Portrait social intéressant et comédie sympathique pour cette "Crise" version HK
"Même si Frugal Game ne risque pas de rivaliser avec le film de Colline Serreau ("La Crise" du titre de ma critique, suivez un peu!), il partage avec lui une volonté de faire un peu plus que de la comédie en brossant un portrait d'une société en crise. Le film est évidemment moins profond que son homologue français, plus optimiste, moins bien fini. Mais il porte en lui le mérite d'être le témoin d'une époque et le côté comédie est plutôt bien réussi.
Précisons tout d'abord que le film n'est pas vraiment hilarant, il n'y a pas beaucoup de gros gags ou quiproquos comme ceux auxquels Miriam Yeung nous avait habitués récemment. Non, ici ce qui est drôle, c'est de voir les Hong-Kongais se regarder dans un miroir un peu déformant, mais qui ne fait qu'amplifier leurs caractéristiques. Bien sûr, ce n'est pas le premier film où la crise actuelle apparaît, mais ici elle est au coeur du récit, prise avec à la fois dérision mais aussi avec un peu de compassion pour ceux qui en souffrent. Les deux aspects ne sont pas parfaits, loin de là, mais la cohabitation se fait avec bonheur.
Et il ne faut pas vraiment être Hong-Kongais de naissance pour s'amuser de toutes les combines de ces personnages, montrant bien toute l'ingéniosité qu'ils savent développer lorsqu'il s'agit de régler des problèmes d'argent. L'argent est au coeur de la culture Hong-Kongaise et le film le fait bien sentir. Alors qu'un Frugal Game européen tournerait immanquablement autour d'histoires d'amour ou plutôt de fesses (ça existe et ça s'appelle Loft Story), un Loft Story HKgais devriendrait ce Frugal Game centré sur l'argent. Bref, au niveau culturel c'est amusant pour tout le monde, les locaux s'amuseront de se voir pasticher de la sorte (le fast food avec ses groupes de chômeurs qui viennent y passer la journée en prétendant être au travail, les astuces pour ne pas payer le bus...), alors que les occidentaux découvriront et comprendront mieux leur état d'esprit.
On peut évidemment regretter que le rythme ne soit pas un peu plus soutenu, et que la réalisation manque un peu d'énergie et d'idées. On sourit parfois, rigole franchement quelques fois (la dégustation de poulet épicé, ou l'arroseur arrosé...), mais au niveau comédie on est un peu en deça de ce que le matériau promettait. Le scénario tente de compléter en ajoutant une histoire d'amour et une autre histoire de carrière. Ici aussi le résultat est un peu bancal, l'histoire d'amour entre Eason Chan et Miriam Yeung manquant cruellement de développement, alors que la partie consacrée à la carrière d'Eason est indéniablement un gros plus, surtout lors de ses passages avec Ti Lung.
En effet, ce personnage de réalisateur de show TV (interprété par Eason Chan) qui souhaite réaliser une série TV de kung-fu à l'ancienne est un petit peu le complément du portrait de la société actuelle. Frugal Game se moque à la fois du présent, mais aussi du passé, mais jamais méchamment, toujours avec un réel attachement à ces deux époques et leurs protagonistes. L'intervention de Ti Lung (sous-titré Delon dans le DVD, c'est pas énorme ça?) est un vrai plaisir, ce dernier jouant avec son image de vieux héros de films de sabre et assurant une bonne réparti à un Eason Chan qui trouve ici son meilleur rôle.
Quant au reste du casting, il rattrape un peu les faiblesses techniques du film et les défauts du scénario (l'arrivée de la mère à la fin, qui a eu cette idée foireuse?). Eric Tsang est convainquant dans son rôle de père courage, à la fois drôle et attachant, alors que Miriam Yeung s'efface pour laisser Dodo Cheng interpréter une arriviste follement attachante. Quant à Josie Ho, on regrette de ne pas la voir plus souvent tellement elle réussit à disparaître derrière son personnage. C'est une actrice qui mérite bien mieux que ses seconds rôles.
