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Les Infiltrés

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les avis de Cinemasie

7 critiques: 2.96/5

vos avis

20 critiques: 3.15/5



Marc G. 5 Mode pulvérisation de l’original enclenché
Yann K 3.75 Un grand réalisateur fait l'affaire
Ghost Dog 3.25 Casting énorme et scenar retors pour un remake qui s'étire en longueur
Sonatine 3 Un départ mou qui s'améliore ensuite comme un bon vin, mais peut mieux faire "B"
Arno Ching-wan 2 Les insipides
Ordell Robbie 2 Nicholson cabotine, Marty filme mieux que Lau/Mak mais se répète (mal)...
François 1.75
classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement


Un grand réalisateur fait l'affaire

Il semble qu'il soit de bon ton, parmi les fans de cinéma asiatique, d'aimer Infernal Affairs et de dauber sur Les infiltrés. Je préfère pourtant nettement le deuxième au premier. Il faut évidemment reconnaitre à Infernal Affairs l'antériorité du scénario, seulement voilà : d'abord ce n'est pas si ébouriffant d'avoir inventé un film avec cette idée basique "flic inflitré chez les truands / truand infiltré chez les flics", surtout à Hong Kong ou tous les polars racontent peu ou prou que flics et truands c'est pareil. Ensuite Infernal Affairs démarre très mal et roule en zigzag, en voulant à tout prix plonger dans l'action avant même de présenter des personnages. Ni le chef du gang, ni les deux flics/ truands n'ont d'épaisseur, sans même parler des autres. Les Infiltrés prend les personnages d'Infernal Affairs mais les développe lentement, puis il rajoute un personnage de flic pur et solitaire, mais très énervé, le stupéfiant Dingam, et enfin il mixe les deux personnages féminins fadasses pour créer une belle psychologue à tendance schyzo. Le reste n'est que de l'ambiance et des détails, mais dans ces domaines, Scorsese est souverain : il nous dépeint la communauté irlandaise comme il a autrefois décrit les italiens, et il reprend d'Infernal Affairs de nombreux détails mais en les rendant plus riches ou plus crédibles. Il a aussi une heure de plus, certes, mais on n'est pas ennuyé une seconde. Il prend des acteurs magnifiques. Nicholson est idéal en truand finissant tellement immonde qu'il nous ferait gerber, décidémment Scorsese est le meilleur inventeur de crapules sanguinaires, Di Caprio garde sa couronne de l'acteur américain le plus énergique et polyvalent de sa génération, Mark Wahlberg est méconnaissable mais garde son regard de fou, Matt Damon joue une partition subtile, carapace de froideur pour masquer la ruine de son personnage.

Enfin il y a la mise en scène. On peut préférer les petits effets série américaine années 90 d'Infernal Affairs, tartines de musique et ralentis à gogo. Ou la main d'un maitre derrière des plans aussi précis que modestes et l'art sans cesse renouvelé de Scorsese dans le montage, son mixage de la musique, d'une inventivité folle (grande découverte du punk irlandais au passage). D'accord ce n'est pas Casino, ce ne sera peut être plus jamais Casino, reconnaissons le une bonne fois pour toutes. D'accord un grand maitre ça fatigue aussi, oui le dernier plan avec le rat sur la balustrade est faiblard, comme me le rappelait un pro Infernal Affairs pour jeter un dernier argument contre Les Infiltrés. Mais quand on regarde la concurrence, du côté des piliers du cinéma américain, à l'heure ou De Palma ne sait même plus filmer et en l'absence de Coppola, on constate que Scorsese, à l'instar de Spielberg, vient d'aligner trois films pas parfaits mais qui gardent la tête haute, des films à qui on demandait trop mais qu'il est impossible de ne pas admirer, Gangs of New York, Aviator et Les Infiltrés.



08 décembre 2006
par Yann K




Les insipides

Pas tout à fait honteux, non. Maladroit, mou du genou et inutile, oui. Infernal Affairs est un bon polar ludique qu’il était clairement difficile - voire inepte ? - de décliner en remake. Cette nouvelle formule est plus longue. Redondante, elle explique trois ou quatre fois de suite aux non-comprenants les différents rebondissements là où la version de Lau et Mak faisait un minimum appel à l’intelligence du spectateur. Récurrence hollywoodienne. Tout est à ce point ultra balisé que Scorcese en arrive à sacrément valoriser le film HK original, qu’on n’avait pourtant pas encensé plus que ça chez nous, ainsi que le savoir faire des cantonais en matière de polar urbain. Il souligne leur capacité à gérer des tensions et un bon scénario en seulement 1h40 de métrage.

Pour s'amuser, on peut voir dans ces infiltrés un hommage au magnifique Les anges de la nuit de Phil Joanou et à sa trame identique de flic parti en sous-marin dans un gang d’irlandais. Il n'empêche que le « Gimme Shelter » des Stones y’en a un peu ma claque, la violence gratuite a ses limites et la vulgarité également. "Scorcizi" ou pas "Scorcizi".



05 juin 2007
par Arno Ching-wan


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