Anel | 2.75 | |
Flying Marmotte | 3.5 | Agréable comédie romantique |
François | 2.5 | Trop modéré pour être vraiment efficace |
James Yuen a toujours plus convaincu en tant que scénariste qu'en tant que réalisateur. Driving Miss Weathly vient hélas confirmer cet état de fait, car si le film n'est pas vraiment déplaisant, il lui manque très clairement quelque chose pour en faire un vrai divertissement populaire de qualité. Il y avait pourtant de quoi faire une comédie réussie: tout d'abord le casting, avec un Lau Ching-Wan toujours capable du meilleur à tous les niveaux, une Gigi Leung qui se décontracte grandement depuis quelques films, et des seconds rôles de qualité. Ensuite le pitch, qui n'a rien de révolutionnaire mais qui affiche un potentiel comique évident: Lau Ching-Wan est embauché comme chauffeur d'une fille à papa complètement hors du coup, qu'il va devoir dénunucher, notamment en lui faisant croire qu'elle est ruinée.
L'idée semblait donc intéressante, et Lau Ching-Wan est un choix judicieux pour le rôle, c'est toujours un plaisir de le voir parler presque tout le film avec un gros accent philippin (Gigi ne tolérant que des chauffeurs Philippin) et se démener pour gérer la fofolle jouée par une Gigi Leung convainquante. Hélas, le film manque de gags délirants qui déclencheraient l'hilarité. La parodie de The Mission est un peu molassonne, et on sourit plus qu'on rigole. Toutefois, James Yuen n'a jamais été un spécialiste de l'humour outrancier, il a toujours fait dans la modération. Ses films s'attachent en effet à délivrer un petit fond en plus de divertir. Ici le scénario est hélas un peu trop classique pour surprendre, les personnages sonnant un peu trop caricaturaux pour être crédibles. On retiendra surtout la métaphore de la génération Gigi Leung, bercée dans son enfance par une situation économique florissante mais qui a oublié combien ses parents ont dû travailler dur pour en arriver là. En forçant Gigi à retourner dans des quartiers peu aisés pour y gagner ses premiers dollars, James Yuen envoie clairement un message aux nouvelles générations Hong Kongaises: fini de rêver les gars, faut se sortir les mains des poches et trimer, comme vos parents.
Passé ce message et le bagout de Lau Ching-Wan, le film est hélas assez plat, et forcément un peu décevant. Dans le genre des comédies assez humaines et ancrées dans un contexte social un minimum réaliste, on lui préfèrera largement le Frugal Game de Miriam Yeung.