait apparaître son propre chien dans tous ses films, et sur une durée de plus en plus longue.
Maintenant que les studios IG ont sorti leur excellente série TV de Ghost in the Shell, et si on la compare à "Innocence", on se rend compte de la vacuité scénaristique et contextuelle du film de Oshii, et a quel point il sous-utilise l'univers imaginé par Masamune Shirow.
Après m'être extasié devant Patlabor 2 et Ghost in the Shell, qui restent de grands et bons films, je me rend compte que Oshii ne fait finalement des films que pour se regarder le nombril. Innocence est un film narcissique, un monologue abscons de Oshii pour lui-même, qui n'a rien à dire au spectateur. Reste un clip vidéo aux jolies musiques, qui, en l'absence d'intérêt scénaristique, vous plongera vite dans un océan d'ennuis.
Décevant
Le principal point noir de ce film c'est la 3d qui est le plus souvent mal intégrée aux dessins, et qui est même parfois assez moche.
Le scénario est à la fois simple et tordu à souhait, ce que j'ai eu le plus de mal à digérer c'est la brochettte de citation qu'on nous sert à toute les sauces tout au long du film, mais bon c'est peut être moi qu'est rien compris...
Niveau action rien d'extraordinnaire, c'est basic et en plus il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent.
La serie GITS SC m'avait pourtant beaucoup plus, mais la rien à faire ça passe pas.
DECEPTION
Innocence : "Ghost in the shell 2" est, disons le tout de suite, un film ennuyeux car il ni s'y passe absolument rien pendant le film . Il est vrai que cet animé m'a assommé lors de la projection . Cependant, bien que j'ai perdu plus d'une fois le fil de cette histoire déjà incohérente, Innocence ne m'a pas touché . En fait mise à part la superbe B.O., les qualités graphiques et la beauté des images, il n'y a rien à sauver de cette fausse suite du mythique "GHOST IN THE SHELL" .