c'est quand meme incomprehensible que les films de Iwai ne soient jamais sortis en France!!
j'ai entendu que des distributeurs ont pourtant acheté les droit de "April Story" et "Swallowtail Butterfly"....mystère!
C'est très compréhensible: si l'on ne s'appelle pas Dionnet (qui a une grosse boite derrière lui), il est très dur de promouvoir un film japonais qui n'a pas été primé ou remarqué dans un grand festival (cela correspond aussi à la façon dont ce cinéma a été promu en France depuis 5 décennies: un cinéma artistique). Et meme dans ce dernier cas il se peut que le distributeur ne rentre pas dans ses frais (cf Eureka). Donc personne n'a envie de prendre le risque. Espérons que la critique positive de Lily Chou Chou parue dans les Inrocks à l'occasion du Festival de Berlin décide un ditributeur à sauter le pas: il y a 3 ans, l'envoyé spécial du journal était revenu de Berlin en parlant d'un film choc nommé the Mission et je crois que son papier assez élogieux n'est pas étranger à son exploitation en France.
j'avais entendu qu'il y a eu des projections presse de ses films en France.
les critiques "auraient" été tres negative dans l'ensemble, peut etre cela a t'il annulé la sortie française de "Swallowtail Butterfly" (qui etait pourtant annoncée en 98 dans le magazine HK n°5). ?
le « probleme » des films de Iwai (pour une exploitation en France) est qu'ils ne situent pas dans les "categories" habituelles: soit les films type "Dionnet"(Kitano,Tsukamoto..), soit les films d'auteur type "festival".
Ses films ont une sensibilité qu'on pourrait rapprocher des "home-drama" (en generalisant TRES grossièrement et sans etre pejoratif).
les "home-drama" sont extremement populaire mais representent toute une immense partie de la production nippone qui nous est extremement difficile a explorer (pas de support). Pour un critique etranger, ses films peuvent parraitre « fleur bleue », pas assez « auteur » ou pas assez « deviant ».
sans doute faudra t’il attendre que quelqu’un prenne des risques (comme pour Eureka) ou essaye de le diffuser en festival.
Si les Inrocks pouvait créer un buzz a propos de ses films, ça serait une bonne chose (meme si ensuite ils renieront Iwai quand il sera reconnu des media..mais ça c’est une autre histoire !)
Des critiques négatives? C'est simplement que le distributeur n'a pas eu le courage de passer outre. Car les critiques que j'ai lues à l'époque sur Tetsuo ou Bullet Ballet dans les journaux "faiseurs de tendance" n'étaient pas positives loin de là et ça ne s'est pas amélioré pour ses films exploités ensuite par Dionnet malgré tout. L'autre problème est que les critiques ont de gros préjugés contre les cinéastes qui viennent de la pub ou du vidéoclip: il suffit de voir les attaques contre Fight Club où on reprochait à Fincher de faire un film anti-société de consommation parce qu'il venait de là. Quand tu es ancien peintre comme Kitano ou venant du documentaire comme Suwa, tu risques pas ce genre de reproches.:) Mais ce que tu dis sur la question des "cases" est vrai: les film d'auteur contemplatifs peuvent atteindre le public traditionnel du cinéma japonais, les films "barges" le public bis et Iwai ne rentre dans aucune catégorie. Et là je parle à un niveau français. Parce que par contre les critiques que j'ai lues aux US ou en Grande Bretagne sur ses films sont souvent positives voire élogieuses: cela vient d'une vision différente du cinéma japonais; depuis les années 50, des critiques américains résidant au Japon (notamment Donald Richie) rendaient compte de ce cinéma dans sa diversité, parlant bien sur des très grands mais aussi des Zatoichi, des Babycart, des films de yakuzas et du cinéma d'exploitation.