Succès justifié
L'obligation de rentabilité des films grand public hongkongais les fait se cantonner généralement aux comédies et/ou aux romances. Le premier grand mérite de Wait 'til you're older est surement d'avoir un peu mélangé les cartes. Certes, personne n'y trouvera rien de choquant ici, tout a été fait pour que le film puisse être vu par tous et pour émouvoir plus que pour réféchir. Pourtant, le choix scénaristique en laissant de coté le happy-end permet au film une plongée progressive dans une psychologique un peu bon marché mais tout de même osé du point de vue commercial. L'inversion des comportement père-fils par exemple n'est quasiment jamais montrée au cinéma. Peut-être faut-il remonter à A Brighter Summer Day pour retrouver le public HK confronté à ce problème. La deuxième réussite de ce film, toute proportion gardée compte-tenu de la schématisation du propos, est surement d'avoir donné à voir au plus grand nombre une thématique qui à défaut d'être bien traitée, est néanmoins moins abrutissante que ce que le cinéma délivre en moyenne aujourd'hui.
Accessoirement, Wait 'til you're older, c'est aussi pour Andy Lau l'occasion de nous faire une démonstration de son professionnalisme. Après les costumes de Love on a Diet et Running On Karma, il nous montre que quelque soit le maquillage, il est toujours capable de faire passer de l'émotion, faites bien attention à son regard dans les dernières scènes du film, vous verrez ce que j'entends par là. Si on ajoute à tout cela une réalisation assez propre qui réussi bien la transition entre la comédie et le drame, une musique honorable et une bonne distribution, il n'y a pas de doute: Wait'til you're older méritait bien son succès commercial. Peut-être que les plus optimistes pourront se prendre à rêver que des films sortant un peu des conventions auront droit mainteant à un peu plus de faveur auprès des producteurs...
12 décembre 2005
par
jeffy
Assis entre deux chaises
Wait til you are older est un film étrange. Avec sa sortie pour la fête nationale chinoise et sa catégorisation 1 (tout public), on image bien la comédie familiale "à la Big", Andy Lau remplaçant Tom Hanks pour faire le pitre pendant 90 minutes. Sauf que si le film commence finalement sur ce genre de base, il ne prend jamais vraiment la direction de la comédie facile et ne joue jamais vraiment sur le status de son personnage principal pour empiler les gags. Il reste donc finalement assez sérieux, jusqu'à un dernier tiers très mélodramatique qui surprend un peu dans un film qu'on voudrait a priori pour enfant. Le résultat est en fait un peu intermédiaire, pas assez fun et un peu trop bavard pour les plus jeunes, un peu trop simpliste pour les adultes. On voit mal des enfants suivre tout le propos et surtout la conclusion sans être un peu sceptiques, ni les adultes être scotchés par la morale assez convenue sur la famille. La découverte du monde des adultes par cet enfant a tout de meme ses bons moments, il manque principalement un peu plus d'écriture pour jouer à fond la carte surprenante que le film tente de prendre par moment. Le casting est tout à fait correct, même si Andy Lau peine un peu à convaincre pleinement en enfant un peu trop adulte dès le départ de toute façon. L'emballage est par contre de bonne qualité, Teddy Chen ne surprenant jamais mais délivrant une réalisation sans esbrouffe, tandis que Peter Kam livre un score tout à fait honorable.
Jamais vraiment drôle dans ses deux premiers tiers, ni complètement convainquant dans son dernier tiers mélodramatique assez osé,
Wait 'til you are older sent la grosse production commerciale qui a du faire trop de compromis pour être vraiment surprenante. De l'idée à nouveau, mais sans le courage d'aller au bout des choses, comme souvent à Hong Kong depuis quelques années.
Un film inexplicablement ennuyeux et longuet...
Wait 'til You're Older est un ovni de fin d'année, il n'est ni comédie, ni drame....il n'est pas grand chose en fait.
L'histoire et le début du film, a priori comique, cache en réalité un drame très noir qui s'installe peu à peu mais de manière trop peu harmonieuse pour être réussi.
En effet, d'un côté la partie comique ne remplit pas pleinement son rôle, et le drame ne se justifie pas réellement non plus, de l'autre.
Andy Lau Tak-Wah ne fait pas de compromis et si l'on ôtait le début du film montrant qu'Andy est un gosse dans un corps d'adulte, on serait presque incapable de voir l'infantilité dans le jeu de ce dernier, c'est dire si le concept sera mal utilisé.