Au final, Frugal Game n'est certainement pas la comédie de l'année. Mais ceux qui s'intéressent un peu à la culture HK se doivent d'y jeter un oeil, il ressort du film une vraie tendresse pour ces personnages, pas vraiment losers, jamais vraiment héros, transmettant un message positif à une société qui en a bien besoin. Attachant, forcément, surtout pour ceux qui partagent leur quotidien ou leurs expériences.
La bonne humeur dans la galère
Frugal Game a au moins un grand mérite : savoir tourner en dérision des situations sociales et familiales pas toujours drôles dans l’absolu (licenciement, divorce) et les positiver constamment sur le ton de la comédie ("nous sommes des hong-kongais, tout est possible !" assure un garçonnet), ainsi que se moquer gentiment de la télé poubelle, à travers ce jeu idiot où 2 familles doivent dépenser le moins possible pendant une semaine (concept faisant écho à la vie quotidienne un certain nombre de laissés pour compte dans nos sociétés qui tentent simplement de survivre) – reflétant bien par ailleurs le complet décalage qui existe entre le monde superficiel du petit écran et la vraie vie, ou à travers le personnage de ce réalisateur qui ne rêve que de films d’arts martiaux avec Ti Lung…
Au-delà de ce côté « je croque la société d’aujourd’hui », le film de Derek Chiu a bien du mal à faire sourire malgré son statut « grosse comédie » ; la faute à des situations amusantes pas toujours bien exploitées, et peut-être aussi à des personnages à peine esquissés. Mais ces défauts sont en partie atténués par la vitalité des comédiens, à commencer par le très sympathique Eric Tsang, la très speedée Carol Cheng ou le très déprimé Eason Chan. Et puis le caméo de Ti Lung vaut également le détour.
une petite comédie sociale qui a le mérite d'exister.
certes le contenu social est basique, l'humour prête surtout à sourire, mais FRUGAL GAME est séduisant pour qui s'intéresse à la culture hongkongaise. on reste dans l'optique comédie donc pas de misérabilisme, des acteurs tous bien à leur place, enfin rien de transcendental mais un divertissement symapthique qui se démarque du style local.
Un film plus interessant par ce qu'il laisse supposer plutot que ce qu'il montre...
Cette histoire d'une famille coincée dans une emission de télé-réalité dans laquelle ils doivent dépenser moins d'argent que la famille concurrente pour gagner n'est pas en soi particulièrement passionnante. Même si le film se suit sans ennui, il ne provoque jamais l'hilarité escomptée.
Mais, les qualités de "Frugal Game" sont ailleurs.
En effet,celui-ci révèle avoir un contenu sociologique des plus intéressants. Bien évidemment, le film fait référence à la crise économique que traverse Hong-Kong mais celui-ci jette également sur son cinéma.
Ainsi, Eason Chan interprète un réalisateur de mediocres emissions de télévision dont le rêve est de réaliser un wu xia-pian télévisé avec Ti Lung, dans la grand tradition des meilleurs films de la Shaw Brothers,où il pourrait transmettre les codes, vertus et valeurs qui lui sont chères. Coincé par le succès de son émission, il doit se contenter de mettre en berne ses ambitions.
En voilà un beau parallèle avec ce que doivent vivre la plupart des réalisateurs Hong-Kongais actuels: courber l'échine, continuer à travailler à des projets moins ambitieux, en attendant des jours meilleurs. Le dernier plan du film est, à ce titre, très réussi. Le personnage d' Eason Chan réussit son rêve en dirigeant Ti Lung dans un film de sabres. La caméra pannote doucement vers la chaise de réalisateur, qui reste desespérement vide: une place reste donc à prendre.
A tous les radins! Ce film est pour vous!
Une (fausse) mere dejantée,
Un père paumé mais qui ne veut pas le montrer,
Une fille qui se laisse aller par la vie,
Un fils tout ce qu il y a de plus mignon,
C'est tout ce qu'il fallait pour faire cette comedie qui
se revele tres drole au final.
J'en veux pour preuve la scene du plat de poulet a 1$.
Larmes garanties ^_^.
A voir pour ceux qui veulent se divertir, a acheter pour les inconditionnels et passer un bon moment entre amis.
Rurouni