Attention!!! Un film à polémiques taxé de pornographie et longtemps censuré au Japon pour cette raison!
25 ans après sa sortie, L'Empire des Sens est l'un des films les plus sulfureux du cinéma mondial, l'un des plus légendaires, ceux ne l'ayant pas vu s'imaginant des scènes torrides à répétition et restant pourtant estomachés une fois le film visionné, surpris par tant d'audaces et de crudité... On peut comprendre alors la sensation qu'il a provoqué lors de son passage à Cannes, faisant découvrir par la même occasion un dénommé Oshima qui avait quand même 15 ans de carrière derrière lui!
L'Empire des Sens, c'est à ma connaissance le seul film pornographique intelligent, encore que le terme pornographique puisse prêter à discussion. C'est vrai que l'on y voit de nombreux actes sexuels non simulés et filmés de manière très explicite, notamment des fellations ou des pénétrations sans doublures. Mais toutes ces scènes n'ont pas été tournées uniquement dans le but d'exciter le spectateur (vous comprenez ce que je sous-entend...): les actes sexuels sont ici des éléments indissociables de la passion amoureuse qui unit ces deux êtres, et ils deviennent même de plus en plus présents et extrêmes au fur et à mesure de leur isolation au monde extérieur. A travers le sexe, on pourrait croire que les deux amants ne veulent plus faire qu'un, comme s'ils devaient s'approprier l'un l'autre. Mais l'un va l'emporter sur l'autre et ainsi surviendra le drame, la mise à mort comme lors d'une corrida, d'où le titre original.
Le sexe et la mort ont donc un lien de cause à effet très fort dans le film, par ailleurs inspiré d'une histoire vraie qui a défrayée la chrinique du Japon des années 30. Et si l'on pense à la littérature du Marquis de Sade pour sa crudité sans concessions, l'oeuvre d'Oshima reste pourtant totalement japonaise dans ses thèmes et ses images: soumission et sacrifice se déroulant dans des pièces typiquement nippones, où les panneaux coulissants font office de lever de rideau théâtral pour assister à des scènes intimes et ...tabou.
C'est aussi une oeuvre qui reflète parfaitement l'époque à laquelle elle est sortie: les seventies. L'amour libre, des films X dans beaucoup de salles de cinéma, tout ceci était dans les moeurs, et la représentation du sexe à l'écran n'a jamais été aussi prolifique.
L'Empire des Sens est, comme son nom l'indique, un film terriblement sensuel qui vous mettra sur le cul, l'expression n'est pas trop forte. Mais c'est aussi un film très triste et très beau; bref, un film indispensable.
Une petite révolution dans le paysage cinématographique nippon.
Ce qui est bien avec Mk2, c'est qu'ils diffusent depuis pas très longtemps un cycle spécial Oshima sur les écrans parisiens, notamment à Beaubourg. C'est tout naturellement que je partis à l'aventure ce matin, afin de voir pour la première fois ce grand classique de réputation et qui plus est sur grand écran.
Ambiance confinée, petite salle aux fauteuils carrément moelleux, l'attente est longue. 20 grosses minutes à patienter confortablement dans mon siège tout en me passant la bande-son du Le Syndicat du Crime dans les oreilles. Les lumières s'éteignent après cette douloureuse attente, le doux bruit du vidéo projecteur nous accompagne timidement, le film est lancé. Et quel film. L'Empire des sens d'Oshima, le seul, l'unique, le terrible. La révolution à l'état pur, le film sulfureux par excellence, le direct du droit dans la mâchoire. On a clairement affaire à du lourd, du prestigieux même, on pourrait d'ailleurs se sentir intimidé par la bête, déconseillée aux enfants de coeur. Je pensais me retrouver en face d'un film vaguement érotique, pudique à souhait comme le veux la coutume, mais il n'en est rien. A mon grand étonnement, l'Empire des sens est un pur produit pornographique, mémorable dans sa structure et dans sa beauté. Quand on parle de pornographie, c'est immédiatement Rocco et compagnie, c'est pourquoi qualifier de "pornographique" l'oeuvre d'Oshima c'est lui infliger un énorme cliché dans les tripes. Certes rien n'est censuré (il me semble que la copie projetée était la version longue), d'où des plans incroyables de fellation, masturbation et pénétration sans la moindre gêne, dans une ambiance si sensuelle qu'elle en devient totalement enivrante.
L'œuvre d'Oshima est un doux paradoxe entre l'amour et la mort, les deux personnages (incroyables Fuji Tatsuya et Matsuda Eiko) n'hésitant pas une seule seconde à mélanger la douleur et le plaisir (à la manière de Sade) jusqu'à en tirer pleinement partie dans des scènes aussi sidérantes qu'inquiétantes. Que dire de l'incroyable séquence de l'oeuf, des plaisirs de l'étranglement et du plan final suicidaire? L'Empire des sens est véritablement un tout et questionne le spectateur sur son aptitude à réagir face aux nombreuses scènes d'amour innovantes. Elles innovent tout comme elles s'exagèrent au fur et à mesure que le film avance. Comme le dit Ghost Dog, les séquences d'amour semblent être carrément plus nombreuses dans le dernier tiers que dans la première heure, nombreuses, intenses et empruntes d'une passion charnelle comme on aura rarement vu au cinéma.
