Vingt ans déjà 
J'ose la comparaison entre ce film et 20 ans plus tard, Twins Effect. Dans les deux cas, un film construit pour la (les) stars canto-pop du moment. Et bien mis en regard l'un de l'autre, Twins Effect apparait encore plus comme un produit promotionnel. Little Dragon Maiden reste un véritable film dans lequel Leslie a réellement un rôle. On prend plaisir à le voir jouer, car ç'est vrai que ça se voit. Mais tout ça est empreint d'une telle fraicheur et d'une telle innocence, qu'il s'en dégage une réelle nostalgie.
29 décembre 2003
par
jeffy
Une agréable production d'inspiration littéraire, romantique et colorée
Adapté du roman de Jin Yong "The Return of the Condor Heroes" (également connu sous le titre "The Great Eagle and its Companion"), cette histoire fait directement suite au très célèbre "Legend of the Condor Heroes" du même auteur, adapté dans la séries des 4 "Brave Archer" de Chang Cheh et Ni Kuang. Elle se déroule une génération plus tard et prend pour héros Yang Guo, le fils orphelin de Yang Kang et Mu Nianci.
Les autres personnages sont en grande partie repris des survivants de l'époque précédente (le couple Guo Jing - Huang Rong ainsi que les grands maitres Huang Yaoshi, Hong Qigong et Ouyang Feng devenu crapaud fou) auxquels sont ajoutés quelques adeptes mâles de la secte taoïste Quanzhen ainsi que les gardiennes héritières de "L'ancienne tombe" avec à leur tête la fameuse "Little Dragon Maiden" qui deviendra le maître de Yang Guo. Et j'allais oublier le condor géant à l'embonpoint trop prononcé du titre alternatif du roman original.
L'histoire étant ici raccourcie à un seul film (pour un volume initial équivalent à la première époque, soit dans les 1600 pages...), seule la partie centrale romantique permettant d'exposer le couple star Leslie Cheung - Yung Jing Jing (alias Mary Jean Reimer) ainsi que le nécessaire à alimenter le dilemne de Yang Guo sur une éventuelle vengeance et caser un minimum de combats ont été conservés.
De même, l'histoire et les personnages étant supposés connus de tous (ils sont aussi célèbres en Chine que ceux des "Trois Mousquetaires" de Dumas par chez nous), aucune entrée en matière n'est proposée. Exit donc le coté fresque d'aventure politico-historique de l'oeuvre originale et place au cinéma d'arts martiaux romantique à la mode Shaw Brothers, avec de beaux héros volant devant des décors aux couleurs chamarrées... Et là dessus, il faut avouer que ça fonctionne quand-même vraiment bien. Avec un tel fond, le savoir faire du studio (Hua Shan confirme ici tout le bien que je pensais de lui niveau réal pour son
Soul of the Sword) et la palette d'acteurs employés, le résultat s'avère à la hauteur des attentes d'un spectateur sensible à cet habituel mélange (des miennes, en tout cas) : histoire intense, personnages allant de l'émouvant au savoureux (le surprenant duo Lo Lieh - Ku Feng en vieux maîtres mi-fous mi-farceurs), combats dans les règles de l'art (quoi que pas dans les plus vifs pour l'époque) et décors SB trademark dont le coté kitch de certains accessoires s'efface ici dernière le charme résultant de l'ensemble (ce qui n'était pas le cas dans un
L' Ile de la bête, par exemple).
Seul point vraiment génant vis à vis du spectateur occidental non familiarisé avec les héros de Jin Yong, le manque de présentation des personnages présents ou évoqués qui n'aide pas à comprendre les tenants et aboutissants de l'histoire et rendrait même la présence de certains d'entre eux presque superflue. Si une édition occidentale est prévue, il faudra lui adjoindre un bon gros livret explicatif... Autre détail pouvant éventuellement rompre l'ambiance générale : le combat final cloturant l'aventure, commencé en intérieur et qui se retrouve subitement "téléporté" sur une coline, à l'instar de tout bon kung-fu old-school (presque plus amusant que vraiment génant, en fait).
"Little Dragon Maiden" est donc un film de studio des plus honnêtes, agréable et divertissant et qui ravira à coup sûr les amateurs de ce genre de productions colorée d'inspiration littéraire. Et il a le très gros avantage de proposer à son casting un jeune mais déjà tout à fait remarquable Leslie Cheung crevant littéralement l'écran, ce qui lui confère assurément un avantage de poids face à d'autres productions similaires.
