Le mythe, la classe, le kitsch, à défaut du reste...
A l'image de la scène d'introduction des Venoms, la meilleure du film, permettez-moi de vous présenter la bande des Venoms, nom qui ne les lachera plus à partir de ce film d'ailleurs :
N°1 : "le mille pattes" / Lu Feng : le bras droit du serpent, rapide, dôté d’une grande capacité à enchaîner une pluie de coups / trapu, brutal, visage dur ; Lu Feng est celui qui participe le plus à la mise en place des combats avec Kuo Chui, il possède une solide expérience martiale. Il est ici très méchant, rôle qu’il tient d’ailleurs le plus souvent dans les films des Venoms.
N°2 : "le serpent" / Wei Pai : le cerveau machiavélique. Il utilise la technique des doigts meurtriers telle la morsure du serpent, si souvent reprise dans d’innombrables kung-fu / grand, plutôt beau gosse, le moins fructueux des Venoms, malgré son rôle principal (le seul) dans La dernière chevalerie de John Woo et sans doute celui qui possède le moins d’expérience dans les arts martiaux sans être manchot, loin de là. Le seul à jouer assez facilement gentil ou méchant au choix.
N°3 : "le scorpion" / Sun Chien : le plus ambigu, le plus énigmatique, qui ne choisira son camp qu’à la toute fin. Aussi habile de ses mains que de ses jambes, il kicke très facilement de face ou de dos et utilise les deux mains en même temps pour frapper d’où son nom / sourcils très remontés, visage d’enfant, Sun Chien est sans doute le plus expérimenté des Venoms derrière Lu Feng et Lo Meng. Il possède un kick de toute beauté. Il joue souvent le plus avisé des personnages.
N°4 : "le lézard" / Kuo Chui : le cerveau des gentils, d’un naturel souriant, il cherche à savoir la vérité. Il a la particularité de pouvoir grimper aux murs et d’y rester coller pour ainsi frapper latéralement (ce qui ne semble pas vraiment très utile mais bon...) / Kuo Chui aka Philip Kwok Chun Fung est le leader spirituel des Venoms et participe activement à la mise en place des chorégraphies. Il joue presque toujours le chef des gentils et est le seul, avec Lo Meng à moindre mesure, à avoir poursuivi avec succès dans le cinéma où on l’a vu récemment encore acteur dans à toute épreuve en méchant sans âme et chorégraphe notamment pour "Le pacte des loups" de Christophe Gans.
N°5 : "la grenouille" / Lo Meng : Un bon gars aidant et amical mais pas très futé, il ne possède aucun point faible (à moins de le torturer savamment). Il amortit tout les coups grâce à sa robustesse et son Qi phénoménal ce qui le rend quasiment invulnérable / Gueule carré, épaule de déménageurs, Lo Meng est le costaud des Venoms et, à mon sens, le plus charismatique avec Lu Feng. Il frappe sèchement, avec amplitude, et semble spécialisé dans les milles et une façons de traduire la souffrance sur son visage. En gros, il aime faire des grimaces... Mon chouchou incontestablement, même si son talent dramatique est des plus faible.
Le joker / Chiang Sheng : jeune élève initié à chaque technique des Venoms et chargé de les retrouver suite à la mort du maître, Chiang Sheng n'est pas directement un Venom mais joue un rôle aussi important que les autres et participe activement au combat final / Feu follet des Venoms, surnommé "cutie pie", le petit malinou quoi, fin, visage de marmotte, Chiang Sheng est avant tout un acrobate de premier ordre et prendra une place dominante dans les autres films de la série comparé à Wei Pai qui n'est en fait un Venom que dans ce film. Ses spécialités sont les sauts dans tous les sens, flips, saltos, etc. Rapide, agile, bref le spiderman des Venoms, toujours de bonne humeur et cabotin.
Ce qui frappe avant tout avec les Venoms est qu’ils tiennent leur propre rôle dans presque tous leurs films. Leurs personnages sont bien définis ici et ils ne s’éloigneront que succinctement de ceux-ci malgré leur volonté de s’interchanger les rôles par la suite.
Et puis voilà, quoi. Pour tous ceux qui aiment les Venoms, Five venoms est la base de tout, le classique incontestable où l’on s’amuse à retrouver, très facilement d’ailleurs, qui est qui. Sans eux (et Robert Tai bien sûr), le film ne serait pas grand chose finalement, voir rien du tout. Désolé Chang Cheh mais tes grands succès et des grandes stars charismatiques sont derrière toi. Malgré une volonté de mettre un peu d'intrigue et de nouveaux artistes martiaux en jeu pour contrer à sa manière les kung fu de Liu Chia Liang, le scénario reste bien trop naïf, le film très sérieux plombé de dialogues interminables et les Venoms ne peuvent atteindre une once du jeu d'un Ti Lung ou d'un Lo Lieh.