Esthétiquement, le film est magnifique et multiplie les cadres strictes et précis à travers des décors typiques de bicoques nippones, où les interprètes maîtrisent l'espace à leur guise. Des pièces si petites que les servantes conseillent d'aérer le plus régulièrement possible afin d'éviter que ça sente le fauve, il faut dire que Kichizo et Sada ne s'arrêtent pratiquement jamais de faire l'amour...jusqu'à ce que la mort les séparent. Un très, très grand film.
Esthétique : 4.25/5 - Beauté des décors, éclairage formidable, mise en scène intelligente. Musique : 4/5 - Toujours le même thème, aussi élégant que déstabilisant. Interprétation : 4.5/5 - Un film pornographique qui arrive à être beau et intelligent. Définitif. Scénario : 4.5/5 - Un amour passionnel, fusionnel et tragique. Une histoire terrifiante.
un chef d'oeuvre
Eros et Thanatos ... Jamais la passion n'a été poussé à un tel paroxisme, le titre original "Ai no Corrida" résume à lui seul l'ambiance de ce film . Ce n'est pas de l'amour mais de la rage où plutôt une passion dévorante et obsessionnelle, c'est aussi une spirale sans fin où les amants sont entrainés et dont l'apothéose sera "la mise à mort du taureau par le matador" ici l'émasculation de Kichizo Ishida par sa maitresse Sada Abe .
la vie et la mort
Ce film est à voir plusieurs fois car il est très dense d'un point de vue humain et philosophique, le taxer de pornographique se limiterait à dire qu'en france la seule industrie est celle du fromage.
En résumé je pense qu'il s'agit d'un film sur la base de la vie avec l'éternelle loi de manger et d'être mangé.
La femme finira par manger son amant puis elle se détruira elle même puisque sa raison de vivre aura cessé d'exister, elle sombrera dans la folie.
Ainsi un amour sera né puis se consumera du fait de sa propre faim en gros il se mangera lui même, exactement ce que fait la société avec les individus qui lui permettent d'exister.
Monument choc, controverse, derangeant maisrestant l'un des meilleur film traitant de la passion.
Voici un film extremement dur a aprehender et les nombreuses polemiques qu'il a souleve sont la pour en temoigner.
Neanmoins quand on a l'esprit d'un individu normale et non puritain forcene on y decele des chose depassant les scenes de sexe tres cru et tres explicites qui jalonnent le film.
Deja ses dernieres ne sont evidemment pas la pour inciter le specateur a l'onanisme (contrairement aux films pornos) car d'un cote la realisation tres juste de Oshima nous empeche de nous sentir en besoin de participer et d'autre part elles servent l'histoire et les personnages.
En effet c'est a travers ses actes sexuels repetes et diversifiesque se concretise le desir d'unification, de reunion et de possesion qui anime les personnages.
Ces actes poussent les personnages de plus en plus dans leur isolement, petit a petit il plonge au coeur meme de la passion (et nous avec) et ce jusque au point de non retour et en cela le film nous montre bien que la passion est par essence destructrice.
Si ces cenes n'aurait pas etefilmees le film n'arriverait pas a aller aussi loin dans l'analyse sur les desirs et les pulsions humaines.
Du cote de la forme l'ensemble reste tres nippon avec une realisation propre et finalemnt assez pudique en ce sens qu'elle arrive a montrer le desir sans tomber dans la facilite de vouloir exciter le spectateur, et les refractaires au caractere du cinema japonnais vivront l'experience de ce film de maniere encore plus etrange.
Finalement l'empire des sens est un film a part, sensuel mais il n'a aucun lien de parente avec les films porographique.
Il nous propose de nous plonger au coeur de nos desir, la ou on ose pas aller et c'est certainement ce qui peu etre susceptible d'etre vraiment derangeant.
Film marquant
Beaucoup de sexe, extrême, sans limite pour un film dont il faut reconnaitre le côté unique et culte. Néanmoins, c'est la seule fois où j'accorderai tant de crédit à ce genre de films.
Un film (ancien mais qui a bien vieilli) très esthétique, original et cru dont la fin inévitable déroute le spectateur. Je pense pas que l'on puisse parler vraiment de pornographie (meme si les scenes sont filmées en gros plan etc) mais plus d'érotisme cru; on se demande bien jusqu'où vont aller les deux héros, quelles seront les limites de leur jeu charnel et de cette passion dérangeante...
On comprend aisement pourquoi il a ete censure a l'epoque
J'avoue que ce n'est pas trop mon genre de film alors j'ai regarde certains passages en accelere.
J'ai ete deçu, car pour l'empire des sens, peu de sens sont finalement mis en valeur je trouve. En comparaison, prenons un film comme Tampopo, il y a une scène d'amour, et là on peut parler de jouer sur les sens vraiment, là c'est réellement artistique je trouve. Or ici, je n'ai pas ressenti ça.
Puis, pour le style Oshima, il met plus en valeur les attributs masculins que feminins.
Je ne suis pas un specialiste, mais de lui j'ai prefere Furyo d etres loin.
Par contre d'un point de vue historique (par rapport au bruit que le film a fait à l'epoque et la situation à ce moment, evolution des moeurs.. etc, censure frappant fort...) il est interessant à voir et permet de mieux comprendre tout ça.
Tout le Quartier Latin s'enfilait aux guichets du cinéma, ceux qui sortaient expliquaient d'un air grave qu'il ne fallait pas confondre érotisme et pornographie. (On nous avait déjà fait le coup avec le Dernier Tango à Paris.) Mais cette bonne femme incapable de sourire ou de jouir avant de découper son mec, je trouvais ça plus désespéré que dérangeant.