Ikari Gendo | 2 | Un Shôjo-manga à ne pas réserver qu'aux filles |
Tanuki | 3 | Shôjô "moyenâgeux" |
Basara a été dessinée par une manga-ka, ce qui contribue sans doute à lui donner de nombreux aspects Shôjo. On retrouve ainsi pêle-mêle quelques clichés classiques du genre : des yeux démesurés (encore plus que dans les autres manga, si si !) accompagnés d'une grande mise en valeur de ceux-ci (ainsi que des visages avec de nombreux cadrages serrés), une forte prédisposition des personnages à montrer leurs sentiments et à pleurer (avec de belles larmes rondes qui s'accumulent sous les paupières...), des personnages qui peuvent être entourés de fleurs ou de plantes (cf. l'apparition du Roi Rouge à Sasara près de la fontaine ou encore le devin face aux étoiles), des thèmes de fond comme l'émancipation ou les droits de la femme et en général une grande place laissée aux sentiments, à l'amour, l'amitié et la complicité (y compris avec les animaux familiers)... et une fille dans le rôle principal ! Pourtant Basara propose également des combats sanglants et une trame de fond qui pourrait être empruntée aux Shonen classiques : Roi démoniaques qu'un héros à priori plus faible va devoir vaincre et ceci après des combats toujours plus violents et dangereux au cours desquels on hésite pas à faire voler des têtes... Un manga à la frontière des genres donc, même s'il reste définitivement plus proche des manga pour filles.
L'histoire est intéressante même si relativement classique (lutte dans un Japon post-apocalyptique retourné à l'aire féodale en vue de faire tomber une dictature et de rendre le pouvoir au peuple opprimé). Les défauts narratifs de l'oeuvre viennent surtout d'une extrême lenteur à mettre en place les personnages et l'action... Il n'en reste pas moins que l'histoire se lit avec (grand) intérêt...
Quant au dessin on notera quelques imperfections dans les visages souvent trop anguleux de certains personnages, des traits parfois un peu trop appuyés, des décors quasi-inexistants et une utilisation peu être un peu excessive du tramage et surtout des à plat de noir. Ne soyez tout de même pas trop alarmé par ces quelques remarques, l'ensemble est tout de même de bonne facture et propose un découpage très réussi pour un résultat final plus qu'acceptable même si l'on est loin de l'exceptionnel. A noter qu'il est réellement aisé de voir dans les graphismes et les cadrages l'approche classique du manga pour fille (cf. les yeux, les larmes, le traitement des sourires, les cadrages sur le visage, les fleurs autour du visage, le découpage...).
Bref, un manga pour fille (très marqué au niveau de l'ambiance graphique, moins au niveau de l'histoire même si le caractère Shôjo est là aussi marqué) qui se laisse lire, sans plus. Peut être ces demoiselles sauront-elles mieux apprécier ce manga !
Autant le dire tout de suite, mes sentiments sont partagés au sujet de ce manga. Il y a nettement du bon et du moins bon. Commençons par le moins bon. En l'occurrence, le dessin. Le plus gênant n'est pas tant la taille des yeux de Sarasa mais surtout les trop nombreux et épais traits qui les composent. Ca surcharge énormément le visage au point de parfois le rendre moche. C'est dommage parce que, sinon, l'expression des sentiments passe bien à travers ces regards. Toujours dans le genre brouillon, on sent bien que les vêtements de certains persos sont là pour cacher les problèmes de proportion des corps que Yumi Tamura a l'air d'avoir du mal à gérer. Les hommes sont souvent très grands et effilés avec un cou surdimensionné, les épaules sont trop larges par rapport aux bas du corps, le tout généralement masqué par des vêtements amples comme je le disais plus haut. Enfin, le dessin s'est amélioré entre le tome 1 et le 6, ce qui fait espérer d'autres progrès d'ici le tome 27...
On pardonnera les maladresses de l'auteur car le scénario tient bien la route. Avec cette histoire de révolution du petit peuple menée par une jeune femme qui se déguise en homme. Celle-ci tombant naturellement amoureuse de son pire ennemi ne sachant pas qui il est. C'est dramatique bien que très conventionnel mais ça marche bien pour l'instant. La force de caractère et les hésitations de Sarasa sont bien perceptibles et crédibles. Quant aux autres persos, ils sont rarement ce qu'ils semblent être au premier abord et ont souvent plusieurs facettes (le lecteur étant ou pas dans la confidence). Reste à savoir si l'histoire saura être aussi prenante jusqu'au dernier tome, mais j'avoue que je suis inquiète, vu que le secret ne pourra pas être gardé aussi longtemps et je ne vois pas trop quel tournant vont pouvoir prendre les évènements. Ce qui jouera beaucoup sur mon assiduité pour la suite.