drélium | 1 | 2 en 1 foutraque. |
Toby Russel comme il l'explique dans son entretien ici, a réussi à faire rempiler Robert Tai pour un ultime film en 1996, en l'occurence celui-ci. Ce qu'il ne dit pas, c'est que FOL2 est un infâme 2 en 1 comme seul Godfrey Ho ose en faire.
Jet Le, mauvaise copie d'1m50 de Jet Li et Todd Senafonte, copie conforme de JCVD, se partagent soi disant l'affiche. Le fait est qu'une grosse partie du film n'a rien à voir avec le métrage de Robert Tai et l'histoire de Maître Chen sensé être le plot principal. 2 ou 3 combats mettent bien en scène Jet Le dit "la boule de nerf" avec le panache et le speed propre à Robert Tai, mais c'est tout. Le reste de l'histoire est tout simplement Return of the assassin, un kung fu début 70's classique avec des combats tout de même chorégraphiés par Lau Kar Wing, mais franchement, mauvais comme c'est pas permis. Des combats horriblement vieillots d'une part, une histoire fortement perturbée d'autre part, et surtout un héros mauvais, mais mauvais, c'est inimaginable. Dans cette partie, on a quand même droit à un fake Bruce Lee (ben tiens tant qu'on y est) plutôt correct puisqu'il s'agit du chouchou de Toby Russel en matière de fake Bruce (techniquement parce que niveau physique pas du tout), j'ai nommé Larry Lee, qui vient aider notre héros trop mauvais, face à un pro du coup de boule et surtout face au légendaire Bolo Yeung qui fait son petit caméo tranquille, avec ses positions habituelles (sourire machiavélique, yeux grands ouverts, les bras bien tendus ;).
Bref, c'est un beau foutoir. Dans la partie Lau Kar Wing plus vieille de 20 ans, le cast se compose d'anciens acteurs Shaw comme Tien Feng ou Lee Wan Chung, tandis que dans la partie Robert Tai de 1996 l'ancien Venom disparu Lu Feng, star sur le retour lui aussi de feu la Shaw Brothers, joue le maître de Todd Senafonte.
Ce kung fu est au choix un gros navet ou un gros nanar, qui n'a à la fois rien d'excitant et d'inédit hors mis 2 ou 3 combats chorégraphiés par Bob, ceux avec le fameux Jet Le et 1 avec Larry Lee pour être gentil, et qui peut se révèler franchement fendard avec ses incohérences évidentes, son défilé de Fake et son ambiance objectivement très crétine. Je choisis plutôt le camp du gros navet à vrai dire.
La partie Lau Kar Wing est donc bien plus présente que le métrage de Robert Tai et le vrai problème ne vient pas de Lau Kar wing en lui-même et de son équipe au grand complet dont l'expérience martiale n'est plus à démontrer, mais bien de son combattant de prédilection pour ce film ci, en l'occurence un inconnu mauvais et pataud au charisme flasque comme un molard qui gâche terriblement l'ensemble par sa présence, ainsi que la différence de style abhérente qui saute aux yeux entre le old school bas de gamme début 70's et les 2 ou 3 trips speedés à outrance de Robert Tai. Ce dernier nous fait d'ailleurs une petite apparition à la cool avec un chapeau de paille pour bien signifier son implication toute relative à ce découpage en règle.
Ce 2 en 1 est donc très piteux et sent fort l'arnaque pillant un vieux kung fu trop classique et réduisant la vraie part de réalisation de Robert Tai à une peau de chagrin (15 minutes à tout casser et encore). En plus la musique a été entièrement refaite au synthé de fortune et le doublage US est lui aussi calamiteux (mention pour les cris des mecs pendant les combats old school, et surmention pour les dubbers qui n'ont même pas compris que Larry Lee immitait Bruce Lee), du piteux en barre.
En gros, Fists of Legend 2, c'est un court métrage de Robert Tai mélangé à Return of the Assassin, un banal kung fu old school. Tout cela, le manque de budget en premier lieu, est fort dommageable au final, car les 15 minutes réalisées par Robert Tai sont tout bonnement excellentes elles, présentant 3 combats virevoltants et speedés à souhait, dont le mini Jet Li contre 3 ninjas puis face à Todd Senafonte, belle bête martiale en Russe extrêmement Vandamien *, pour finir sur un petit combat contre deux sabreurs, avec des idées neuves encore une fois. Malgré le nombre de techniques improbables inventées par Robert Tai tout au long de sa filmo, il parvient encore à inventer de nouvelles friandises en fin de carrière. Ainsi, on a droit à une attaque de boule de terre volante munie d'un sabre, en fait un ninja caché dans une boule de bousier, qui vole et parvient à ne faire dépasser que son sabre de sa cachette, une excellente variante de la motte d'herbe volante. De même, le duel Jet Le Vs Todd Senafonte est une joyeuse parodie excitée d'un supposé Jet Li Vs JCVD, mais ces quelques bons moments ne peuvent faire oublier l'excérable 2 en 1 qui se déroule sous nos yeux. Le dvd Wu Tang n'a donc pas mieux à proposer que ses bonus, c'est à dire :
- le clip original de "Protect ya neck" du Wu Tang Clan au complet, du temps où ils faisaient des merveilles avec leur album "36th chamber" ;
- un bonus fight hallucinant avec Alexander Lou sur un ring tiré d'un film dont je m'évertue à trouver le titre depuis 3 ans !!
3 ans plus tard : Ah oui, je l'ai trouvé ce fameux titre, il s'agit du sympathique Young Kick Boxer- et pour finir 2 bandes annonces de films du genre "gangsta/sex/kung fu" : le très chaud "Gangstress" et le très fou "Blazin'", kung fu/gunfight/gangstarap indépendant, avec le rappeur au quintal bien pesé, Fat Joe ainsi qu'une pléiade de fighters énervés.
* Assez logique puisque Todd Senofonte était la doublure officielle de JCVD à l'époque. Il paraîtrait d'ailleurs selon les dires de Toby Russell que Van Damme l'aurait simplement viré une fois découvert sa performance dans ce film.