Tout cela se déroule un peu comme un épisode de Dragon Ball sans action pour imager, ou comme une bd de super héros. L’histoire se veut énigmatique, basée sur une enquête où on cherche à démasquer les fameux Venoms qui ont tous une double personnalité, un côté banal et un autre Venoms, exactement comme des super héros. Mais hormis la scène d'intro qui présente la clique, on poireaute pendant une bonne heure avec des dialogues qui ne révèlent rien puisqu’on a déjà tout deviné, alors que le ton et la musique se la jouent "tendu". Du genre : "Oh ! mais, je reconnais ta technique, tu es le serpent, tu m’avais caché ta véritable identité, sacripant. Ah ! Ah ! Mais, ne crie pas victoire trop vite, moi aussi j’ai quelques techniques à te montrer !...". Enfin, ça, c’est quand il y a un combat, c’est à dire à la fin (et quelques tout petits avant), parce que le reste du temps, rien de bien passionnant à retenir à part une ambiance doucement kitsch, des Venoms motivés et un cachet général qui pourra plaire aux adeptes. Du genre : "Mais qui peut bien être le scorpion ?".
Mieux vaut se tourner vers de meilleurs films avec les Venoms avant de voir celui-ci, le plus culte selon les fans américains (on se demande où ils vont chercher ça), car ce serait la déception assurée. Un seul vrai combat donc, le final, qui, sans être déplaisant, manque cruellement de punch malgré la présence de Robert Tai en fighting instructor. Bien plus encore que sa suite, Return of the five deadly venoms, la violence des coups et le niveau technique old school ne peut rattraper un côté "cirque acrobatique" qui fait plutôt rigoler qu’autre chose.
Une bonne ambiance à la SB tout de même, mais un seul vrai combat, ça ne pardonne pas pour un kung-fu qui se veut la référence du old school.
Super déçu.
Malgré une magnifique séquence d'intro le film ne décolle à aucun moment. L'histoire est ininteressante. La réalisation de Chang Cheh est paresseuse. En plus c'est super bavard et les combats (très rares) manquent cruellement de punch. Enorme déception.
Pas si mauvais...
On a effectivement vu mieux de sa part et du studio mais je ne trouve pas l'intrigue aussi mauvaise que cela. Certes, l'histoire même est convenue et fort simpliste mais le jeu du chat et de la souris entre les différents protagonistes qui ne se connaissent pas sans masque est, du moins je trouve, intéressant.
Un film à la fois kitsh et culte, amusant (les scènes de présentations des protagonistes et leur mouvements aériens).
L'ensemble tient au final plus de l'intrigue policière que du film de Kung Fu et se laisse encore aujourd'hui regarder avec plaisir malgré quelques longueurs.
deception
et oui ca arrive au plus grand. pas d'action avant plus d'une heure de film et des combats pas terribles non ce film est en dessous des chef-d'oeuvres du grand chang cheh.
Plutôt sympathique
Précédé d'une réputation culte, "five deadly venom" déchaîne les passions. Qu'on l'aime ou qu'on ne l'aime pas, il est indéniable qu'il marque un cap dans la carrière de Chang Cheh. Car passer de sa période Shaolin et de Hu Sheng aux venoms, c'est un choc des cultures
Cela se ressent d'ailleurs dès la séquence d'ouverture qui présente de faon très kitsch les protagonistes et leurs techniques dignes d'un manga. Mais contrairement à ce qu'on pourrait croire, on n'aura pas droit à une succession ininterrompue de combats, Chang Cheh jouant à Chu Yuan avec une intrigue qui se veut à tiroirs, mais dont on comprend vite les tenants et les aboutissants. Cela reste néanmoins assez plaisant à suivre et certains rôles sont plutôt bien écrits, comme celui de Wei Pai, moins convaincant à la Shaw que dans sa période golden harvest sur le plan physique, maisqui livre ici une prestation dramatique nuancée et très réussie.
On retiendra également la prestation de Lo Meng, extrêmement charismatique en homme honorable et droit, mais un peu lent (un peu Obelix en somme), mais aussi Kuo Chui, qui allie agilité et charisme à la perfection. Les caméos de Ku Feng et de Wang Lung wei ajoutent au capital symapthie du film.
Mais "five deadly venom" n'est pas un film à oscars, et malheureusement, les combats se comptent sur les doigts d'une main, ce qui est d'autant plus regrettable qu'ils sont très réussis, bourrés d'acrobaties plus folles les unes que les autres, sans pour autant trop abuser des câbles.
S'il manque des ingrédients pour en faire une oeuvre culte, "five deadly venom" possède suffisamment d'atouts pour mériter d'être vu et vous fera passer un bon moment.
Power Venoms
La déception d'un Chang Cheh à la réalisation mis à part (il a commis de films bien pires encore), "Five Venoms" est effectivement un joyeux foutoir avec des héros grimés comme le groupe "Kiss" de la belle époque.
L'intrigue est absolument hilarante, dont notamment une séance de torture hallucinante dans sa conception d'idée.
De longues plages de dialogue creux se passent en vitesse rapide (mea culpa) ou se dégustent pour la nullité de leur écriture.
Reste la trogne impayable des personnages principaux et quelques combats franchement spectaculaires et vraiment maîtrisés.
Un autre de ses "pêchés mignons" du 7e art, à l'instar d'un "Seventh Curse" - en moins délirant.