Pour l'amour du jeu
Wong Jing, les frères Heung et le gambling movie, c'est une longue histoire d'amour. Inutil de revenir sur tous les films qui ont fait les beaux jours du genre mais suite au succès de
God of Gamblers, le film de gambling est arrivé sous toutes les sauces: comédies, action (deux éléments déjà un peu présent dans l'original), et drame.
Casino Raiders se démarque du film avec Chow Yun Fat en explorant cette voie qui fait du film quelque chose de résolument plus sérieux. Et ne se limitant pas à ce simple registre, il s'agit également d'un film de triades, ce qui laisse la porte ouverte à des rivalités plus... violentes.
Pour résumer brièvement, Andy Lau est un jeune badass, il fait ami ami avec Alan Tam, et tous ensemble, ils vont aller affronter des gangsters-gamblers, ici une bande de méchant japonais pour le titre de meilleur gambler d'Asie. S'en suit une déchéance, puis une revanche, mais je ne vais pas trop en réveler pour vous laisser le minimum de surprise que peut avoir le genre. Qu'on se le dise,
Casino Raiders est un peu trop long (2h05, keumême !) et propose très peu de scènes d'action. En revanche, le scènes de gambling sont légions et s'avèrent beaucoup plus réalistes que dans la saga des
God of Gamblers. Pas de pirouettes, mais beaucoup de stratégies et de "gambling tricks". Les affrontements sont long et tendus, et les enjeux rendent la partie excitante.
Vu rétrospectivement (j'ai découvert le deuxième opus avant, il y a de cela quelques années, et je l'ai revu juste après la vision du premier),
Casino Raiders premier du nom est un film regardable mais bien en dessous de sa suite réalisée par Johnnie To.
Un film dramatique par Wong Jing ? Résultat très moyen
Wong Jing qui essaye de faire un film sérieux, ça ne passe pas trop. Sa spécialité reste tout de même les comédies lourdes, et Casino Raiders en est bien loin. Pas l'once d'un gag dans ce film, qui se veut plutôt dramatique. Résultat, on s'ennuit plutôt ferme jusqu'à la dernière demi-heure.
La faute en incombe à un scénario sans intérêt, une énième histoire de gambling avec une histoire d'amitié au milieu. Pendant une bonne heure il ne se passe à peu près rien de palpitant, le récit se déroule, pas de scène de gambling excitante, pas d'action. Cela se laisse regarder, mais d'un oeil peu attentif. Alan Tam et Andy Lau interprètent tout de même avec conviction ces deux amis rois du gambling. A côté, c'est un peu le désert... Rosamund Kwan est là pour montrer ses beaux yeux , Charles Heung (le God of Guns du Les Dieux du Jeu) est présent 5 minutes, Kirk Wong interprète un petit rôle. Bof.
Heureusement sur la fin se produisent quelques évènements plus dramatiques afin de sauver un peu le film de la noyade complète. Mais cela reste tout de même un film de gambling bien moyen : scènes de jeu pas vraiment passionnantes, action limitée, scénario très limité. Il reste le côté dramatique et les acteurs. Mais c'est un film vite oublié et je retourne immédiatemment à mes comédies de Wong Jing. Pour faire des gags lourds, il se débrouille, pour faire du cinéma dramatique, il n'en sera jamais vraiment capable. Surtout avec un scénario aussi mince. Normal, c'est lui qui l'a écrit.
Un des défauts du film est que malheureusement il n'est pas aussi connu qu'un Les Dieux du Jeu, qu'il a pourtant précédé de quelques mois. Et comme la plupart des spectateurs le verront après un ou plusieurs GoG, la critique est plus dure. C'est le cas pour moi bien sûr. Pour moi Casino Raiders a un peu essuyé les plâtres pour God of Gamblers. Il a été le premier gros succès du genre, mais n'était pas aussi abouti que ses suiveurs.
Pionnier du Gambling-Movie
Réalisé quelques mois avant "God of Gamblers", le film souffre aujourd'hui de la comparaison avec son successeur - et à raison.
Le scénario est un simple pompage des "brotherhood" en général, très populaires à cette époque, mais sans autre invention que de déplacer le centre de l'histoire non plus au sein d'un conflit cop and robbers, mais dans celui du gambling.
Là, où "GOG" a revolutionné le cinéma local, c'était un subtil (?enfin, pour l'époque...) mélange de genres; alros que "Casino..." se contente de recycler une seule formule.