En tout cas, le film qui semble être adressé à un public jeune se veut apparement pédagogique mais frise en réalité la démagogie.
En effet, on a l'impression que le message du film, destiné aux enfants chinois et hong-konais est en gros : "Tu es un enfant, tu ne peux pas comprendre ta famille et le monde qui t'entoure et essayer serait courir à ta perte et à celle des tiens." Un peu trop lourd et moralisateur pour des enfants et pourtant, avec 20 millions HK$ au box-office, Wait 'til You're Older fait mieux que House of Flying Daggers ou même que le dernier Jackie Chan, The Myth.
Felix Wong Yat-Wah, qui joue le père d'Andy Lau (marrant quand on sait que les deux faisaient partie des Five Tigers of TVB il y a plus de 20 ans), apporte un peu de credibilité au drame familial tandis que Karen Mok Man-Wai se trouve être vraiment convaincante dans son rôle de belle-mère rejetée et impuissante donc authoritaire et injuste.
Andy Lau ne fait don pas d'étincelles contrairement à Cherrie Ying Choi-Yee et Gordon Lam Ka-Tung qui remplissent très bien leur rôle dans ce film.
La musique de Peter Kam Pau-Tat est agréable et le titre d'Andy se laisse facilement écouter également.
En Bref, sans pouvoir réellement l'expliquer, ce film manque d'interêt et de rythme au point que l'on ressort du film franchement décu car Wait 'til You're Odler ne remplit ni son rôle comique attendu ni son ambition plus dramatique. Passez votre chemin, donc.
Dans le monde des adultes...
Très agréablement surpris même si le film est bancal par moments, la dernière partie est émouvante et bien menée, je m'y attendais pas.
Mi comédie/mi drame, j'ai beaucoup aimé certaines scènes (les mms au père, le vieillissement)et Andy Lau est bien dans son rôle.
Film surprenant, à voir.
Au vu du pitch, tout pensait à croire que "Wait til' you're older" allait être un remake à peine caché de "Big"...Or, ce n'est pas vraiment le cas.
En effet, alors que le film semblait être une comédie pour enfants, celui-ci se trouve être le cul entre deux chaises alternant scènes comiques et dramatiques avec plus ou moins de réussite et c'est là le principal problème du film de Teddy Chen. En effet, à force de ne pas savoir quel ton employer, il finit par légèrement exaspérer le spectateur...
Néanmoins, le film se suit sans déplaisir, la performance d'Andy Lau est, une fois de plus, très honorable et les effets spéciaux numériques et prosthétiques sont plutot réussis.
"Wait til you're older" est un film assez déroutant qui aura du mal à totalement convaincre aussi bien les enfants que les parents.
Kidult
Drôle de comédie dramatique empruntant des voies inhabituelles pour le genre.
Démarrant comme une chronique douce-amère du difficile passage d'un enfant à l'âge adolescent, tiraillé entre les méchants tours joués à sa détestée belle-mère et l'amour à peine caché à sa prof, le ton surprend dès le départ entre la comédie et un propos plus profond assez cruel.
La suite surprend par l'enfantin tour de magie de l'enfant se réveillant comme un adulte après avoir été arrosé d'une potion magique. Le syndrome américain des innombrables produits de divertissement massifs du type de "Big" ou "Dans la peau de l'autre" guettent et la romance abordée avec la prof ne soutire qu'un pauvre bâillement quant à la suite à venir...SAUF QUE ... pas du tout.
Au lieu de cela, la comédie vire vers un pur drame larmoyant à la lourde morale, lointain cousin des contes de Dickens. Avec l'âge pris au fil des heures, le gamin devenu grand trop vite acquiert également une rare sagesse, qui lui ouvre les yeux sur son difficile caractère et sur le temps passé sans remédier à la situation.
Belle fable sur notre propre égocentrisme, le propos est malheureusement servi avec trop de pathos appuyé pour totalement convaincre; reste que les incessants revirements inattendus et le propos un peu plus matures qu'à l'accoutumé dans un tel type de produit formaté offrent - en plus - un nouveau merveilleux rôle en or pour son principal interprète Andy Lau. Et de se convaincre de ses réelles prouesses d'acteur laborieusement acquis au fil de ses nombreux rôles au sein du Cinéma HK de ses dernières décennies.