Sexe, violence et pouvoir.
Superbe manga dessiné par Ryoichi Ikegami (Crying Freeeman, Mai the psychic girl), qui nous gratifie de superbes dessins, un graphisme élégant et très réaliste, associé au scénariste Sho Fumimura, qui, sous le pseudonyme de Buronson, écrivit les aventures de Ken le survivant. L'histoire suit en parallèle la carrière de deux amis, d'une vingtaine d'années, l'un Yakuza ( Hojo ) et l'autre engagé dans la politique ( Asami ). Tous deux, brûlants d'ambitions, on suit leurs ascension sociale, écartants du pouvoir, les personnes âgées qui empêchent les jeunes générations de s'imposer. Pour franchir rapidement, les échelons sociaux, ils n'hésitent pas à utiliser des moyens, pour le moins répréhensible: chantage, torture, meurtres... Critique d'une société japonaise trop hiérachisée, isolationniste, ou les vieilles personnes tiennent le pouvoir. Sévère dénonciation de la corruption officielle au Japon, entre milieu mafieux, milieux des affaires et politiciens. Une sérieuse remise en cause d'un système économique japonais aujourd'hui malade. Mais il y a aussi une extraordinaire complaisance vis à vis des mafieux, qui, comme dans les polars de John Woo, sont présentés sous un aspect positif, le séduisant Hojo tue froidement d'une balle dans la tête son patron dont il veut prendre la place, Tokai, le voyou, viole des femmes, tue, mais à sa manière, respecte une sorte de code d'honneur. Tashiro éclate le visage d'un type contre une vitrine, écrase les doigts d'un banquier dans une portière... Personnages charismatiques, sexe, violence et scénario immoral, dommage que Glénat n'est publiée que 2 volumes de ce magnifique manga.