Néanmoins, quelques séquences d'un film bien trop long, sont à sauver et notamment l'affrontement final. Ne faisant pas appel à quelque magie, la partie de cartes est un unique moment de suspense au combien grand enjeu. LA scène dramatique à la toute fin du film semble peut-être quelque peu kitsch, mais est une nouvelle léçon d'humilité pour les fins à 99% improbables de films hollywoodiens.
A part ça, un film trop creux et trop long pour que l'on s'y attarde....
Du bon film noir
Casino Raiders serait le premier film du sous-genre hong-kongais du gambling, et je souhaite écrire une critique positive, sans forcer, pour un film que me semble un peu sous-estimé, même si on doit être hélas moins de 20 pékins en france à l'avoir vu. En effet il est sorti 6 mois avant God of Gamblers, et il a aussi très bien marché localement (sans être le gros hit de ce dernier), à tel point qu'un film de Johnnie To exploitera le nom Casino Raiders II deux ans plus tard.
C'est déjà le réalisateur boulimique Wong Jing qui est derrière la caméra, et je dois dire qu'il livre un travail assez surprenant, très loin de l'humour burlesque et non sensique de la série qu'il lancera avec Chow Yun-Fat.
En effet, ici zéro comédie, on baigne en plein film noir classieux, typique des ambiances du cinéma HK de la fin des années 1980, avec jolies femmes, costumes et gomina à gogo, tout à fait savoureux.
Le film n'est pas du tout fauché, voir ambitieux avec une dimension internationale plutôt bien fichue pour cette époque à Hong Kong (voir notamment la série de plans montrant les règlements de comptes aux 4 coins du globe), même si d'aucuns se moqueront des doublages douteux des acteurs étrangers, réglés comme d'usage à l'époque en post-synchronisation.
La brochette d'acteurs et d'actrices sont connus et jouent tous bien leur rôle, les bad guys sont un festivals de gueule. Les couleurs, l'ambiance et la mise en scène sont soignées. Le scénario vaut surtout le détour pour ses situations parfois inattendues, dont une toute fin surprenante et un dernier plan magnifique qui fait très cinéma d'auteur !
A mon avis, il ne faut pas chercher à voir Casino Raiders pour un film de gambling, mais plus comme un heroic-bloodshed dans l'univers du gambling. Il n'y a cela dit pas beaucoup de scènes d'actions, mais je les ai trouvés bien disséminées tout au long du métrage, et surtout elles sont de véritable éclats de violence typique du genre.
Le film dure plus de deux heures, ce qui est assez inhabituel pour les films HK de l'époque, et c'est pourquoi ils perdra certains spectateurs venus chercher autre chose.
Bref pour moi ce film est passé comme une lettre à la poste.
Un gambling movie dans la lignée des GOG
Dans la pure (voir impure) tradition du genre, ce Casino Raiders est un bon produit sorti de la boîte à fabrique de Wong Jing. Cette fois l'ambiance est plutôt sérieuse, malgré la présence du cabotin Alan Tam. Bien que n'inventant rien, ce film reste un produit agréable à suivre, voir fun. Le final est particulièrement attrayant, le reste se laisse voir sans souci.
Un film assez classique, assez lent dans son développement (sourtout le milieu du film ou il ne se passe rien d'intéressant et on s'ennui ferme !), mais heureusement que la fin rattrape le tout.
Alors...c'est "God of gamblers" ou "Casino Raiders" qui a lancé la mode du Gambling movie ?
En tout cas, dans un cas comme dans l'autre, c'est Wong Jing. Sorti de ce fait et habitué dorénavant aux Gambling movies, c'est vrai qu'avec le recul ce film ne présente rien de particulier. Contrairement à "God of gamblers", il ne tente pas d'allier le gambling à l'humour. On retiendra surtout le final qui est dans le genre un des plus prenants. Un suspense efficace.
Je vous conseille vivement sa suite qu'on croirait réalisée par Benny Chan. C'est en fait Johnny To qui s'y colle mais en recyclant les musiques et en recréant le même genre d'atmosphère. Et si Benny Chan devait ses superbes ambiances (voir "A moment of romance") à Johnny To ? Il est en effet chaque fois crédité comme producteur. Tiens, ça me rappelle la polémique Johnny To/Patrick Yau...